"Gaulliste intégral", Edmond Michelet est connu du grand public pour sa foi
chrétienne, son engagement dans la Résistance dès juin 1940 et sa conduite admirable de déporté à Dachau.
Ministre de la Justice de 1959 à 1961, il réprime pourtant avec zèle d'abord les partisans du FLN puis ceux de l'Algérie française, signant même l'ordonnance rétablissant la peine de mort en
matière politique abolie depuis 1848.
Par delà les clichés, Bernard Zeller éclaire ici les différentes facettes d'une personnalité complexe, il en explore la vie et les responsabilités d'homme public jusqu'à sa disparition en 1970
alors qu'il est chargé des Affaires culturelles.
Edmond Michelet a-t-il réellement vécu héroïquement les vertus chrétiennes dans son approche spirituelle, humaine et politique du pouvoir ? Quelle fut sa position de ministre catholique face aux
exigences de l'encyclique Humanae Vitae ?
L'opportunité du transfert à Rome des résultats de l'enquête canonique pour la cause de béatification d'Edmond Michelet ouverte en 2006 par l'évêque de Tulle résistera-t-elle à l'examen de ces
pages ?
Polytechnicien, ingénieur de l'Armement, Bernard Zeller a fait toute sa carrière dans les industries de la Défense et de l'Espace. Sa présente
étude rigoureuse et documentée bénéficie de l'accès récent aux archives du secrétariat de la Présidence de la République.
Par delà les clichés, Bernard Zeller éclaire ici les différentes facettes d'une personnalité complexe, il en explore la vie et les responsabilités d'homme public jusqu'à sa disparition en 1970 alors qu'il est chargé des Affaires culturelles. Edmond Michelet a-t-il réellement vécu héroïquement les vertus chrétiennes dans son approche spirituelle, humaine et politique du pouvoir ?
« Il n'y a rien de plus exaspérant que de voir beaucoup de bons livres paraître
chaque jour et de savoir qu'ils n'auront jamais qu'une diffusion limitée parce que les mass-média n'en parleront jamais. Le véritable combat contrerévolutionnaire devrait être mené
principalement sur ce terrain de la diffusion des livres. J'ai toujours pensé que ce seul tête à tête du lecteur et du livre est susceptible d'exercer des conversions, des reprises en main,
d'éclairer ceux qui se trompent par ignorance des faits. » - Jacques Ploncard d'Assac
La librairie DPF (Diffusion de la Pensée Française) existe depuis 45 ans. Librairie indépendante créée par Jean Auguy (un étudiant de Poitiers) elle s'est spécialisée dans le domaine « chouan» au sens générique du terme. Dans toutes les librairies vous trouverez Marx, De Gaulle, Malraux, Aragon etc. ici c'est Raspail, Mgr Lefebvre, Volkoff, Maurras, Holeindre...
Son passé : En 1966 Jean Auguy déjà connu comme militant de la FNEF (Fédération Nationale des Etudiants de France, syndicat étudiant) et fondateur du mensuel Poitiers Université (14 ans de parution de 1964 à 1978), crée un embryon de librairie (9 titres) sous le nom « DPF » et avec le statut d'entreprise personnelle. En même temps il lance « Lecture et Tradition» bulletin littéraire. En 1970 publication de son 1er livre comme éditeur, puis il organise une «journée chouanne » en septembre (il y en a eu 40 ensuite) En 1976 rachat de Lectures Françaises (revue de documentation politique) à Henry Coston. En 1994 transformation en société anonyme SADPF puis en 2010 en SARL pour faciliter la succession...
Edmond Charles Octave Michelet est né à Paris dans le XIXe arrondissement, le 8 octobre 1899.
