La prise de la Bastille est une insurrection préparée par un mouvement lent et
profond issu, dans tout l'Occident, du bouleversement démographique et social, de l'ascension de la bourgeoisie, du mouvement des idées "philosophiques" ; elle a été accélérée par les multiples émeutes provoquées dans toute la France par la
crise économique ou par les élections aux états généraux. Sommet de l'insurrection nationale, la journée parisienne est le
branle donné à tout le royaume. Elle entraîne la capitulation du roi devant le peuple soulevé et, en moins d'un mois, la chute d'un Ancien Régime millénaire.
Jacques Godechot, né à Lunéville le 3 janvier 1907 et mort à Hêches le 24 août 1989, est un historien français.
Né à Lunéville en 1907, territoire de Lorraine demeuré sous le contrôle français après la guerre de 1870, Jacques Godechot est issu d’une famille juive de commerçants. Passionné à la fois par la
Révolution française, dont le souvenir reste vif dans sa famille, et par la philosophie de Spinoza, il opte finalement pour l’histoire. Il commence ses études à Nancy et les finit à Paris. Il est
reçu à l’agrégation d’histoire en 1928.
À Paris, il est très marqué par l’enseignement d’Albert Mathiez sous la direction duquel il commence sa thèse de doctorat sur Les Commissaires aux armées sous le Directoire. À la mort de Mathiez
en 1932, il poursuit sa thèse avec Georges Lefebvre et la soutient en 1937.
À Strasbourg, il rencontre Lucien Febvre et Marc Bloch. Sans faire partie de l’école des Annales, il est aussi influencé par les pères des Annales d’histoire économique et sociale. Il est révoqué
de l’enseignement secondaire par l’administration de Vichy du fait de ses origines juives. En 1945, il est nommé professeur à la faculté des lettres de Toulouse.
Il expose cette vision « atlantiste » dans le rapport sur Le Problème de l’Atlantique au XVIIIe siècle, qu’il présente au Congrès international des sciences historiques de Rome en mars 1955 en
compagnie de l'historien américain Robert Roswell Palmer. Cela lui vaut d’être élu à la tête de la commission internationale d’histoire de la Révolution française du Comité international des
sciences historiques.
Il s’intéresse également à la Révolution française à travers la Contre-révolution (1961), la Pensée révolutionnaire en France et en Europe (1964), la Prise de la Bastille (1965) et la Vie
quotidienne sous le Directoire (1977).
Il meurt en 1989, en plein milieu des commémorations du bicentenaire de la Révolution française, commémorations dont il avait aidé à la préparation.
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