Document 2008 - La guerre moderne,
c'est celle que les guerres totales du XXe siècle puis la guerre froide avaient estompée mais qui revient en force dans les différentes crises dans lesquelles sont engagées les forces armées
occidentales.
C'est en fait la guerre de toujours, celle qui se conduit au sein des sociétés et des populations, face à un adversaire de type guérilla qui cherche à contourner la puissance classique des armées conventionnelles. Fort de son expérience opérationnelle en Indochine et en Algérie, Roger Trinquier - plus connu sous l'appellation de Colonel Trinquier - la théorise en 1961 dans son œuvre majeure La Guerre moderne.
Certes les circonstances et les objectifs politiques sont aujourd'hui bien différents, mais les tactiques demeurent et les principes majeurs énoncés par Trinquier sont tellement adaptés aux
engagements actuels que son ouvrage, largement traduit, fait aujourd'hui référence dans de nombreuses armées occidentales. Il était temps que la France, par cette réédition trop longtemps
attendue, se réapproprie un auteur dont la pensée s'avère d'une brûlante actualité.
François Géré (Préfacier)
Broché
Paru le : 31/01/2008
Éditeur : Economica
Collection : Stratégies & Doctrines
L'auteur en quelques mots...
Né en 1908, Roger Trinquier sort sous-lieutenant en 1933 de l'école des officiers d'active de Saint-Maixent.
Il participe à la deuxième guerre mondiale et à la guerre d'Indochine. En 1956, il rejoint l'Algérie et participe à la bataille d'Alger en tant qu'adjoint du général Massu. Il combat à la tête de
son régiment dans le Sud et en Kabilie puis prend part aux opérations du Plan Challe en Oranie avant de prendre le commandement du secteur d'El Milia dans le Constantinois. Rappelé en métropole
en 1960, il décède en 2000 de façon accidentelle.
Né à La Baume (Hautes Alpes) le 20 mars 1908, dans une famille de paysans, Roger Trinquier fait ses études à l’école communale de son village natal où il obtient son
certificat d’études en 1920. En 1925, il entre à l’école normale d’Aix en Provence et y prépare le concours d’éléve-officier de réserve auquel il est reçu en 1928. Il choisit à sa sortie
« la coloniale » et prend le commandement d’une section de tirailleurs sénégalais à Fréjus. A la fin de son service, il reste dans l’armée et entre à l’école des officiers d’active de
Saint Maixent d’où il sort sous-lieutenant en 1933. Affecté un temps à Toulon au 4ème R.T.S., il embarque le 11 mai 1934 à destination de l’Indochine où il rejoint Kylua, au Tonkin, à
proximité immédiate de Langson. Il prend ensuite le commandement du poste de Chi Ma, à la frontière de Chine.
Roger Trinquier regagne la métropole en 1936 pour être affecté au 41ème R.M.I.C. (régiment de mitrailleurs d’infanterie coloniale) à Sarralbe (Moselle) où il y commande une compagnie jusqu’à son affectation en Chine qu’il rejoint au début d’août 1938.
En poste à la concession française de Tien-Tsin (aujourd’hui Tianjin), puis à Pékin, il rejoint Shanghaï en janvier 1940 et, capitaine, commande une compagnie du détachement de Shanghaï jusqu’au 3 janvier 1946, dans des conditions extrêmement difficiles dues à la mise en place progressive d’une administration et de troupes japonaises (excepté dans la concession française).
