Le fort du Portalet, dans les Pyrénées-Atlantique,
conçu pour défendre la route du Somport (vallée d'Aspe) est connu pour avoir servi de prison à Léon Blum, Edouard Daladier, Georges Mandel et Paul Reynaud en 1941 et 1942 puis au maréchal Pétain.
Il est mis en oeuvre à la suite de l'ordonnance prise par Louis-Philippe du 22 juillet 1842 afin de protéger la frontière des Pyrénées d'une possible invasion espagnole.
La place est installée, à 765 mètres d'altitude, sur une falaise de la rive droite du Gave d'Aspe en aval d'Urdos. Elle
prit le nom de l'ancien péage commercial médiéval, le "Portalet", de La Porte d'Aspe, situé 100 mètres plus bas.
Le logement est composé d'une caserne, pour la troupe, et d'un pavillon des officiers tous deux construits sur deux niveaux. Un fortin supérieur à 3 bastions armés de batteries, protège les
chemins du plateau du Rouglan et de la Mâture. La route et l'Urdos sont couverts par l'aménagement de galeries crénelées creusées dans la roche.
Pourvu d'une dizaine de canons, la place forte peut accueillir plus de 400 hommes et bloquer le passage pendant au moins une semaine de siège.
Le 18e Régiment d'infanterie de Pau y est affecté à partir de 1871 ; il y reste jusqu'en 1925. De là, il intervient en 1875-1876 contre les soldats Carlistes espagnols.
A la veille de la Première Guerre mondiale, le fort est laissé à la disposition des civils, et ce jusqu'en 1940, lorsque le régime de Vichy y interne les citoyens jugés "responsables de la défaite" à l'issu du procès de Riom. Parmi eux figurent Léon Blum, Edouard Daladier, Georges Mandel, Paul Reynaud,Maurice Gamelin.
Lorsqu'en novembre 1942, la Zone Libre est envahie, le secteur sert de position aux troupes allemandes. Le fort sera libéré le 24 août 1944 par les Résistants aspois et les Guerilleros espagnols.
A la Libération, le Portalet sert de lieu d'internement, d'août à novembre 1945, pour le Maréchal Pétain avant son transfert à l'île d'Yeu...
http://www.cheminsdememoire.gouv.fr/page/affichelieu.php?idLang=fr&idLieu=2571
… Après sa condamnation par la Haute
Cour de justice, Philippe Pétain, Maréchal de France, est incarcéré successivement de 1945 à 1951 dans deux prisons : le fort du Portalet dans les Pyrénées et la citadelle de la Pierre-Levée au
centre de l'île d'Yeu, en Vendée. Il est le plus vieux prisonnier du monde et, à partir de mars 1949, il n'a plus de nom : il est désormais le " condamné de la Citadelle ", vocables employés dans
les communiqués des médecins.
Le Maréchal séjourne au fort du Portalet du 15 août au 16 novembre 1945 ; il y est soumis à un régime de torture morale sans aucune comparaison avec le traitement qu'y subirent pendant la guerre
le général Gamelin, Georges Mandel, Paul Reynaud, Léon Blum. Il y occupe la cellule n° 5 (celle de Georges Mandel). C'est sans conteste, pendant son séjour au fort du Portalet que le Maréchal
souffrit le plus moralement. Peu de temps avant son transfert à l'île d'Yeu, ses avocats Jacques Isorni et Jean Lemaire, venus lui rendre visite, annoncent au Maréchal leur intention de passer
par Lourdes avant de regagner Paris ; celui-ci leur dit : " Ah ! Vous allez à Lourdes ? Alors, parlez de moi à la Dame de Lourdes ".
Un autre jour, dans un moment de dépression et de cafard, le Maréchal, regardant les barreaux de sa cellule, déclare à maître Isorni : " Heureusement qu'ils sont là, ils me protègent de moi-même
", et à son geôlier : " S'il n'y avait pas de barreaux à la fenêtre, je me serais jeté dans le Gave ".
Le 16 novembre 1945, le maréchal Pétain quitte le fort du Portalet pour l'île d'Yeu an passant par Pau et Bordeaux ; il embarque à La Pallice sur un escorteur de la Royale " l'Amiral Mouchez "
commandé par le capitaine de frégate Destremau, qui le reçoit avec les égards dus à un Maréchal de France ! Honneur soit rendu à la Marine ! ... - Lire
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http://www.marechal-petain.com/prisonnier.htm
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