Début 1918, il s'engage volontairement pour la durée de la guerre. Affecté au 126e régiment d'infanterie de Brive, il découvre la Corrèze et Brive où il se marie. Il milite à l'ACJF (Action catholique de la jeunesse française) dont il devient le président en Béarn puis en Corrèze lorsqu'il se fixe définitivement à Brive en 1925. En 1932, il développe les Equipes sociales, créées par Robert Garric en 1919, dont le but était de faciliter l’ascension professionnelle, intellectuelle et morale de ses membres défavorisés en dehors de toute idée de cloisonnement. Devant la montée du nazisme il crée le Cercle Duguet, un groupe de réflexion qui organise, entre autres, une série de conférences intitulée : « Les dangers qui menacent notre civilisation ». Parmi les titres de celle-ci : « Comment défendre la personne humaine en danger ? », « l’état totalitaire », « le racisme », « l’antisémitisme ».
Père de famille, il n'est pas mobilisé en 1939, mais organise le Secours national pour venir en aide aux nombreux réfugiés. Il pose un premier acte de résistance dès juin 1940 en distribuant avec des amis, dans les boîtes aux lettres de Brive, un tract reprenant un texte de Péguy : « celui qui ne se rend pas a raison contre celui qui se rend ». Fin 1940, « Duval », tel est son pseudonyme, organise le groupe « Liberté » qui s'intégra au mouvement « Combat » fin 1941. En 1942, il en devient chef régional puis prend la direction de la région 5 des MUR (Mouvements Unis de la Résistance).
Michelet est arrêté pour ses activités de résistance par la police allemande le 25 février 1943. Emprisonné d'abord à Fresnes, au secret pendant 6 mois, il est déporté à Dachau le 15 septembre 1943. A la libération du camp, le 29 avril 1945, il représente la France au Comité international et s'occupe du rapatriement de tous les Français ainsi que de celui des Espagnols internés. Il rentre en France le 27 mai 1945.
En juillet 1945, il est désigné par le MLN (Mouvement de libération nationale) comme membre de l'Assemblée consultative provisoire. Le 21 octobre 1945, il est élu député de la Corrèze à la première Assemblée constituante dans les rangs du MRP (Mouvement républicain populaire).
Il devient en novembre 1945, ministre des Armées du gouvernement de De Gaulle.
En juin 1946, il est élu député à la deuxième Assemblée constituante et en novembre 1946, il est élu député à la première Assemblée législative. Battu aux élections législatives du 17 juin 1951 en Corrèze, il est élu en mai 1952, conseiller de la République et devient vice-président de la Haute Assemblée en 1958.
En 1954, il dirige la délégation française à l'ONU. En juin 1958,
Michelet devient ministre des Anciens Combattants, fonction qu'il conserve jusqu'en janvier 1959, puis ministre de la Justice,
du gouvernement de Michel Debré, entre le 8 janvier 1959 et le 24 août 1961.
Il entre au Conseil constitutionnel en février 1962. Le 12 mars 1967, il est élu député de la première circonscription du Finistère : Quimper. Un mois plus tard, Edmond Michelet revient au gouvernement comme ministre chargé de la Fonction publique.
Après mai 1968, il est ministre d'Etat sans portefeuille. Après les élections des 23 et 30 juin 1968, avec la formation du gouvernement Couve de Murville, il retrouve son banc de député du Finistère à l'Assemblée. Il le quitte le 22 juin 1969 pour recueillir les Affaires culturelles dans le gouvernement Chaban-Delmas où il succède à André Malraux. Il occupe ce poste jusqu'à sa mort, le 9 octobre 1970, à Marcillac près de Brive.
Edmond Michelet a reçu le prix littéraire de la Résistance en 1959 et le Grand prix littéraire franco-belge de la Liberté en 1960 pour son ouvrage de souvenirs Rue de la Liberté. Il était président de l'Amicale des Anciens de Dachau dont il sut maintenir l'unité malgré la guerre froide et président fondateur de l'Association France-Algérie en 1963.
Edmond Michelet (1899-1970)
www.centremichelet.org/.../index.html
Chronologie indicative : format pdf
Bibliographie sommaire :
Claude Michelet, Mon père Edmond Michelet, Paris, Robert Laffont (Pocket), 1990.
