Document 2010 - Sait-on qu'il y eut au bagne une catégorie de réclusion spécialement conçue pour les
condamnés "coloniaux" de couleur en provenance des Antilles françaises et de la Réunion ? Se souvient-on qu'ils furent environ cinq mille à survivre ou mourir dans les camps les plus durs,
employés aux travaux souvent les plus pénibles, avec les forçats, pour des fautes allant du délit de vagabondage au crime d'incendie ?
La société créole est en train de se reconstruire, au lendemain de l'abolition de l'esclavage, et reçoit une main-d'œuvre
engagée d'origine indienne en bonne place dans les convois qui partent annuellement des Saintes à destination de la Guyane en passant par la Martinique. De même qu'il existe un code pénal
colonial, il existe une prison coloniale, et le pénitencier de l'îlet à Cabrit, constitué d'une maison de force et de correction pendant les cinquante années de son existence, est la plaque
tournante d'un circuit pénitentiaire hésitant, dans le dédale des législations coloniales, entre exploitation de la population pénale en Guadeloupe (où la colonie veut créer son bagne) et rejet
de la même population de "transportés".
Prison coloniale en Guadeloupe L'îlet à Cabrit, 1852-1905 (La)
Éric Fougère
Paru le : 19/05/2010
Éditeur : Ibis Rouge
Collection : Espace outre-mer
Auteur : Après "Des indésirables à la
Désirade" paru chez Ibis Rouge Éditions, Eric Fougère a poursuivi ses recherches insulaires et pénitentiaires en portant
son attention la Guadeloupe.