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http://img804.imageshack.us/img804/9756/74740060.jpgLa Durandal de Roland, la Joyeuse de Charlemagne ou encore la Colada du Cid : les épées les plus mythiques du Moyen Age sont au musée Cluny.


Qu’est-ce qu’une épée ? Une arme de combat, particulièrement lourde, réservée aux chevaliers. Si l’on ajoute que l’épée appartient au Moyen Age, on aura tout faux ! Alors, d’où nous viennent ces images qui hantent notre imaginaire ? Des romans de cape et d’épée ? Du cinéma d’aventures ? Ou bien de l’imaginaire médiéval, tout simplement ? Souvenons-nous de La Chanson de Roland : « Roland frappe sur une pierre dure [...]. L’épée grince fort mais ne se casse ni se brise, haut vers le ciel elle a rebondi ... » Durandal et Roland, Colada et le Cid : ces deux épées, que l’on peut admirer dans l’exposition, accèdent dès le Moyen Age au rang d’objets mythiques. La plupart des héros sur lesquels une légende s’est formée se doivent de posséder une épée remarquable. A celle-ci sont associés des pouvoirs surnaturels que la littérature, en particulier le cycle arthurien qui s’élabore autour d’ Excalibur , nous a transmis avec émerveillement.

Cette magie de l’épée s’attache de prime abord à un objet fort simple, reconnaissable à ses quatre parties : la lame, la garde, la fusée et le pommeau. Rares sont celles qui portent la signature de leur forgeron, à l’exemple de celle de Gicelin réalisée au XIe siècle en alliage ferreux. Objet du quotidien, son maniement s’apprend dans des traités, tel ce richement illustré Traité de combat allemand de la fin du XVe siècle. Le maître d’armes en enseignera le maniement tant aux femmes - on a retrouvé une épée dans une tombe féminine du XIe siècle en Scandinavie - qu’aux enfants. Car l’épée a avant tout un usage réel : l’affrontement. Son efficacité est liée à sa taille, à sa forme et au type de combat auquel on se prépare. De l’épée à deux mains, ou espadon, que le lansquenet allemand porte couchée sur l’épaule, à l’épée de chasse à laquelle on adjoint une pointe de lance pour tuer le sanglier, la variété des usages est grande.

Très tôt, l’épée devient également symbole d’honneur et de puissance. Le pape offre chaque année, le jour de Noël, une épée d’honneur au plus méritant des défenseurs de la foi. En 1446, c’est Juan II de Castille qui reçoit d’Eugène IV un estoc pontifical richement orné, à charge pour ce dernier d’entretenir des relations de protection avec le Vatican.

L’épée est, plus qu’aucun autre objet, étroitement associée à son propriétaire. Il suffit de se rappeler les efforts que déploya Louis XIV pour acquérir auprès du Saint Empire les fragments de l’épée dite de Childéric pour comprendre la valeur symbolique de l’arme du père de Clovis. Objet-phare de l’exposition, Joyeuse, l’épée dite de Charlemagne, qui servit au sacre d’une majorité de rois de France et que Louis XIV arbore ostensiblement sur le portrait d’Hyacinthe Rigaud, côtoie l’épée dite de Jean sans Peur, qui fut conservée de manière votive dans la collégiale de Montereau-Fault-Yonne, la ville où le duc de Bourgogne fut assassiné en 1419. Dans une véritable réunion au sommet, ces deux précieux objets sont exposés à côté de l’épée dite de Jeanne d’Arc et celle de Boabdil, le dernier émir de Grenade. Car, si l’exposition s’attache à l’étude de l’épée dans le Moyen Age occidental, elle se révèle aussi un emblème de la mémoire entre deux mondes, le chrétien et le musulman. En 1984, le président syrien Hafez el-Assad n’offrit-il pas à François Mitterrand une épée en cadeau de bienvenue ?


L'épée, la meilleure compagne des chevaliers

Par Bruno Calvès
publié dans L'Histoire n° 365 - 06/2011   +

 

Tout savoir sur l'exposition l'épée - usages, mythes et symboles

article - 10/05/11 - en admirant des œuvres magnifiques, du haut Moyen Âge à l’époque moderne, et même au-delà … Lire…

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