Casseneuil dans la tourmente de 39-45 - Dans les années immédiates de l'avant-guerre 1939-1945, le gouvernement français décida de créer dans la Vallée du Lot une poudrerie nationale . Elle ambitionnait d'être le pendant et l'égale de celle de Bergerac (Dordogne).
Le site choisi, obligatoirement à proximité d'une rivière bien approvisionnée en eau, fut celui de la plaine entre Sainte Livrade et Casseneuil. Dès 1936, on se lança allègrement dans les expropriations et les premiers travaux. Pour héberger les militaires qui viendraient assurer encadrement et protection, on décida de construire des Centres d'Hébergement à Cassseneuil, Bias, Villeneuve/Lot et Sainte Livrade sur Lot.
Dans notre Commune la construction de deux "Camps" fut entreprise à "Sauvaud" et à "La Glaudoune".
Mais la guerre de 1939-1945 arriva plus tôt que prévu, et jamais la Poudrerie, à peine ébauchée, ne se termina. Par contre, les camps de Casseneuil, reçurent divers occupants.
Si celui de La Glaudoune (le Bellerive actuel), se contenta d'héberger des militaires français (Aviateurs, fantassins de l'Infanterie Coloniale, ...) celui de "Sauvaud" dit aussi de "la Gare" eut un plus triste destin.
Divers réfugiés, y furent accueillis tour à tour.
Dès 1939, des Espagnols, exilés qui fuyaient le franquisme, furent rassemblés dans les camps des Pyrénées-Orientales en Groupes de Travailleurs Étrangers. Certains d'entre eux transférés et cantonnés à Casseneuil en 1940, participèrent à des travaux dans des fermes ou des entreprises et à la construction des baraquements de La Glaudoune et du camp de la Gare. Fin 1941, ils partirent sur le front Atlantique. En Normandie, réquisitionnés par les Allemands ils édifièrent blockhaus et fortifications du mur de l'Atlantique.
Beaucoup d'entre eux la guerre terminée, revinrent se fixer en notre région où ils ont fait souche.
En Août et Septembre 1942 , autres "hôtes". Subrepticement, à l'insu de la population locale, des Juifs raflés dans notre département de Lot-et-Garonne où ils s'étaient réfugiés, furent rassemblés au " Camp de la Gare ". De là, après un long et affreux périple, on les transféra à Drancy, à destination des camps d'extermination Allemands.
Leur succédèrent en 1945 , des «Mongols», citoyens de l'U.R.S.S., qui avaient servi pendant les hostilités dans les rangs Allemands. Provisoirement internés, avant leur départ vers les Républiques Soviétiques, le mystère demeure sur leurs origines, sur leurs actes et sur leurs destins. Dans la mémoire collective, fortement marquée, car "ils se baignaient nus", dans le Lot, ils ne purent qu'être déportés en Sibérie ou dans des mines de sel (?). La réalité fut-elle différente ?
Ces deux camps, La Glaudoune et la Gare, (et rappelez-vous, que la décision de créer la Poudrerie, était un événement qui allait influencer le devenir de Casseneuil) allaient être dès 1959 , abandonnés par le Ministère de la Guerre. La récupération des terrains et bâtisses fut à l'origine d'une urbanisation accélérée et d'un développement industriel nouveau...
http://www.mairie-de-casseneuil.com/pageshtml/plantourismehistoire.htm
(Casseneuil village - credit photograpĥique P.P.)
1934-1942. Hongrois, Polonais, Tchèques, Allemands, Russes, Autrichiens, Belges, Apatrides, plusieurs centaines de familles juives trouvent refuge en Lot-et-Garonne. Toutes sont victimes de la montée du nazisme en Europe. En 1934, les Juifs Allemands sont les premiers à se réfugier en Lot-et-Garonne. La majorité des exilés arrive dans le département au début de la guerre, noyée dans la masse de l' exode, suivant la débâcle de l'armée française. Parvenus en zone libre, tous pensent être protégés. Cependant, la voie de la collaboration ouverte par la France de Vichy et l'Allemagne nazie prolonge le calvaire des réfugiés.
En 1942, les Juifs du Lot-et-Garonne sont à leur tour raflés dans nos communes et détenus au camp de Casseneuil. Une
semaine après, 346 d'entre eux, dont 34 enfants meurent gazés à Auschwitz. Parmi eux, Eléonore Zimmerman.
2000-2004. Venues d'Ouzbékistan, de Russie, de nouvelles familles juives trouvent refuge en Lot-et-Garonne. Toutes sont
chassées de leur pays par les néo-nazis et les nationalistes qui ne dissimulent plus leur hostilité.
Après les années de plomb, l'émergence de la démocratie dans les anciennes républiques soviétiques réveillent les vieux
démons. Les exterminations d'Hitler et les progroms de Staline inspirent de nouvelles exclusions.
En Russie, les néo-nazis affirment qu'il faut finir le travail du führer, en "achevant" les enfants des Juifs rescapés de
la Shoah.
Eléonore Zimmerman, meurt une deuxième fois.
Dans ce numéro spécial, entièrement consacré à l’exil des Juifs de l’Europe de l’Est, Marie-Juliette Vielcazat,
l'historienne de référence de la mémoire juive en Lot-et-Garonne raconte les espoirs puis les horreurs qui ont accompagné ces malheureux dans les années trente.
Dans les pages suivantes, vous prendrez connaissance des témoignages de nos compatriotes Ouzbek et Russe menacées dans leur
pays natal qu'elles ont été contraintes de quitter, à l’aube du troisième millénaire
Nous avons fait aussi le choix de publier les noms des victimes des camps d'extermination arrêté dans le département en
1942 puis transportés par camions et autobus du centre de détention de Casseneuil, aux gares de Monsempron-Libos et de Penne d'Agenais.
La Liste de Casseneuil
Venus en zone libre pour échapper à l'enfer nazi
Pas de sépulture, pas de trace. Que reste-t-il de ces exilés lot-et-garonnais d'Europe de l'Est? Rien. Si ce n'est une
plaque commémorative ignorée depuis son inauguration, les restes d'effets personnels vendus naguère à la criée sous la halle de Villeneuve-sur-Lot (Lot-et-Garonne) et quelques papiers jaunis que
révèlent désormais les archives départementales. Parmi cette mémoire, une liste. La liste de Casseneuil. Méticuleusement répertoriée par nom, âge, profession, numérotation, pays d'origine, lieu
de résidence lot-et-garonnaise. La voici présentée selon les critères de "nationalité" retenus à l'époque.
Le procès-verbal officiel a été établi à la machine à écrire. Certains chiffres et lettres sont surchargés et peuvent être
à l'origine de quelques fautes d'interprétation dans l'orthographe des noms...
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http://www.ancrage.org/0704.html
ANCRAGE N° 9 – Juillet 2004
1930-2004. L’exil des Juifs en Lot-et-Garonne
La deuxième mort d'Eléonore