Jean Charbonnel, Edmond Michelet, Paris, Beauchesne, 1987.
Edmond Michelet
est-il un saint ?
La cause de béatification d'Edmond Michelet (1899-1970) a été ouverte officiellement en 2006 en raison de son comportement admirable comme résistant et déporté. Son petit-fils, Mgr Benoît Rivière, évêque d'Autun, est un ardent défenseur de la cause. Celle-ci semble néanmoins compromise par le comportement d'Edmond Michelet comme homme politique et surtout ministre de la Justice entre 1959 et 1961. Le 4 juin 1960, il signait une ordonnance, pour rétablir la peine de mort en matière politique, abolie depuis 1848. Puis il demandait qu’elle soit appliquée aux généraux Challe et Zeller en mai 1961. Ceux-ci n’ayant été condamné qu’à 15 ans de détention criminelle, il a qualifié de « détestable » le réquisitoire du procureur général qui n’avait requis que la réclusion criminelle à perpétuité et de « scandaleux » le verdict du Haut Tribunal militaire institué spécialement. C'est ce que rappelle Bernard Zeller, sixième enfant du général, dans un petit livre intitulé Edmond Michelet est-il un saint? (La Doller, 136 p., 10 €) Sans répondre à la place de l'Église, il offre une biographie qui rappelle des faits et pose des questions précises.
Claude d’Abzac-Epezy
p. 36-45
http://rha.revues.org/index5472.html
Nommé ministre des Armées par le général de Gaulle, le 21 novembre 1945, le grand résistant député MRP Edmond Michelet reste en fonction sous les deux gouvernements suivants avant de quitter le ministère en décembre 1946. Sa tâche principale est de réduire les effectifs des trois armées qui passent de 1 100 000 hommes à 500 000 environ. Comment Michelet parvient-il à présenter à la presse, à l’Assemblée constituante, aux grands chefs de l’armée française et enfin aux militaires concernés les mesures d’épuration, de dégagement des cadres et de démobilisation ? La méthode du ministre est de multiplier les discours et des contacts personnels et de faire passer un message d’hommage aux héros de la guerre et d’espoir en l’avenir de l’armée. Surtout, il cherche à montrer que l’armée, loin d’avoir démérité pendant la période de la guerre, a largement participé à la victoire. Ce discours résistantialiste ne parvient cependant à vaincre l’antimilitarisme de la presse et de l’Assemblée, pas plus qu’il ne peut restaurer durablement la confiance d’une armée traumatisée par le choc de l’après-guerre.
Edmond Michelet and the demobilisation of the French army (1945-1946). Appointed minister for the Armed forces by General de Gaulle on 21 November 1945, the MRP deputy Edmond Michelet, who had been a major figure in the Resistance, retained his post in the two governments after de Gaulle’s, before eventually leaving office in December 1946. His chief task was to reduce the total number of effectives in the army, navy and air force, which shrank under his stewardship from 1,100,000 men to about 500,000. How did Michelet present his measures to the Press, to the Constituent Assembly, to the top leaders of the armed forces and lastly to the service personnel directly affected ? For the measures involved political purges, the release of professional leadership cadres, and deomilisation of many troops. The minister’s methods entailed his making numerous speeches and establishing many personal contacts. He also communicated a message in which he paid tribute to the heroes of the recent war and signalled his hope for future of the army. Above all Michelet sought to demonstrate that the army, far from having let France down during the war, had played a large part in achieving victory. This ‘Resistance discourse’ did not manage to convince a predominantly anti-militarist press and Assembly however, any more than it was able to restore in a durable fashion the confidence of an army that was traumatised by the shocks of the post-war transition.
ina.fr25 janv. 2010
A l'aéroport d'Orly, avant son départ pour Madagascar et La Réunion, discours d' Edmond MICHELET ...