Xavier Beauvois retrace les derniers jours de la vie
des moines de ce village algérien où sept d’entre eux furent massacrés en 1996 au cours de la guerre civile.
Le 30 mai 1996, sept têtes humaines sauvagement tranchées étaient découvertes sur le bord d’une route en Algérie. On les identifia comme appartenant aux frères du monastère de Tibhirine, perché dans les montagnes de l’Atlas. Ces trappistes d’origine française avaient été enlevés par des guerriers se réclamant du Groupe islamiste armé (GIA) dans la nuit du 26 au 27 mars 1996. Cette nouvelle plongea dans l’effroi nombre de croyants et incroyants, scandalisés qu’on ait pu s’en prendre à des hommes de paix qui vivaient en amitié avec leurs voisins musulmans. Leur mort allongea la liste déjà longue des religieux et religieuses étrangers victimes de la guerre civile qui ensanglanta l’Algérie après l’annulation de la victoire du Front islamique du salut (FIS) aux élections législatives de 1992. Les assassins des moines n’ont toujours pas été clairement identifiés. Deux thèses s’affrontent: pour l’ex-général François Buchwalter, à l’époque membre de l’ambassade de France à Alger, les moines ont fait les frais d’une bavure de l’armée algérienne. Pour d’autres, cette barbarie ne peut qu’être la signature du GIA. Le film de Xavier Beauvois, Des Hommes et des Dieux, sorti sur les écrans français le 8 septembre 2010, contourne prudemment cette polémique. Il préfère évoquer l’idéal de fraternité qui décida les moines à rester en Algérie, au péril de leur vie. Ce film, primé par le jury du festival de Cannes, marquera le cinéma français et sûrement aussi une multitude de consciences. Michel Cool
http://www.historia.fr/content/newsletter_cinema/article?id=29584
Raison d'État. Les moines de Tibhirine
DIMANCHE 12 SEPTEMBRE 2010
france5, 21h30 - 22h25
Type : documentaire
Dans la nuit du 26 au 27 mars 1996, sept des neuf moines trappistes du monastère de Tibhirine, situé à 90 km au sud d’Alger dans une zone montagneuse, sont enlevés par des hommes se réclamant du
Groupe Islamiste Armé (GIA). Deux mois plus tard, les têtes des prisonniers seront retrouvées par un agriculteur dans la région du monastère. Leurs dépouilles sont enterrées dans le jardin de
pierres de leur monastère. Quatorze ans après cette tragédie, le documentaire tente de comprendre pourquoi, au nom d’une certaine raison d'État, ces religieux, connus, aimés et respectés dans la
région par la population locale, ont été abandonnés à leur sort. Qui étaient les véritables commanditaires de cet enlèvement et qui les a tué ?
http://www.historia.fr/content/television/article?id=29566