Il rejoint Saïgon au début de 1946 et est affecté au groupement de commandos parachutistes du commandant Ponchardier qui opère en Cochinchine. Il revient en France à l’été 1946, chargé du recrutement et de l’instruction de volontaires pour un bataillon de parachutistes coloniaux en cours de création. Il retourne en Indochine avec ce bataillon, le 2ème B.C.C.P. (bataillon colonial de commandos parachutistes), en novembre 1947 pour une affectation à Laï Thieu, refuge du 301ème régiment Vietminh, à une vingtaine de kilomètres de Saïgon. Il participe, en tant qu’adjoint au chef de bataillon, à des opérations au Cambodge et dans la plaine des Joncs. Promu commandant le 1er octobre 1948, il prend la tête du bataillon et combat au Centre-Annam et dans les environs de Saïgon. C’est là qu’il prend conscience de l’inefficacité des opérations montées par des états-majors loin du terrain et qu’il propose au général Boyer de Latour, commandant les forces au Sud-Vietnam, un changement radical de méthode pour pacifier certaines zones à forte présence Vietminh. Ses troupes occupent le terrain et y tendent des embuscades de nuit plutôt que de tenir quelques postes et de s’y réfugier la nuit pour rouvrir les routes au matin. Cette tactique se révèle très efficace et a pour résultat de rassurer les populations et de pacifier la zone de Laï Thieu. Le 12 décembre 1949, après une trentaine d’opérations aéroportées et de nombreuses opérations terrestres, le bataillon embarque sur le Pasteur et regagne la métropole.
Fin décembre 1951, il repart en Indochine au Groupement des Commandos Mixtes Aéroportés (GCMA) comme chef de l’antenne du service Action du Tonkin, puis, à partir de mai 1953 comme chef du service Action en Indochine. Il porte le combat sur les arrières lointains du Vietminh et crée des maquis dans la haute région du Tonkin et du Laos qui rassembleront plus de 30.000 hommes. C’est grâce à ces maquis que l’évacuation de Na San, en août 1953, sera menée sans pertes et que les provinces de Phong Saly et Sam Neua sont réoccupées.
Roger Trinquier rentre en France en janvier 1955 et, lieutenant-colonel, est affecté à Paris à
l’état-major du général Gilles, commandant les troupes aéroportées. Il rejoint l’Algérie en août 1956 à la Base Aéroportée d’AFN, puis comme adjoint du général Massu, commandant la 10ème D.P., pendant la bataille d’Alger où il est à l’origine de la création du « dispositif de
protection urbaine » D.P.U. . Après un bref séjour en métropole à la tête de l’école des troupes aéroportées, il prend, en mars 1958, le commandement du 3ème R.P.C. sur la
frontière tunisienne. Membre du comité de salut public d’Alger, le 13 mai 1958, il en démissionne le 11 juin et reprend le combat à la tête de son régiment, dans le sud et en Kabylie où il
capture Si Azzedine. Il participe durant le premier semestre de l’année 1959 aux opérations du plan Challe en Oranie, dans l’Orléanais et l’Ouarsenis. En juillet 1959, il prend le commandement du
secteur d’El Milia dans le Constantinois en emmenant son chef d’état-major le capitaine Dabezies. Il est rappelé en France en juillet 1960 et affecté en décembre à Nice, à l’état-major du général
commandant le groupe de subdivisions.
Le 26 janvier 1961, il demande sa mise à la retraite anticipée et, appelé par Moïse
Tschombé, rejoint le Katanga où il ne peut rester que quelques semaines. En avril 1961, il apprend à Athènes la nouvelle de la révolte d’Alger. Revenu en France, il se consacre désormais à la
réflexion et à l’écriture d’ouvrages inspirés de son expérience, tout en restant fidèle à ses compagnons d’armes : il est l’un des créateurs de l’U.N.P. (Union Nationale des Parachutistes)
avec le colonel Buchoud et en est le premier président de 1963 à 1965.
Commandeur de la légion d’honneur, titulaire de 14 citations dont 10 à l’ordre de l’armée, le colonel Trinquier est l’auteur de plusieurs ouvrages …
http://www.salan.asso.fr/Biographies/trinquier.htm
Liens utiles sur le blog
Le plus bel âge ? ... de Ludivine Bantigny (1)
Soldats en Algérie 1954-1962 - expériences contrastées des hommes (2)
La section - Journal d'un appelé en Algérie (1959-1961) (3)
Le coup d'Etat militaire d'Alger vécu de l'intérieur d'une unité (6)
Le colonel Jeanpierre, figure héroïque de la Légion étrangère (7)
Les calots bleus ... La force de police auxiliaire de M. Papon (8)
La guerre d'Algérie des Messalistes, 1954-1962 (9)