Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog


http://www.sillage.asso.fr/images/President2.jpgCe texte a été tranmis par Jacques TREMINTIN à l'intention du blog de Philippe POISSON et des lecteurs - Nous adressons à l'auteur nos très sincères remerciements.



L’internationale de la maltraitance


Le scandale a éclaté aux quatre coins du monde : des congrégations religieuses ont commis, tout au long du XX ème siècle, des pires actes de violences à l’égard d’enfants qu’elles avaient sous leur protection. Les États-unis, le Canada, l’Australie ont été concernés. L’Irlande a courageusement reconnu la lâcheté dont sa société avait fait preuve pendant des décennies, en ignorant ce qui se passait dans ses institutions religieuses. La France semble avoir été épargnée. Du moins, pouvait-on le penser, jusqu’à ce qu’une poignée d’anciennes pensionnaires du Bon Pasteur commence à parler. Dans un recueil de témoignages publié en août 2009 (1), elles révèlent ce qui se passait derrière les hauts murs de ces établissements et qui étaient jusque là resté caché, faisant tomber sur cette communauté un éclairage des plus effroyable.



La réhabilitation des jeunes filles de mauvaise vie, les couvents de la Madeleine s’en sont fait une spécialité. C’est depuis le XIXème siècle, qu’ils ont appris à les gérer, tant en Irlande qu’en Grande Bretagne. L’amalgame fut même fait très vite entre celles qui se prostituaient, celles qui étaient victimes de viols et celles qui avaient une sexualité trop précoce. Ces institutions, placées sous la direction des Soeurs de la Miséricorde, fonctionnaient avec une discipline de fer. Leurs pensionnaires, invitées à faire pénitence, étaient surtout contraintes à travailler sans rémunération dix heures par jour, sept jours sur sept, dans de véritables laveries industrielles. Quelques années avant de fermer son dernier établissement, ce qui se fera en 1996, cette congrégation vend une partie de ses bâtiments de Dublin à un promoteur immobilier. Les travaux qui sont entrepris mettent à jour les restes enterrés de 155 pensionnaires. Le scandale éclate. La presse s’empare de l’affaire. D’anciens pensionnaires se mettent à témoigner et révèlent les incessants abus sexuels, psychologiques et physiques qu’elles ont subis tout au long de leur jeunesse. Rapidement, on s’aperçut que ces pratiques avaient concerné toutes les institutions gérées par des religieux. Les garçons subissaient des viols chez les Frères chrétiens. Une victime rapporte à la télévision nationale RTE : « Noël était un jour béni : c'était le seul jour où on était sûrs de ne pas être violés. » Quant aux filles, elles étaient continuellement soumises aux humiliations et insultes chez les Soeurs de la Miséricode.


Soulever le voile


En 2001, le réalisateur Peter Mulan tourne un film de fiction décrivant le quotidien de ces établissements pour femmes. Deux conseillers veillent à la conformité de ce qui est montré : une ancienne pensionnaire et une religieuse. « The Magdalene sisters » obtiendra le lion d’or de Venise. Le quotidien pontifical Osservatore Romano s’indignera de ce long métrage qu’il traitera de « brûlot anticlérical ». Le 20 mai 2009, la commission d’enquête qui avait été nommée par le gouvernement irlandais neuf ans plus tôt, rend un rapport implacable de 2.600 pages qui ne laisse aucun doute : ce sont plus de 30.000 d’enfants qui ont été victimes de violences et d’abus sexuels commis dans des institutions sous administration catholique entre les années 1930 et 1990. Quelque 12.000 personnes ont reçu depuis une indemnisation, en moyenne 65.000 euros chacune, à condition de renoncer au droit d’intenter une action en justice contre l’Eglise et l’Etat. Mais, la société qui s’indigne aujourd’hui était aussi celle qui acceptait alors ces internats. Ce sont les familles ou les prêtres qui y adressaient les enfants. On ne peut s’empêcher de faire un parallèle avec les villages voisins des camps de concentration nazis qui n’ont « rien vu » et ni n’ont « rien su » de ce qui s’y passait. En Irlande, aussi, les victimes n’étaient pas crues, quand elles parlaient. « Les enfants n'étaient pas écoutés, ou on ne les croyait pas », dénonce le rapport. « Tout au plus, les coupables d'abus étaient renvoyés, mais rien n'était fait pour remédier au mal subi par l'enfant. Dans la pire des hypothèses, l'enfant était puni ou qualifié de pervers et donc durement puni ». Mais, tout cela s’est passé en Irlande. Heureusement, notre pays a été épargné par de telles horreurs. Voire …


Bis repetita placent *


Comme beaucoup de congrégations religieuses, l’ordre de notre dame de la charité du Bon Pasteur a été, au XXème siècle, l’une des principales institutions accueillant des filles et des adolescentes en difficulté. Né à Angers en 1838, il va très vite se diffuser à travers la France et même l’Europe, avec pour vocation première de «sauver les filles ». La loi du 5 août 1850 organise des «maisons pénitentiaires» réservées aux jeunes filles qui ne doivent plus être détenues avec des majeures. Très vite, l’Etat se tourne vers le Bon Pasteur, pour la prise en charge de ces adolescentes et jeunes adultes dont il ne sait que faire. Elles sont enfermées au titre du droit de correction paternelle que possèdera tout père de famille jusqu’en 1935, ou bien parce qu’elles ont été condamnées à de la prison ou encore parce qu’elles ont été acquittées en raison de leur manque de discernement, mais la justice a décidé de les interner malgré tout en maison de redressement. Il s’agit d’éteindre leur révolte et de les soumettre. Qu’elles soient considérées comme dangereuses, car délinquantes, ou en danger, car perdues ou difficiles, elles sont enfermées au même endroit. On veut faire d’elles soit de bonnes ménagères, soit des religieuses, conformément au texte de la loi de 1850 qui sera longtemps appliqué à la lettre : ces jeune filles devaient être « élevées en commun, sous une discipline sévère et appliquées aux travaux qui conviennent à leur sexe ». Les Bon Pasteur fonctionneront jusqu’aux années 1960, le relais étant ensuite pris tant par des équipes du ministère de la justice (ce qui ne s’appelait pas encore la Protection judiciaire de la jeunesse mais l’Education surveillée) ou du monde associatif (2). Cinquante ans après, ce que racontent d’anciennes pensionnaires est hallucinant. Elles n’ont pas vécu toutes les mêmes choses, chacun des établissements ayant chacun ses propres pratiques. Mais, toutes vont dans le même sens.


Les pensionnaires


Celles qui sont placées au Bon Pasteur sont des fugueuses, des adolescentes ayant commis de menus larcins ou à qui l’on reproche d’avoir eu de mauvaises fréquentations, mais aussi des rebelles à l’autorité de leur famille ou tout simplement des filles délurées qui osaient faire front. Enfants de divorcés, enfants non désirés, enfants de la collaboration dans l’après guerre, ce sont aussi celles qui « ont connu  la vie », selon l’expression consacrée d’alors. Parce qu’elles ont eu des rapports amoureux réprouvés dans une société encore très puritaine. Mais aussi parce qu’elles ont été violées et qu’on les désignent comme coupables de l’avoir été. L’époque banalise leur placement en internat, réputé permettre de redresser les âmes perdues et de remettre dans le droit chemin celles qui se révoltent. Le franchissement de la porte d’entrée signe leur passage en enfer, un univers où toute compassion et toute tendresse étaient bannies. La nouvelle pensionnaire est fouillée. Elle subit d’abord un examen gynécologique, afin de séparer celle qui est vierge de celle qui ne l’est déjà plus. Elle est ensuite dépouillée de tout objet personnel. Si les religieuses demandaient à ce que soit fourni un trousseau de vêture, celui-ci disparaît aussitôt. On lui fait enlever ses vêtements et on la contraint à enfiler une robe bleu marine. Elle en aura dorénavant trois : l’une pour la prière, l’autre pour le ménage, la troisième pour les sorties. Les bâtiments sont lugubres, les murs glacials et suintant d’humidité. De petits soupiraux grillagés laissent à peine filtrer la lumière, des lampes à la lueur blafarde n’apportant guère plus de luminosité. Les dortoirs sont constitués de pièces immenses, remplies de dizaines de lits alignés sans armoires, ni tables de nuit. Bien entendu, il n’y a pas de chauffage et l’eau des lavabos est froide et gelée en hiver.


Discipline carcérale


Les règles de vie imposées aux pensionnaires apparaissent aujourd’hui invraisemblables. L’hygiène est un luxe : linge de corps et culotte changés une fois par semaine, douche assurée une fois par quinzaine en été et une fois par mois en hiver. Les filles sont nues sous chaque pomme de douche, chacune dans un box sans porte : quelques minutes pour se mouiller, la sœur coupe l’eau, chacune devant en profiter pour se savonner. Puis, ouverture de la vanne pour le rinçage. Aux suivantes ! Les interdictions sont multiples et diversifiées : disposer des ses vêtements personnels, avoir une frange, se faire une amie, s’asseoir sur son lit ou sur le lit d’une autre pour discuter, s’isoler ou se promener à deux en récréation (parce qu’en n’étant que deux, c’est toujours le diable qui fait le troisième !), se protéger contre le froid en portant des chaussettes, même en cas d’engelures... Le régime quotidien imposé est des plus strict : lever à 5h30 pour la prière, puis nettoyage à quatre pattes des couloirs empuantis d’humidité, des salles de classe et de travail. Classe pour les plus jeunes, travail pour les plus âgées. A partir de 14 ans, les pensionnaires produisent à l’atelier : confection de blouses ou de vêtements pour les bébés, nettoyage, lavage et repassage de draps, travaux de couture. Guère de rémunération pour ce travail : un témoin affirme avoir perçu au bout de 4 ans et demi de ce travail un pécule de 4,57 € ! Pour parfaire leur formation professionnelle, certaines filles étaient envoyées comme bonnes dans des familles riches. Des cas de viols par les patrons furent traités par la mise en accusation de l’adolescente traitée d’aguicheuse et de vicieuse.


Lavage de cerveau …


Face à de tels traitements, on a du mal à imaginer que les adolescentes aient pu se laisser toutes faire passivement. On pense à la puissance des sectes qui peuvent pousser leurs adeptes jusqu’au suicide. On retrouve effectivement ici certaines de leurs méthodes. Il y a d’abord l’emploi du temps chargé : se lever tôt et s’adonner à une activité tout au long de la journée ne permet plus une pensée autonome. Il y a ensuite cette abolition de tout ce qui peut être à dimension personnelle : les vêtements, les objets, l’espace intime … Il y a encore des règles de vie totalement grotesques qui habituaient à se plier et donc à s’habituer à l’incohérence. Sans oublier le grand classique : l’isolement par rapport à la famille. Les contacts avec les parents se faisaient dans un parloir grillagé de type carcéral, la conversation étant écoutée. Quant à la correspondance, elle était lue avant d’être transmise… « Rien ne laissait transparaître la souffrance vécue à l’intérieur, et, ne comprenant pas ces atrocités, nous nous taisions » (p. 100). On apprenait aux pensionnaires à subir et effectivement à se taire, en l’amenant à se considérer peu ou prou comme fautive, face aux adultes toutes puissantes. Celles qui se révoltaient malgré tout ou tenait tête étaient sûres de subir les pires représailles. Car, à ces mécanismes d’abêtissement et d’assujettissement, se rajoutait une ambiance faite de brutalité et de terreur plus ou moins permanente qui venait banaliser la maltraitance.


et agressions physiques


Ainsi, de l’exemple du traitement de la gale : les filles concernées étaient mises nues et leur corps était brossé avec des brosses en chiendent, puis enduite, malgré les nombreux saignements de pommade noire ! Cette absence de toute compassion montre bien que la pression n’était pas que psychologique et morale. Des témoignages attestent de véritables passages à tabac, à coup de nerf de bœuf, à califourchon sur le corps de la fautive, pour mieux la cravacher. Sans parler des sanctions humiliantes : plonger la tête dans un seau d’eau froide ou faire monter un escalier à genoux. Et puis il y avait ces véritables passages à tabac suivis d’une douche froide, les cheveux tondus et le cachot durant un mois. Avec parfois l’utilisation de la pharmacopée sous forme de piqûre intra musculaire, pour calmer les plus récalcitrantes, celles qui relevaient la tête malgré tout. Les plus violentes n’étaient pas tant les religieuses que les anciennes qui étaient restées après leur majorité, servant de monitrices. Un peu comme si elles se vengeaient sur les plus jeunes de ce qu’elles-mêmes avaient subi. Ou, tout simplement reproduisaient-elles ce qu’elles avaient vécu, sans savoir agir autrement. Ces brimades et ces violences physiques n’avaient qu’un seul objectif : briser toute volonté individuelle et obtenir la docilité, mais aussi réprimer toute féminité, considérée comme source de péché. Une fille qui osait être vivante, porter la tête haute, ne pas baisser les yeux n’entrait pas dans les normes de l’époque.


Ecraser le féminin


Il fallait la mater et la faire rentrer dans le rang. L’époque exigeait d’une femme qu’elle apprenne avant tout à être une bonne épouse et une bonne mère, en se pliant passivement à la volonté de son mari. Si elle éprouvait du plaisir en faisant l’amour, elle ne devait pas le manifester, sous peine d’être prise pour une traînée. Le Bon Pasteur se chargeait de leur apprendre la vie. Brimades et violences tant physiques que morales n’avaient pour objectif que de les briser et procéder à un véritable lavage de cerveau. C’est au corps qu’on s’attaquait tout d’abord. Les seins devaient être bandés bien serrés et la tête couverte d’un fichu. Même les serviettes hygiéniques étaient limitées au moment des règles : pas plus de six par mois, contraignant les jeunes filles à récupérer dans les poubelles celles qui n’étaient pas trop souillées ! Les robes étaient boutonnées dans le dos. Elles avaient des manches longues et montaient jusqu’au cou : il n’était pas question de retrousser une manche ou de déboutonner un col, même en plein chaleur. Il fallait cacher le moindre bout de peau, lieu tabou de toutes les dépravations. C’était il y a quarante ans et l’occident avait alors lui aussi sa propre version de la burqa. On s’habillait ou se déshabillait sous sa chemise de nuit qu’on enfilait sans les manches. On procédait à sa toilette de la même façon. Les sorties à l’extérieur se faisaient encadrées de bonnes sœurs qui, à chaque fois que le groupe croisait un homme, agitaient une clochette en s’écriant « baissez les yeux, voilà le péché qui passe ».


Traumatisées à vie


La lecture de ces récits de vie nous plonge dans le pire des cauchemars. On se prend à douter. Comment cela a-t-il pu exister ? Mais, ce qui est rapporté ici se rapproche tellement du régime imposé, à la même période, tant aux enfants de troupe qu’aux mineurs enfermés dans les bagnes d’enfants, que la réalité du traitement barbare réservé à des générations entières de gamines ne peut être remise en cause. Côté face, le Bon Pasteur affichait volontiers comme principes de fonctionnement la compassion, la bonté et le respect. Côté pile, on y trouve l’abêtissement, la cruauté et la profonde inhumanité dont furent victimes des générations d’enfants et d’adolescentes qui prennent aujourd’hui la parole. Et tout cela, en toute discrétion et impunité. Si la colonie pénitentiaire de Belle Ile en mer eut son Prévert pour dénoncer « la chasse à l’enfant » et son Alexis Danan pour mener une campagne de protestation « Après avoir vécu l’indicible, ils se sont murés dans des enclos de silence. Ce silence leur a servi de protection contre l’horreur, la honte ou la culpabilité, mais resté tapi au plus profond d’eux-mêmes, il est demeuré comme une plaie toujours ouverte » écrit superbement le psychanalyste Philippe Grimbert (3). La vérité de ces femmes qui rapportent leur enfance massacrée, c’est la souffrance du délaissement vécu alors, tout autant qu’un sentiment de honte et de culpabilité ressentis encore aujourd’hui. On est là dans une inversion de la charge de la faute : ce sont les victimes qui ressentent blâmable. Alors que ce sont elles qui ont subi les pires traitements. Il est à parier que leurs persécutrices auront terminé leur existence, avec la conviction du devoir accompli. Mais, ce ne sont pas tant les personnes qu’il faut fustiger que la société qui a permis qu’elles agissent ainsi. Les biographies éclairent non seulement les trajectoires de vie, mais aussi un instant historique. Elles disent ce que toute une époque a produit.


Et maintenant ?


La mobilisation de l’opinion publique irlandaise a permis une reconnaissance officielle des crimes commis contre des milliers d’enfants : le gouvernement a présenté des excuses, suivi par le pape. « Mon rêve : faire venir à la barre d’un tribunal toutes les religieuses des Bon Pasteur et que l’on répare notre vie, nos plus belles années » explique une ancienne. Il ne faut pas forcément s’attendre à ce que la France réussisse à opérer la même introspection. Et c’est dommage. Il nous reste à entendre avec respect ce que ces femmes disent et réserver notre colère et notre révolte pour les combats à venir, pour que jamais cela ne se reproduise. « Quand on n’a pas connu le Bon Pasteur, on ne peut comprendre ce qui se passait derrière ces murs, dans le grand secret » déplore l’une. On pense une fois de plus à ces déportés de retour de camps de concentration nazis qui, ne rencontrant qu’incrédulité et scepticisme à la révélation de leur histoire, finirent par se taire. Ce qu’ils avaient à dire n’était pas entendable. Cela rend d’autant plus courageux cette libération d’une parole si longtemps réprimée : « J’ai laissé de côté mon passé. Mes enfants, mon mari ne savent rien de ma vie et c’est bien ainsi » confirme une mère de famille, s’exprimant de façon anonyme et reconnaissant n’avoir jamais osé parler de son histoire à ses proches. L’oubli semble impossible pour certaines.


Le passé éclaire l’avenir


Les traces du Bon Pasteur se font parfois sentir toute l’existence : « aujourd’hui, à 75 ans, je vis avec mes bleus, mes bosses et mes chagrins » se confie une vieille dame qui vit, si longtemps après encore, les traces de l’horreur. « Je ne dors pas, car j’attends depuis 41 ans de retrouver cet univers qui hante mes nuits (…) Je suis une petite fille et chaque jour je suis au Bon Pasteur » renchérit cette autre encore. « Celui ou celle qui a eu à subir l’autoritarisme des bonnes sœurs ou de religieux, sous couvert de charité chrétienne est marqué à vie. Comme au fer rouge, c’est indélébile » témoigne une troisième. Même si beaucoup ont malgré tout réussi leur vie, elles sont encore nombreuses à n’avoir pas réussi à vraiment se reconstruire. « S’il est important de se réconcilier avec son passé, il l’est tout autant de dénoncer ce qui s’est déroulé derrière ces hauts murs afin d’éviter que cela se répète sous d’autres formes (…) Nous n’étions pas là pour être punies, mais pour être protégées » explique Michelle Marie Bodin-Bougelot, qui a recueilli tous ces témoignages, dont le sien propre. « Il a bien fallu grandir et devenir femme. Mais des larmes sont enfouies dans mon cœur de petite fille et le mal est fait. Aujourd’hui je redoute que ce système d’éducation que nous avons subi existe encore » répond en écho l’une de ses compagnes. Si nous restons impuissants face à l’horreur vécue par ces enfants et ces jeunes filles, il nous reste à nous montrer dignes de leur requête : plus jamais ça !


Jacques Trémintin


  • Proverbe latin « les choses répétées plaisent »


  1. « Enfances volées – Le Bon Pasteur- Nous y étions » Michelle Marie Bodin-Bougelot, 20 € + 3,92 € de frais de port, à commander auprès de l’auteure (2 Plotard 18500 Sainte Thorette) Contacts http://bonpasteurnotreenfance.xooit.fr

  2. « Filles de Justice- Du Bon Pasteur à l’éducation surveillée (XIXème -XXème siècle) » Françoise Tétard et Claire Dumas, éditions Beauchesne, 2009

  3. « Ecrire la vie » Helen Epstein, La cause des livres, p.7

 

Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :