Document 13 mai 2005 -
Cet ouvrage traite sur une longue durée (XIVe au XIXe siècle) des rapports complexes entre les juristes et l'argent, essentiellement en France, mais parfois à l'étranger (Brésil,
Italie...).
Il s'intéresse d'abord à l'argent de la justice, en dressant un portrait détaillé de son fonctionnement au quotidien, avec les difficultés matérielles qui entravaient souvent sa bonne marche. Que coûtait l'exercice de la justice ? Que rapportait-elle ? Pouvait-on faire des profits avec le droit de justice ? Les justiciables avaient-ils les moyens de leur justice ? A toutes les époques, la justice coûte chère Et comme elle n'a pas souvent eu les moyens de ses dépenses, il lui a fallu recourir à toutes sortes d'expédients.
La seconde partie s'intéresse aux rapports des juristes avec l'argent : question fondamentale, sur laquelle l'historiographie de la justice s'est montrée étonnamment pusillanime. Magistrats et avocats devaient-ils vivre de leur activité professionnelle ou jouir d'une indépendance financière fondée sur des fortunes personnelles, comme les parlementaires d'Ancien Régime ? Si l'argent est le nerf de la guerre, il est aussi pour une bonne part le nerf du fonctionnement de la justice.
Vérité familière aujourd'hui, que cet ouvrage fait apparaître non comme une nouveauté, mais comme une réalité multiséculaire. Ce livre complète un autre ouvrage, publié également par les Éditions universitaires de Dijon en 2005 : Justice et Argent : Les crimes et les peines pécuniaires du XIIIe au XXIe siècle.
Benoît Garnot , Collectif
Broché
Paru le : 13/05/2005
Éditeur : Université de Dijon
Collection : Sociétés
Thématique de recherche : Fondées principalement sur les archives judiciaires, les
recherches de Benoît Garnot ont connu, depuis une vingtaine d’années, deux étapes successives, qui ne sont pas exclusives l’une de l’autre. Il a d’abord pratiqué une histoire des
mentalités et des comportements, par exemple en analysant un crime conjugal, la vie en prison, une possession diabolique, l’assassinat d’un notable, ou encore les manifestations de l’amour… Il a
ensuite porté davantage son attention sur le fonctionnement même de la justice d’Ancien Régime (et aussi de l’époque contemporaine), en étudiant des questions comme l’intime conviction,
l’établissement des preuves, la dépénalisation de certains comportements, l’ampleur de la répression pénale, les processus extrajudiciaires, les erreurs judiciaires… Il a ainsi pu contester un
bon nombre d’idées fausses : plutôt qu’une institution coercitive, bras répressif de l’État, la justice était un artisan de la conciliation, dans un esprit de compromis.
Quelques publications récentes (voir la liste complète en annexe) :
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Crime et justice aux XVIIe et XVIIIe siècles, Paris, Imago, 2000, 208 p.
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Justice et société en France aux XVIe, XVIIe et XVIIIe siècles, Paris, Ophrys, collection « Synthèse-Histoire », 2000, 250 p.
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Intime conviction et erreur judiciaire ? Un magistrat assassin au XVIIe siècle, Dijon, Editions universitaires de Dijon, 2004, 176 p. [prix Perriaux 2004]
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Questions de justice. 1667-1789, Paris, Belin, collection « Histoire et Société », 2006, 160 p.
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« On n'est point pendu pour être amoureux… » La liberté amoureuse au XVIIIe siècle, Paris, Belin, collection « Histoire et Société », 2008, 192 p.
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C'est la faute à Voltaire… Une imposture intellectuelle ?, Paris, Belin, collection « Histoire et Société », 2009, 160 p.
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Histoire de la justice. France, XVIe-XXIe siècle, Paris, Gallimard, collection « Folio-Histoire », 2009, 800 p.
Benoît Garnot
UFR sciences humaines
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Tél. : 33 (0)3.80.30 77 74
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né le 11 novembre 1951