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       Harkis, un traître mot

JEUDI 2 DECEMBRE 2010
franceo, 15h00 - 16h15

Type : documentaire


http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/8/88/Harki-j.jpg/180px-Harki-j.jpgEn mars 1962, la signature des Accords d'Evian marque la fin de la guerre d’Algérie. A Paris, en l’an 2000, deux enfants de Harkis ont fait la grève de la faim devant l'Assemblée Nationale pour dénoncer leur citoyenneté de seconde zone et demander à la France de reconnaître publiquement ses fautes envers leur communauté. A l’opposé, Marie Colonna, une jeune femme, née de parents pieds-noirs ayant choisi le camp du F.L.N pendant la guerre, a été élevée dans l'Algérie indépendante. Au regard de l'histoire, et contrairement aux descendants de Harkis, elle est, de son propre aveu, née «du bon côté de la barrière». Pourtant, qu’il s’agisse d’enfants de harkis ou de partisans du FLN, ce qu'ils partagent tous, c'est l'héritage de cette guerre, ou plutôt l'héritage de son oubli volontaire pendant des décennies.

http://www.historia.fr/content/television/article?id=30552


couverture harkis colonisation et suiteQui étaient vraiment les harkis? Mensonge et ignorance s'associent pour faire d'eux des traîtres à la cause algérienne. Pour la première fois, un ouvrage récapitule l'histoire des harkis en la replaçant dans celle de la colonisation de l'Algérie. Les harkis étaient des ruraux, confrontés à une guerre où les civils étaient l'objet de toutes les violences. Loin de faire un choix politique contre l'indépendance algérienne, souvent victimes du FLN, ils ont tenté de survivre afin de protéger leur famille. Au lendemain de la guerre, en Algérie, en maints endroits, ils ont été victimes de massacres. Ceux qui sont parvenus en France ont été enfermés dans des camps, subissant des conditions indignes qui relèvent d'une logique coloniale. À partir des années 1970, leurs enfants n'accepteront plus cette humiliation et s'organiseront pour réclamer justice. Leur combat se conjugue aujourd'hui au présent. Fruit de quatre années de recherche, abondamment illustré, ce livre donne la parole à des universitaires, des acteurs du conflit aux expériences différentes, des femmes et des enfants de harkis. Préfacé par Jean Lacouture, il contribue, enfin, à faire entendre la vérité sur ce drame.

Fatima Besnaci-Lancou, éditrice et présidente de l'association Harkis et droits de l'Homme, est l'auteure de Fille de harki (L'Atelier, 2003), prix Seligmann 2005, Nos mères, paroles blessées (Emina Soleil, 2006) et Treize chibanis harkis (Tirésias, 2006). Elle s'attache à collecter cinquante ans de mémoire des harkis et de leurs familles.

 

Gilles Manceron, historien et membre du comité central de la Ligue des droits de l'Homme, a écrit notamment Marianne et les colonies (La Découverte, 2003), 1885, le tournant colonial de la République (La Découverte, 2007), et, en collaboration, La colonisation, la loi et l'histoire (Syllepse, 2006) et D'une rive à l'autre. La guerre d'Algérie de la mémoire à l'histoire (Syros, 1993).


 

ESNACI-LANCOU Fatima  et MANCERON Gilles , "les harkis dans la colonisation et ses suites", préface de Jean Lacouture, Editions de l'Atelier, février 2008.

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