8 novembre, 2009 Posté dans Non classé
Emily Hobhouse (9 avril 1860- 8 juin 1926) était une infirmière britannique, militante progressiste et pacifiste connue pour la campagne active qu'elle mena contre les camps de concentration britanniques durant la Seconde Guerre des Boers.
Après le déclenchement de la Seconde Guerre des Boers en Afrique du Sud en octobre 1899, elle fut désignée par le député libéral Leonard Courtney, pour prendre la direction de la branche féminine de la commission de conciliation sud-africaine.
Apprenant à la fin de l'été 1900 que plusieurs centaines de civils, femmes et enfants boers, avaient été victimes des opérations militaires et vivaient dans le plus grand dénuement, elle mit sur pied un fonds d'assistance aux femmes et enfants sud-africains en détresse. Elle se rendit dès la fin de l'année en Afrique du Sud afin de superviser la distribution des aides.
A son arrivée, elle découvrit l'existence de 34 camps de concentration britanniques dans lesquels étaient emprisonnés des milliers de femmes et enfants boers. Elle obtint du gouverneur de la colonie du Cap, Alfred Milner, la mise à disposition de deux wagons de chemins de fer pour subvenir aux besoins des familles emprisonnées. Elle obtint de Lord Kitchener l'autorisation de voyager jusqu'à Bloemfontein.
Elle visita le camp de concentration de Bloemfontein le 24 janvier 1901 où elle fut choquée par les conditions de vie des civils emprisonnés, notamment par leur état physique, l'insalubrité et par les ravages causés par les bronchites, pneumonies, dysenteries et typhoides.
Elle fut particulièrement touchée par le calvaire de la petite Lizzie van Zyl, une jeune enfant boer affamée au seuil de la mort “pour le seul prétexte que son père était un combattant boer qui refusait de se rendre”. La
petite fille ne s'exprimant qu'en afrikaans, aucun des médecins anglophones du dispensaire du camp ne pouvait par ailleurs communiquer avec elle.
Profondément scandalisée, Emily Hobhouse tenta de soulager les misères et d'améliorer le quotidien des internés, réclamant du savon (qui lui fut d'abord refusé car considéré comme un article de luxe) ainsi que davantage de rations d'eau potables, de tentes et de produits de premières nécessités.
Hobhouse visita encore les camps de Norvalspont, Aliwal North, Springfontein, Kimberley et ceux de la rivière Orange où partout elle assistait aux mêmes scènes de désespoir et de misères.
De retour en Angleterre pour tenter de sensibiliser l'opinion britannique, elle fait face à d'importantes critiques et à l'hostilité des journaux et du gouvernement. Elle est alors accusée de trahir l'effort national de guerre. Néanmoins, sa campagne commença à ébranler les certitudes d'une partie de l'opinion publique, choquée par les descriptions qu'elle avait faites des camps de concentration sud-africains. Elle reçut alors de plus en plus de soutien financier pour son fonds à l'aide aux victimes de guerre.
Suite au rapport de 15 pages d'Emily Hobhouse, le gouvernement britannique se résolut à missionner une commission sous la responsabilité de Millicent Fawcett, pour enquêter sur les conditions de vie dans les camps de concentration. La commission confirma les accusations d'Emily Hobhouse et formula de nombreuses recommandations, telles que l'amélioration du régime alimentaire et des équipements médicaux.
Emily Hobhouse revint au Cap en octobre 1901 mais elle ne fut pas autorisée à débarquer. Elle fut même refoulée et rappatriée en Angleterre. Elle s'installa alors en France où elle écrivit son livre “The Brunt of the War” sur son expérience sud-africaine.
Emily Hobhouse fut une pacifiste qui tenta de s'opposer au déclenchement de la Première Guerre mondiale. À la suite de celle-ci, c'est sous son initiative que plusieurs milliers de femmes et enfants d'Europe centrale furent secourus pendant plus d'un an afin d'éviter une famine.
Emily Hobhouse est décédée à Londres en 1926 et ses cendres disposées dans une niche aménagée dans le monument national aux femmes de Bloemfontein.
“My work in the concentration camps in South Africa made almost all my people look down upon me with scorn and derision. The press abused me, branded me a rebel, a liar, an enemy of my people, called me hysterical and even worse. One or two newspapers, for example the Manchester Guardian, tried to defend me, but it was an unequal struggle with the result that the mass of the people was brought under an impression about me that was entirely false. I was ostracized. When my name was mentioned, people turned their backs on me. This has now continued for many years and I had to forfeit many a friend of my youth.”