Hoover, dossiers secrets
DIMANCHE 19 SEPTEMBRE 2010
france5, 21h30 - 22h20
Type : documentaire
Le
2 mai 1972, John Edgar Hoover, l’homme qui a créé en 1924 le tout puissant FBI et l’a dirigé pendant presque 50 ans, est retrouvé mort à son
domicile. Le président Nixon lui accorde des obsèques nationales et lui rend un hommage vibrant. Pourtant, les sept présidents sous lesquels il a travaillé, ont tous plus ou moins rêvé de le
congédier. Cependant, aucun n’a osé s’attaquer à ce monument de la corruption et de l’espionnage. Incarnation de l’Amérique puritaine, anti-communiste et raciste, il faisait chanter quiconque
constituait une menace à ses yeux, pour lui ou l’Amérique. Avec ses dossiers constitués au fil des années, Hoover faisait trembler le monde politique et culturel.
http://www.historia.fr/content/television/article?id=29699
Document 2005 - La saga de l'indéboulonnable patron du FBI, John Edgar Hoover, vue par les yeux de son adjoint et amant, Clyde Tolson
Il fallait un certain courage pour se lancer dans cette fresque de l'Amérique selon John Edgar Hoover après l'indépassable American Tabloid, de James Ellroy. Marc Dugain, auteur de La Chambre des officiers, a relevé le défi avec élégance et efficacité. Dans une prose quasi clinique, il revisite les divers épisodes de la saga de l'indéboulonnable patron du FBI, dont le règne inquisitorial s'étendit de 1924 à 1972.
L'originalité du point de vue tient à ce que les minutes de la plus systématique opération de fichage de la classe politique américaine soient tenues par l'adjoint de Hoover, Clyde Tolson, qui était aussi son amant. Lui-même homosexuel, Truman Capote les désignait par le sobriquet de «Johnny and Clyde». Chantre du puritanisme, obsédé par les secrets d'alcôve les plus crapoteux, Hoover vécut son homosexualité comme une épée de Damoclès, mais elle fournit aussi les clefs de son comportement. «Il était mû, analyse Tolson, par un puissant moteur que nous ne partagions pas: celui de la honte de notre condition qui l'animait sans répit dans une fuite éperdue à laquelle il s'était imposé de donner un sens.»
Deux combats auront hanté ce demi-siècle de règne sans partage: sa lutte contre le clan Kennedy et son acharnement à traquer les communistes. «Avec les Kennedy, disait Hoover, nous avons croisé les pires malfaiteurs déguisés en gendres idéaux.» S'il ne supportait pas leurs frasques, il s'en accommoda finalement fort bien pour une raison très simple: il les tenait fermement par là où ils péchaient.
L'hystérie anticommuniste de Hoover, renforcée à partir de 1947, l'amena à jouer un rôle majeur dans la croisade de McCarthy, qu'il manipulait en sous-main. La menace rouge était pour lui la seule réelle, au point qu'il évita consciencieusement de s'attaquer au crime organisé, qui, pourtant, gangrenait la société américaine. Il tenta bien de convaincre les Kennedy de renoncer à terrasser ce fléau; on sait ce qu'il advint, même si le FBI ne fut pas, selon Dugain, le maître d'œuvre de l'opération visant à éliminer les deux frères. A la mort de Hoover, les 18 000 pages d'archives accumulées s'évaporèrent mystérieusement. Seul Clyde Tolson, semble-t-il, aurait été en mesure de dire par quel tour de magie.
Par Thierry Gandillot (L'Express), publié le 11/04/2005
www.lexpress.fr/culture/livre/la-malediction-...
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Livre: La malédiction d'Edgar
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Auteur: Marc Dugain
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Éditeur: Gallimard