Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

 

http://multimedia.fnac.com/multimedia/images_produits/ZoomPE/7/9/9/9782262023997.jpgDocument 2008 - « L'Antijuif en chair en en os » ! Ainsi se définissait Edouard Drumont (1844-1917), le père fondateur de l'antisémitisme français, qui n'avait encore jamais fait l'objet d'une biographie. L'ouvrage de Grégoire Kauffmann vient combler cette lacune en restituant le vrai visage de ce polémiste violent, psychologiquement perturbé mais aussi homme d'affaires implacable, à la fois naïf et retors, sincère et menteur, sentimental et pervers.


Hanté par le déclin social de sa famille après l'internement de son père dans un asile psychiatrique, Édouard Drumont rejette le monde moderne et se rapproche des milieux contre-révolutionnaires. En 1880, en pleine vague anticléricale, il embrasse avec fougue la religion catholique et se dit investi d'une « mission » : dénoncer les Juifs, responsables, à ses yeux, de tous les maux. En 1886, son livre La France juive lui confère une notoriété scandaleuse : le journaliste obscur et déclassé qu'était Drumont fait irruption sur la scène de la République. L'antisémitisme français avait trouvé son prophète.


Fondateur du journal La Libre Parole, Drumont contribue à déclencher le scandale de Panama en 1892 et l'affaire Dreyfus deux ans plus tard. En 1898, il est élu député d'Alger et devient à la Chambre le président du « Groupe parlementaire antijuif ». Au début des années 1900, la marginalisation du polémiste sonne le glas de ses espérances à fédérer les opinions de droite et de gauche contre l'ennemi commun, la république du centre qui gouverne depuis Jules Ferry. L'oubli qui recouvrit ses derniersjours ne doit pas conduire à minimiser l'empreinte durable et profonde de son action sur les mentalités.


« La formule nationaliste est née, presque tout entière, de lui », écrira Charles Maurras dans L'Action française.

Nourri d'un très grand nombre d'archives inédites, l'ouvrage de Grégoire Kauffmann nous fait pénétrer dans l'univers intime du « pape de l'antisémitisme » : histoires de femmes, séances de spiritisme, escroqueries, chantages, duels, manipulations policières… A travers la vie d'Edouard Drumont, il tente d'élucider la question controversée de la diffusion de l'antisémitisme à la fin du XIXe siècle.

Cette biographie nous éclaire plus généralement sur la nature et les ressorts du populisme, cette rencontre entre un homme au tempérament excessif et un public en quête d'idées simples qui lui expliquent les malheurs du monde et les voies de sa survie.

 

Edouard Drumont
Biographie (broché). Paru en 04/2008

Éditeur Perrin

 

 

 

 

http://www.histoiredesjuifs.com/images/francejuive.jpgEn 1886 est publiée La France juive . Le livre est vendu à 60 000 exemplaires. Un journaliste obscur, Édouard Drumont, fait irruption sur la scène politique de la jeune République. L'antisémitisme a trouvé son prophète.


En avril 1886 les éditions Marpon et Flammarion publient l'ouvrage, en deux tomes, d'un modeste journaliste : Édouard Drumont. La France juive est tirée à 2 000 exemplaires et à compte d'auteur. Une prière d'insérer précise : « Dans ces deux volumes le vaillant écrivain a étudié sous toutes ses formes et dans toutes ses manifestations, cette société française jadis si brillante et dans laquelle, sous l'influence délétère du Juif, tout est en train de périr. » D'abord passée inaperçue, La France juive est lancée par un article de Francis Magnard dans Le Figaro du 19 avril 1886. Le critique, évoquant la « crédulité enfantine » et l' « obsession particulière » de l'auteur, a éveillé la curiosité. Un duel tragi-comique entre Drumont et Arthur Meyer, patron de presse d'origine juive, achève d'attirer les regards sur ce livre sulfureux et sur son auteur à la barbe broussailleuse et aux longs cheveux noirs d' « alchimiste » . La France juive est réimprimée et devient un best-seller. L'antisémitisme français avait trouvé son prophète(1). L'historiographie consacrée à l'émergence de l'antisémitisme sous la IIIe République est abondante. Pourtant la vie de son porte-étendard demeure méconnue. D'où venait la haine « obsessionnelle » de Drumont envers les Juifs ? Sans doute la vague antijudaïque existait avant lui, notamment dans la grande presse catholique, dont La Croix était le fleuron. Mais Drumont lui-même ? N'y a-t-il pas dans ses années de...

Qu'est-ce qui fait courir Drumont ?

Par Grégoire Kauffmann
publié dans L'Histoire n° 326 - 12/0007  Acheter L'Histoire n° 326  +

Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :