Au centre de cet article, l’idée que les prostituées « indigènes », parce qu’elles se trouvent au croisement de l’ordre et du désordre, de la conformité et de la déviance, du permis et de l’interdit, sont des êtres de l’hybridation. Bien que sous contrôle d’un système réglementariste extrêmement répressif, les prostituées « indigènes » ne se contentent pas, en effet, de se situer dans un « entre deux » mais proposent une synthèse inédite qui touche l’ensemble de leur vie quotidienne : leurs pratiques religieuses, médicales, corporelles, sexuelles, linguistiques… Ce faisant, elles donnent à voir leur extraordinaire capacité d’adaptation mais aussi la richesse et la complexité d’une société « en mouvement » qui se recompose au contact de la colonisation.
Jouer avec la marginalité : le cas des filles soumises
« indigènes » du quartier réservé de Casablanca dans les années 1920-1950 -
http://clio.revues.org/index582.html
pp. 65-86
Christelle TARAUD
Le texte intégral est disponible en libre accès depuis le 27 novembre 2006.
Christelle TARAUD