
En 1944, pour l’opinion publique, mais aussi pour la loi, un résistant était un soldat par défaut, quelqu’un qui combattait comme un soldat, bien que n’ayant pas d’uniforme et n’appartenant à aucune unité régulièrement constituée. La résistance s’apparentait donc à un phénomène militaire au sein duquel les femmes n’avaient pas leur place parce que c’était un univers masculin.
Pourtant, le SOE et le BCRA ont compté sur la participation des femmes. Elles étaient minoritaires dans les services spéciaux et dans les branches action, mais certaines ont toutefois réellement accompli des missions de sabotage et de renseignement sur le terrain.
Néanmoins, la guerre finie, le général de Gaulle n’a accordé que peu d’importance aux femmes : parmi plus d’un millier de Croix de la Libération décernées seulement six femmes ont été distinguées (parmi elles Berty Albrecht). C’est cette vision un peu machiste de la résistance qui a exclu les femmes.
Qui étaient ces femmes de la résistance
La plupart des résistantes étaient des femmes de milieux aisés, déjà émancipées avant la guerre. Elles avaient un travail qu’elles avaient choisi ; il n’était pas considéré comme obscène d’être assistante sociale, institutrice ou encore infirmière. Par exemple, Jane Sivadon, grande résistante, dirigeait une école d’infirmières et Lucie Aubrac était enseignante. Le fait que ces femmes aient suivi des études signifiait qu’elles s’étaient élevées contre leurs parents car le milieu étudiant pouvait être mixte et il n’était donc pas bien vu de le fréquenter.
Enfin, elles participaient souvent à des mouvements de jeunesse, engagement également considéré comme dangereux puisqu’il impliquait que l’éducation ne soit plus exclusivement donnée par le milieu familial.
En résumé, les résistantes étaient des femmes décidées et autonomes, à l’esprit suffisamment indépendant pour larguer les amarres et partir en Grande-Bretagne.
Mais cet esprit frondeur a également existé dans des milieux plus modestes, comme le milieu communiste. Certaines femmes dans la résistance intérieure ont oeuvré au Front populaire ou encore à l’Union des Femmes Françaises mais elles ne sont pas allées jusqu’en Grande-Bretagne. D’un point de vue culturel, il était plus complexe, pour ces femmes de milieux populaires, d’imaginer partir dans un pays dont elles ne connaissaient pas la langue.
Le SOE, Special Operations Executive, est né en juillet 1940 à l’initiative du Premier ministre britannique, Winston Churchill. L’Etat-major était situé dans Baker Street à Londres.
Né peu de temps après la défaite française, le SOE avait pour objectif d’encourager la résistance des populations civiles des territoires occupés par les nazis. Il devait également encourager le sabotage et mener des opérations de guérilla en territoires occupés afin de démoraliser les troupes ennemies.
Le SOE était placé sous l’autorité du ministère britannique de la Guerre économique, l’Economic
Welfare.
A l’origine, le SOE avait une mission essentiellement défensive. Il devait prévenir et empêcher toute tentative de débarquement allemand sur le territoire britannique.
Rapidement, le SOE oriente son action sur l’offensive. Deux de ses missions consistaient à préparer le débarquement allié et à libérer le territoire européen de l’occupation nazie.
La section française du SOE (French section) est administrée à partir de septembre 1941 par le lieutenant-colonel Maurice Buckmaster
Entre 450 et 500 agents français ont travaillé pour le SOE et parmi eux, une quarantaine de femmes.
Plus d’informations sur :
http://www.crdp-reims.fr/memoire/enseigner/memoire_reseaux/soe.htm
http://members.aol.com/HLarroque/soeindex.htm#SOE
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1942 : Winston Churchill autorise le recrutement de femmes, plus adaptées à certaines missions délicates que lance le Special Operations Executive (SOE), une organisation secrète destinée à soutenir la résistance européenne à l'ennemi nazi. Difficile pourtant de trouver l'oiseau rare disponible... On les veut vives, intelligentes, courageuses, audacieuses, et séduisantes si possible ! C'est ainsi que les trente-neuf candidates de la section F (comme France) viennent d'horizons multiples à l'image même de leurs motivations. Leur formation sera brève, mais militaire - maniement des armes, sabotage, endurance à la torture, etc. Leur histoire pleine de rebondissements et, pour treize d'entre elles, terriblement dramatique est étrangement méconnue en France. Pour retracer leur aventure, Monika Siedentopf a eu accès aux archives, dont certaines déclassifiées depuis peu, et a recueilli les témoignages d'anciens résistants. Son récit souvent bouleversant témoigne de la bravoure de ces jeunes femmes. Mais il tourne au drame lorsque l'historienne révèle l'existence d'une taupe au sein de la section F qui, pour leur malheur, ne fut découverte que bien après la guerre...
http://philippepoisson-hotmail.com.over-blog.com/article-36335727.html