Document 2007 - Présentation de l'éditeur- Le 7 avril 1987, Ali Mécili, avocat au barreau de Paris, figure marquante de l'opposition démocratique au régime d'Alger, était assassiné devant son domicile parisien. Deux mois plus tard, la police française arrêtait le tueur, un petit truand algérien aux ordres de la Sécurité militaire, les services secrets de l'armée algérienne. Mais au lieu d'être remis à la justice, il était. réexpédié à Alger. Et, depuis vingt ans, ce crime qui déshonore la Ve République est resté impuni. D'où l'importance de ce livre, publié pour la première fois en 1989, pour comprendre la vraie nature du régime algérien et les réseaux secrets de la « Françalgérie ».
Grande figure de la lutte d'indépendance algérienne et opposant historique au régime militaire qui contrôle l'Algérie, Hocine Aït-Ahmed y retrace en détail les circonstances du meurtre de son ami de toujours, ainsi que l'attitude scandaleuse de la police et de la justice françaises. Mais aussi, à travers l'évocation du parcours exemplaire d'Ali Mécili, la lutte d'opposants courageux contre un « pouvoir de l'ombre » qui a confisqué dès 1962 la lutte de libération du peuple algérien. Et, dans une postface inédite, il évoque le « bain de sang » dans lequel ce pouvoir a plongé son pays à partir de 1992, et l'incroyable omerta qui continue depuis à recouvrir, en France comme ailleurs, les crimes contre l'humanité d'une junte de généraux corrompus.
« L'affaire Mécili est aussi une sorte de policier. L'histoire d'une enquête savamment sabotée par les autorités françaises. [.] Une pantalonnade judicaire [.] qu'Aït-Ahmed étale au grand jour. Cela ne fera pas plaisir au pouvoir algérien. Ni à la diplomatie française. Mais ce livre n'est pas écrit pour faire plaisir. »
Le Canard enchaîné - « Incroyable imbroglio politico-juridique, L'Affaire Mécili ne se limite pas à l'affaire elle-même : l'auteur a le mérite de la situer dans l'histoire de l'Algérie ; dans celle d'une espérance trahie qui voit l'”ombre indigène” succéder à la “nuit coloniale”. »
Politis- Hocine Aït-Ahmed, chef historique du FLN, fondateur en 1963, avec Ali Mécili, du Front des forces socialistes (FFS), principal parti laïque de l'opposition algérienne jusqu'à ce jour, est notamment l'auteur de Mémoires d'un combattant. L'esprit d'indépendance 1942-1952 (Sylvie Messinger, Paris, 1983 ; rééd. : Barzach, Alger, 2002).
En couverture : Ali Mécili © Francis Apesteguy.
Source : ALGERIA-WATCH du7 avril 2007
Par Dominique Lagarde, publié le 02/03/2009 12:23 - mis à jour le 02/03/2009
Le contrôle judiciaire imposé à un diplomate algérien mis en cause dans l'assassinat de l'opposant Ali Mecilia été levé par la cour d'appel de Paris.
Le harcèlement des autorités algériennes a fini par payer. Depuis des semaines, les Algériens ne perdaient aucune occasion de rappeler à leurs interlocuteurs français à quel point ils étaient préoccupés par l'inculpation et la mise sous contrôle judiciaire, de Mohamed Ziane Hasseni, un diplomate algérien soupçonné d'avoir organisé l'assassinat de l'opposant Ali Mecili, sur le sol français, en avril 1987.
Ils ont eu gain de cause, le vendredi 27 février. Certes, officiellement, le diplomate est toujours poursuivi, et censé répondre aux convocations du juge d'instruction. Mais la cour d'appel de Paris, suivant les réquisitions du parquet général, a décidé d'alléger le contrôle judiciaire qui pesait sur lui en l'autorisant à quitter la France. Comme on voit mal le diplomate, qui bénéficie de la protection des autorités algériennes, revenir à Paris pour comparaître devant ses juges, cette décision revient, purement et simplement, à enterrer une affaire diplomatiquement sensible. Ce n'est pas la première fois: quelques semaines après la mort d'Ali Mecili, le tireur présumé, Abdelmalek Amellou, avait été expulsé en urgence absolue vers l'Algérie, juste après son arrestation, par le ministre de l'intérieur de l'époque, Charles Pasqua.
http://www.lexpress.fr/actualite/monde/afrique/affaire-mecili-le-geste-de-paris_744049.html