Comment vivaient au quotidien les hommes des maquis et ceux des réseaux clandestins ? Comment étaient-ils nourris, armés, équipés, secourus ? Comment leurs familles pouvaient-elles survivre, laissées à elles-mêmes ? Avec quels moyens pouvait-on imprimer et diffuser les tracts, la presse et les livres interdits ? De quels fonds disposait-on pour soudoyer tel agent du pouvoir, tel fonctionnaire, tel allié occasionnel ? Peu à peu, au cours de la guerre, la résistance s'est professionnalisée, développée, structurée. Elle a dû faire appel à des fonds de plus en plus importants. Ces fonds, d'où venaient-ils ? Comment ont-ils été utilisés et contrôlés ? À la Libération, les comptes étaient-ils bien clairs ? À partir des archives de la France libre, de celles du ministère des Finances et de la banque de France, ainsi que de nombreux documents privés, c'est un pan totalement négligé de l'histoire de la France combattante qui apparaît ici en pleine lumière.
L'Argent de la Résistance
Broché: 175 pages
Editeur : Larousse (13 janvier 2010)
Collection : A rebours
Langue : Français
Jean-Marc Binot est journaliste. Bernard Boyer est le fils d'André Boyer, chef du réseau clandestin Brutus. Ensemble, ils ont publié Nom de code Brutus, histoire d'un réseau de la France Libre (2007).
Dès le début de l'Occupation, les résistants ont besoin de liquidités : il faut éditer des tracts, des journaux clandestins. Quand le combat prend de l'ampleur, il faut des armes, des munitions, des faux papiers. Le système D est de rigueur mais ça ne suffit pas. Jean Moulin l'a compris. Quand il arrive à Londres, il convainc le Général de Gaulle de cette nécessité et en janvier 1942, il est parachuté sur la France avec 1,5 millions de francs que De Gaulle lui a remis pour unifier la Résistance intérieure. Grâce à sa force de persuasion, mais aussi grâce à l'argent, «Max» accomplit sa mission. Mais unifier la Résistance, ce n'est pas si simple. Chaque mouvement a besoin d'argent. La concurrence est rude, et les arbitrages nombreux.
Déjà auteur d'un formidable documentaire sur les prémices de la Seconde Guerre mondiale (1919-1939 : la drôle de paix), David Korn-Brzoza, monteur récurrent des films de Patrick Rotman, fait une nouvelle fois la preuve de son talent de narrateur. Il raconte ici comment l'argent devint, entre 1942 et 1944, un enjeu de pouvoir et de survie pour les mouvements de la Résistance.
Exilé à Londres en juin 1940, de Gaulle devait alimenter financièrement les différents réseaux de la Résistance intérieure française — et garder ainsi sa tutelle sur la France libre. Il obtiendra une aide auprès du gouvernement britannique. Influencé par l'Américain Roosevelt, qui voyait en de Gaulle un futur dictateur, Churchill finira par couper les vivres. En 1944, les maquisards, dont les rangs grossissent, créent alors le concept de « hold-up patriotique » pour financer leurs actions, dévalisant banques et bureaux de poste en échange de « bons de réquisition ».
Commentaire haletant, montage dynamique, archives savoureuses : David Korn-Brzoza rend limpides les jeux de pouvoir et les rapports de force en temps de guerre. Il fait entendre le récit d'anciens résistants, dont Daniel Cordier, ancien bras droit de Jean Moulin. A l'évocation de leurs faits d'armes, ces nonagénaires ont encore l'oeil qui pétille. — Perrine Dutreil
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www.dailymotion.com/video/xvh73c_l-argent-de-la-re...Il y a 5 joursDocumentaire de David Korn-Brzoza (France, 2012) Diffusé le 4 décembre à 22h50 sur France 2.
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L'argent de la Résistance
mardi 04/12/2012 à 22:50 sur France 2 inédit "en clair"
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dimanche 09/12/2012 à 03:05 sur France 2 rediffusion
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