Document 2003 - Grâce aux nouvelles archives, on saisit mieux les contours de la terreur de masse
imposée par Staline. Loin d'être l'œuvre d'un esprit malade, elle est celle d'un homme de pouvoir aux nerfs d'acier, élevé à l'école de Lénine.
C'est en 1935 que Boris Souvarine publie la première et remarquable biographie de Staline. Il y retrace le parcours du
Géorgien vers le pouvoir absolu. En 1939, préparant une réédition, il développe le portrait de Staline comme l'un des grands criminels de l'histoire, dénonçant sa « terreur autocratique sans
exemple présent à la mémoire humaine » . Ce portrait fut depuis illustré, entre autres, par les ouvrages de Robert Conquest et d'Alexandre Soljenitsyne, et confirmé par le Livre noir du
communisme (1). Mais, grâce aux apports nouveaux des archives, on saisit mieux les contours de cette terreur de masse, scandée par des événements majeurs. Et d'abord la guerre contre la
paysannerie qui accompagna la collectivisation forcée des années 1929-1933, avec le slogan lancé par Staline : « Liquidons les koulaks en tant que classe » , le terme de « koulaks » désignant
ceux qui manifestaient une opposition à la collectivisation. En 1930-1931, environ 30 000 « koulaks » sont fusillés, 1 680 000 déportés avec leurs familles, pendant que 1 million d'autres fuient
leur village et que 2 millions sont exilés dans d'autres régions. Puis, de l'été 1932 au printemps 1933, a lieu la grande famine organisée contre la paysannerie ukrainienne, un génocide de classe
et d'ethnie qui provoque la mort de 5 à 6 millions de personnes. Après que le 1er décembre 1934 le chef du parti à Leningrad, Kirov, a été assassiné par un communiste mécontent de sa situation,
Staline commence à ... (Stéphane Courtois en médaillon ).
Le plus grand criminel du XXe siècle ?
Par Stéphane
Courtois
publié dans L'Histoire n° 273 - 02/2003 Acheter L'Histoire n° 273 +
Document 2011 - Avec ce joseph Staline, Edvard Radzinsky livre l'ouvrage que, sa vie
durant, il a voulu écrire, clôturant la trilogie entamée par Alexandre II et Nicolas II.
Après les biographies du dernier grand tsar et du dernier tsar, c'est celle du premier tsar rouge que le dramaturge et homme de télévision donne à lire au lecteur français. C'est réellement le travail d'une vie : " Mon père est décédé en 1969, et c'est là que j'ai commencé à l'écrire. J'y ai travaillé, entouré des ombres d'hommes que j'avais connus, enfant. Et j'ai inclus dans mon texte leurs récits sur Staline.
" Témoignages de proches et de survivants se mêlent ici aux innombrables fonds d'archives inconnus ou mal connus qu'Edvard Radzinsky a minutieusement fouillés. II ressuscite, avec sa compréhension charnelle de l'histoire russe et son intuition de dramaturge, une ère d'épouvante dans laquelle la masse du peuple entre clans le jeu sadique de Staline, tandis que les dirigeants, responsables de cet état de fait, s'entredévorent, avant d'être vaincus par l'ancien séminariste géorgien et de mourir en lui hurlant leur amour.
Un ouvrage captivant et salutaire parce qu'il démystifie radicalement, s'il en était besoin, l'une des figures les plus controversées de l'Histoire mondiale.
Anne Coldefy-Faucard (Traducteur)
Broché
Paru le : 13/01/2011
Éditeur : Cherche-Midi (Le)
Collection : Documents
L'auteur en quelques mots en 2011 ...
Homme de théâtre et de télévision, Edvard Radzinsky est une figure incontournable de la vie culturelle russe.
À l'attrait constant du public pour ses pièces viennent s'ajouter les records d'audience de ses émissions télévisées et les succès de librairie de ses ouvrages historiques, traduits dans le monde
entier. En France, la publication de Joseph Staline fait suite à Nicolas Il (2002) et Alexandre Il (2009), parus
également au Cherche Midi.