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http://www.decitre.fr/gi/85/9782876735385FS.gifLes présentations des éditeurs : 28/01/2011 - De la machine infernale de la rue Saint-Nicaise à l'assassinat du président Sadi Carnot, le XIXe siècle est marqué en France par de nombreux attentats, qui à l'aide de poignards, de pistolets et de fusils, de machines infernales et de bombes, visent les chefs d’État, les lieux de pouvoir, comme l'Assemblée nationale, les sièges des compagnies minières, les domiciles de certains magistrats ou encore les restaurants et les cafés.


Attribués souvent à des fanatiques, animés d'une volonté destructrice, ces attentats n'en recèlent pas moins une dimension profondément politique. Pour autant, la finalité de ces actes interroge. S'agit-il uniquement de frapper des individus clairement désignés ? Le but est-il de déstabiliser, d'impressionner, d'intimider ? Peut-on parler de terrorisme pour cette violence politique qui revêt parfois des formes spectaculaires et suscite, chez les contemporains, des émotions intenses ? Si les attentats commis par les anarchistes sont souvent présentés comme les premiers actes relevant du terrorisme, frappant de manière aveugle, suscitant l'angoisse et la peur, ils s'inscrivent néanmoins dans la continuité de bien des attentats précédents, à l'exemple de ceux de Fieschi et d'Orsini, qui visent moins à mettre à mort une personne donnée qu'à bouleverser, troubler, voire effrayer.


C'est cette violence, qualifiée par le chef de la police de sûreté sous le Second Empire d'" ouragan homicide ", que la presse périodique, les rapports des autorités administratives, les correspondances et les mémoires des contemporains, les archives judiciaires ainsi que les documents iconographiques permettent ici d'approcher.

Karine Salomé est chargée de cours à l'Université Paris Diderot-Paris 7 et chercheur associé au Centre de recherches en histoire du XIXe siècle.

 

  • La revue de presse Dominique Kalifa - Libération du 19 mai 2011

 

Cette épidémie de violence politique fait-elle de la France du XIXe siècle le berceau du terrorisme ? C'est à une telle question que s'attache à répondre la synthèse de Karine Salomé...


De l'attelage explosif lancé contre Bonaparte, rue Saint-Nicaise en 1800, jusqu'à la fin du siècle, elle a recensé 44 attentats politiques. Tous les genres sont représentés : des coups de couteau comme celui de l'ouvrier Louvel qui tue en 1820 le duc de Berry, héritier du trône, des coups de fusil ou de pistolet, des « machines infernales » comme celle de Fieschi en 1835 (24 canons de fusil alignés), des grenades, des « engins » à base de potasse, d'acide sulfurique et de dynamite...


Aucun de ces attentats ne changea l'histoire du pays. Interprétés comme le produit de complots, de « trames ténébreuses », ils servirent à alourdir la répression et à consolider la légitimité du régime qu'ils désiraient abattre. Ce qui ne les empêcha pas de perdurer aux siècles suivants.

 

  • La revue de presse Thomas Wieder - Le Monde du 27 janvier 2011

 

L'affaire de la rue Saint-Nicaise était cependant d'un autre type. Si elle frappa tant les contemporains, au point de donner lieu à de nombreuses représentations, c'est que le procédé était inédit. Jamais, auparavant, une bombe n'avait explosé en plein Paris, manquant sa cible, certes, mais tuant et blessant à l'aveugle des dizaines de civils. La Gazette de France était formelle : il s'agissait bien là d'un "crime sans exemple dans l'histoire". Comme le note Karine Salomé dans la belle étude qu'elle consacre à l'histoire de l'attentat politique en France au XIXe siècle, cette "transposition des techniques de guerre" dans la sphère civile est une nouveauté de l'époque. Bien sûr, le poignard continua d'avoir des émules, tel l'anarchiste italien Caserio qui en usa pour frapper mortellement le président de la République, Sadi Carnot, en 1894. Mais la bombe s'imposa, comme le montre le sanglant inventaire dressé dans ce livre, où quarante-quatre cas sont examinés à la loupe. Soit une moyenne très élevée d'un attentat tous les deux ans. Faire l'histoire d'un tel phénomène est une gageure. Karine Salomé s'en est habilement tirée, en réussissant à identifier à la fois des évolutions et des invariants.


L'ouragan homicide : l'attentat politique en France au XIXe siècle

Auteur : Karine Salomé

Date de saisie : 20/05/2011

Genre : Histoire

Éditeur : Champ Vallon, Seyssel, France

Collection : Époques

 

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