Paru le : 20/03/2003
- Parmi les quatre juridictions spéciales chargées de l'épuration, la Haute Cour (3 magistrats, 24 puis 12 jurés) a examiné
entre 1945 et 1949 cent huit dossiers de responsables supérieurs de l’État français.
Sur ce nombre, elle a prononcé 42 non-lieux, 3 acquittements et 7 condamnations " relevées pour faits de résistance ". La Haute Cour a épargné un accusé sur deux. A partir de ce constat, en utilisant les dossiers d'instruction et les archives judiciaires, Gérard Chauvy a enquêté sur les raisons de ces verdicts. Qu'est-ce que ces " faits de résistance " ? Y avait-il des éléments inconnus qui permettaient, dans un contexte très mouvant (naissance de la IVe République, début de la guerre froide), d'accorder des non-lieux de circonstance à des élites politiques et économiques ? Y avait-il une catégorie particulière de Français - les vichysto-résistants - si difficile à admettre dans l'entendement actuel ? Pour quelles raisons attachait-on plus d'importance à ceux qui avaient fait signer l'armistice qu'aux responsables de la persécution des Juifs ? Tel est l'objet de ce livre, qui permet de confronter deux perceptions sur les années noires et de s'interroger sur les faux plis de la mémoire collective, hier comme aujourd'hui.
Les acquittés de Vichy. Non-lieux et acquittements pour faits de résistance dans les procès de la Libération
Broché
Paru le : 20/03/2003
Éditeur : Perrin
L'auteur en quelques mots en 2003…
Historien, Gérard Chauvy est l'auteur de plusieurs ouvrages qui concernent aussi bien l'histoire de sa ville
natale (Lyon) que la période contemporaine.
Il a notamment publié Aubrac : Lyon 1943 (Albin Michel). Depuis de nombreuses années, il collabore régulièrement au Progrès de Lyon et publie dans la revue Historia.
LIVRES soumis le 01/10/2003 par Gérard Chauvy dans Mensuel n°682 à la page 89 | Payant
La libération des camps nazis n'avait pas été un objectif stratégique durant la guerre ; la réparation aux victimes non combattantes ne fut pas un impératif de la justice de la Libération. Après le soulagement de la victoire, on fit payer les coupables les plus exposés. Aujourd'hui, la mémoire des générations qui ont suivi s'attache aux victimes de l'arbitraire raciste du régime hitlérien. Des seconds et troisièmes couteaux, comme Bousquet ou Papon, retrouvent alors une valeur symbolique dans la purge morale que subit la France conservatrice de l'après-1968. On y juge davantage la [...]