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http://4.bp.blogspot.com/__SDuxKYMLDo/SeyJVlvLXnI/AAAAAAAABEo/raCqeu4Ihg4/s400/haute-couture+1940-1944.JPGChapeaux de papier et semelles de bois : face à la pénurie et au contingentement, la mode, sous l'Occupation, déborde de créativité.

Pendant longtemps la mode a été absente des préoccupations des historiens. Or l'histoire de la mode, parce qu'elle retient une série d'images décisives et qu'elle recale ce phénomène dans le temps, permet de ne pas en confiner l'étude à l'événementiel et de l'ouvrir à des champs de recherche multidisciplinaires. La mode qui a cours pendant la Seconde Guerre mondiale, par exemple, est indissociable de son contexte politique et économique, comme en témoigne l'exposition organisée jusqu'en novembre au mémorial du maréchal Leclerc et de la Libération de Paris - musée Jean Moulin (cf. Pour en savoir plus, p. 81de l'Histoire n°345) . L'ambiance est alors à la pénurie et à la rigueur. En quelques mois, avec la défaite de juin 1940, la France est privée de ses importations. La coupure de la ligne de démarcation entraîne des difficultés d'approvisionnement d'une zone à l'autre. Paris ne reçoit plus de tissus venant du Nord, des Vosges ou du Pas-de-Calais. Les trois quarts des usines de chaussures situées en zone occupée ne peuvent plus honorer les commandes en zone sud - d'après le Journal de la chaussure française du 2 novembre 1940, 65 % des fabriques de chaussures sont situées en zone nord, 30 % en zone sud. S'ajoute à cela le manque de main-d'œuvre, en raison de travailleurs prisonniers de guerre en Allemagne. Également la disparition d'un artisanat juif actif dans le secteur des accessoires et qui est exclu de tout commerce par les lois d'aryanisation ; depuis le 18 octobre 1940, les commerces juifs sont placés sous tutelle avec un ...


1940-1944 : le front de la mode

Par Dominique Veillon
publié dans L'Histoire n° 345 - 09/2009

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http://www.decitre.fr/gi/55/9782228893855FS.gifDans une France tétanisée par la défaite et l'Occupation, la vie quotidienne se complique : des marchandises aussi usuelles que le fil disparaissent, et acheter un vêtement devient vite illusoire.

Les femmes rivalisent d'ingéniosité et tirent parti de tout ce qui est récupérable : avec trois fois rien de tissus, des semelles de bois. des chapeaux minuscules ou démesurés, elles réussissent à sauvegarder les apparences et à rester coquettes malgré tout. Pour remplacer les bas, elles se teignent les jambes ; à défaut de laine, leurs robes sont en rayonne ou en fibranne... La haute couture, quant à elle, se maintient et se montre brillante, en dépit des embûches que lui tend l'occupant qui souhaiterait voir enfin triompher les couturiers allemands. Outre les actrices et une partie de la haute société qui continuent de s'habiller chez les grands couturiers, de nouvelles venues fréquentent les collections : épouses de dignitaires allemands, femmes de collaborateurs et de profiteurs du marché noir. Toutes se retrouvent aux courses, se côtoient dans les grands restaurants, applaudissent aux mêmes spectacles ...

Un tableau original de la France des années noires.

La mode sous l'Occupation

Dominique Veillon

Broché

Paru le : 10/02/2001

Editeur : Payot


L'auteur en quelques mots ...


Dominique Veillon, historienne, est directeur de recherche au CNRS (Institut d'histoire du temps présent).


Elle est l'auteur chez Payot de Vivre et survivre en France, 1939-1947.


Liens utiles sur le blog :

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Mode et débrouille vestimentaire sous l'occupation

Jeanne lanvin, « la petite omnibus » de la mode

Coco chanel : les revers d'une vie d'élégance


Crédit photographique : just-trends.blogspot.com/2009/04/la-mode-sous...

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