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http://static1.purepeople.com/articles/7/28/83/7/@/197521-le-film-joyeux-noel-de-christian-637x0-3.jpgL'HISTOIRE : Au soir de Noël en 1914, les hommes des tranchées cherchent un peu de paix. Au grand dam de leurs états-majors, une trêve d'une nuit est déclarée. Dans les deux camps, on évalue le gâchis. L'Allemand Nikolaus Sprink, prodigieux ténor à l'opéra de Berlin, a renoncé à sa belle carrière et surtout à celle qu'il aime : Anna Sörensen, soprano et partenaire de chant. Le prêtre anglican Palmer s'est porté volontaire pour suivre Jonathan, son jeune aide à l'église. Ils ont quitté leur Ecosse, l'un comme soldat, l'autre comme brancardier. Le lieutenant Audebert a dû laisser sa femme enceinte et alitée pour aller combattre l'ennemi. Mais depuis, les Allemands occupent la petite ville du Nord où la jeune épouse a probablement accouché à présent.


Quand les hommes décident de surmonter leurs différends, quand la guerre laisse place à la fraternité, les livres d’Histoire ne s’y intéressent que rarement. Le cinéma, lui, peut s’y attarder. C’est ce que nous propose Joyeux Noël, et la magie opère sans mal, il suffit de se laisser porter.

JOYEUX Noël

Un film de Christian Carion

Avec Diane Kruger, Guillaume Canet, Benno Furmann, Danny Boon

Sortie Cinéma : 09 Novembre 2005


Décembre 1914, la guerre fait rage dans les tranchées. Alliés et Allemands se livrent des batailles sans merci sur tout le front. Mais le soir de Noël, un événement incroyable se produit. Plusieurs cas de fraternisation sont recensés, entre Allemands, Français et Britanniques. Une histoire inspirée de faits réels.


Les films sur la guerre, de coutume, remplissent un cahier des charges plutôt strict. Les scènes de combat, la peur de l’ennemi, les actes de bravoure, etc. Dans Joyeux Noël, si tous ces éléments belliqueux ne représentent qu’une infime partie du film, c’est pourtant bien de bravoure, de courage, dont il est question. Le courage de tendre la main, et de dire non, au moins pour une nuit, à la folie meurtrière des hommes. Le plus troublant, dans cette histoire, étant qu’il s’agit de faits avérés. La réalité dépasse parfois la fiction.


Le plus dur pour Christian Carion devenait donc de rendre compte de cette situation extrêmement touchante, mais au fond si humaine, sans tomber dans la surenchère. Pour cela, le réalisateur emprunte les chemins de la méfiance et l’absence de manichéisme. Plutôt que de présenter des gradés naïfs et complètement envoûtés par la « magie » du réveillon, le film préfère miser sur une prudence toute militaire, presque excessive. Chaque personnage intègre ainsi à tout petit pas le processus le menant vers le camp adverse. Le rassemblement se fera, c’est écrit, mais à petit feu, et non pas par miracle. Le réalisateur s’oblige donc à distiller un maximum de détails, de petits riens, qui au final amènent les ennemis d’hier à devenir les amis d’aujourd’hui. Noël n’est qu’un prétexte à un véritable rapprochement entre les protagonistes, rapprochement d’autant plus crédible qu’il se fait progressivement. Les Allemands, pour une fois, ne ressemblent pas à des monstres sanguinaires et en cela, Joyeux Noël conserve non seulement une objectivité de bon aloi, mais respecte également la vérité historique. En effet, selon les témoignages écrits rassemblés sur cette période, ce sont bien les Allemands qui firent le premier pas.

Une fois ce tableau si improbable planté par une photographie bien léchée, deux éléments jouent un rôle décisif. Les acteurs et la musique. Souvent, les fresques historiques donnent lieu à un casting où les noms ronflants éclipsent le scénario. Ici, les acteurs se voient réellement mis au service de l’histoire. La distribution, éclectique par la nature même du film, propose donc des têtes d’affiche certes confirmées, mais pas omnipotentes. L’absence de héros, de personnage principal, aide fortement en ce sens. Christian Carion intègre intelligemment des drames personnels au sein de la grande machine guerrière, ce qui permet de renforcer la dimension humaine du projet. La musique, quant à elle, revêt une importance toute particulière, puisqu’elle s’impose comme le ciment du rapprochement entre Français, Ecossais et Allemands. Certes, les chants, surtout ceux prêtés au personnage de Diane Kruger, n’évitent pas des envolées lyriques pas forcément indispensables. Mais dans un contexte si particulier, ces moments ne sombrent jamais dans le ridicule, à condition de réaliser à quel point la musique est ici le vecteur des intentions de chacun.



Tous ces éléments réunis font de Joyeux Noël un grand film sur la fraternité des peuples, sans pour autant masquer les atrocités et les tragédies entraînées par la Grande Guerre. D’ailleurs, le rappel du traitement subi par les instigateurs de ces amitiés fortuites avec l’ennemi résonne comme un écho amer à la fin du long-métrage. Joyeux Noël ne se contente pas de relater un bel et surprenant exemple de fraternisation, mais réhabilite des hommes, à l’époque pris à parti pour avoir sympathisé avec l’ennemi. Un film sur l’intelligence en même temps que l’absurdité, sur la haine et l’amour, sur la dualité de l’être humain. Un vrai beau film. Retrouvez une galerie du film dans les pages suivantes..

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