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http://www.decitre.fr/gi/05/9782719104705FS.gifDocument 1999 - Pendant cent ans, la Guyane Française fut l'exutoire pour les flétris de la société. Soucieux d'épuration sociale, Napoléon III suggéra, en 1854, de choisir comme lieu d'expiation cette vague possession d'Amérique du sud. Le 17 juin 1938, le président Daladier mettra fin à la " transportation "… en réalité, l'institution perdurera jusqu'en 1953, date des derniers rapatriements. Il a fallu près d'un siècle à la colonie pénitentiaire pour digérer les 52 000 exclus à la casaque rayée, au nombre desquels furent le capitaine Dreyfus, les compagnons de Bonnot, Puez, Papillon et Seznec, l'innocent de " Royale ". Un siècle d'Administration pénitentiaire au terme duquel un constat d'échec. Le passif : des cicatrices encore visibles dans le paysage et des traumatismes dans les consciences. " Bonjour les bagnes de Guyane " se propose, à travers des documents d'archives inédits, des témoignages pathétiques, deux cents photos d'époque et des reportages signés Albert Londres, Marius Larique, Henri Danjou, Alexis Danan de retracer l'histoire d'une forme d'enfermement qui, de Saint-Martin-de-Ré à Saint-Laurent-du-Maroni, va souiller la Guyane de sa macule infamante. Ainsi méditerons-nous cette réflexion du forçat Arthur Roques : " Les pénitenciers de la Guyane sont un vaste abattoir de chair humaine.


La vie que les fonctionnaires y mènent est un mystère impénétrable pour le grand public de France, et celle que l'on nous force de mener, un long martyre. " Mais du temps a passé, la végétation tentaculaire a formé une gangue et semble vouloir enfouir tous les signes de turpitude ; il ne reste plus aux îles du Salut que le plaisir d'une délicieuse promenade romantique sous les alizés ; et peut-être verrons-nous un jour sur la " Grande Terre " à Saint-Laurent-du-Maroni le camp de la transportation réhabilité en agréable club de vacances... sans barreaux. Le bagne, une nouvelle impulsion touristique pour la France équinoxiale, pourquoi pas ? " Bonjour les bagnes de Guyane ", un passionnant voyage dans les flammes de ce carré français d'Amazonie.

 

BONJOUR LES BAGNES DE GUYANE. La vie des forçats de St-Martin-de-Ré à la Guyane

Jean-Pierre Fournier

Relié

Paru le : 28/07/1999

Éditeur : Vilo

Collection : les guides du pelican


 

Jean-Pierre FOURNIER - Historien.

Docteur en histoire, cible ses centres d’intérêt sur l’aventure humaine. Ses fréquents séjours en terre guyanaise l’ont amené à s’intéresser à l’histoire du bagne colonial, resté longtemps sous le boisseau. Il en dresse ici une fresque tragique très documentée.

 

La Guyane ou les réalités du bagne.

Jean-Pierre FOURNIER - Historien.

« Pénétré par la haute pensée qui vous a fait décréter l’évacuation des bagnes français, je viens vous rendre compte des premiers résultats de cette grande mesure. Un des trois foyers de contagion criminelle, entretenus depuis tant d’années dans nos ports militaires, est aujourd’hui éteint ».

 
Ainsi s’exprimait en 1855, à l’adresse de Napoléon III, Charles Ducos, ministre de la Marine et des Colonies. Car une idée avait alors fait son chemin au sein des instances gouvernementales ; transférer sous d’autres cieux la « lèpre sociale » encagée dans les bagnes métropolitains…


Dès 1854, ce transfert commença à devenir systématique. Le concept de « colonisation pénale » servit d’alibi pour chasser de France tout élément considéré comme asocial. Bien sûr, l’entreprise avait aussi pour objectif de rendre la peine plus efficace, de réduire la dépense des prisons et l’entretien des condamnés, mais surtout d’amender l’état moral des pervers en les changeant de cadre et en les transformant en travailleurs utiles.


Cette « bonne idée » fut suivie des plus mauvais effets. D’abord on fixa un lieu, la Guyane, qui devint vite l’exutoire pénitentiel des âmes déchues. On y mit en place un encadrement qui ne parvint jamais à mettre le pays en valeur alors qu’il bénéficiait d’une main-d’œuvre nombreuse et bon marché. Ainsi, le « cheptel » pénitentiaire, déversé au fil des ans sur cette terre de servitude, ne fit qu’accroître la lente déchéance du bagne colonial.


Le 17 juin 1938, Albert Lebrun signait enfin un décret-loi mettant fin à un siècle d’expérience douloureuse. Les derniers forçats libérés ne revirent la métropole qu’en 1953…

http://www.imagesplus.fr/Jean-Pierre-FOURNIER-Historien_a252.html

 

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