Document mars 2011 - Lors de l’Épuration de 1944-1945, on interdisait aux historiens objectifs et aux vaincus de la
Guerre d’écrire une Histoire qui n’était pas seulement l’Histoire des Vainqueurs. La mesure était sans précédent et elle amena Philippe Saint-Germain à rédiger avec son cœur et
ses tripes, le récit des prisonniers de l’article 75.
André Frossard et Francine Lazurick eurent le courage de publier les bonnes feuilles de ce document à la une de L’Aurore, assurant à l’ouvrage qui parût initialement sous le titre “Article 75,
une audience inespérée”.
Si l’on excepte le remarquable travail de Robert Aron avec Histoire de l’Épuration, aucun manuel scolaire ou traité d’histoire n’apporte une explication valable au fait qu’une famille sur dix, à
partir de 1944, se soit trouvée touchée par l’épuration. C’est là une situation unique, rendue plus inquiétante pour les chroniqueurs de l’Histoire contemporaine qui, ainsi, ne disposent pas de
documents officiels pour écrire ou dire ce que n’importe quel historien pouvait écrire ou dire de la Terreur deux ans après Thermidor.
D’un côté : les vainqueurs, qui étaient aux affaires, glorifiés par une presse, une littérature qui demeuraient celles du refus de la défaite (refuse-t-on la réalité ?) ; de l’autre : les vaincus
qui se sont vus exécutés, proscrits, emprisonnés, taxés d’indignité, et, ce qui est plus grave, empêchés de donner les raisons historiques de leur « intelligence avec l’ennemi » qui ne le fut
jamais.
Au milieu, le peuple français, qui n’a jamais collaboré et pas davantage résisté, mais qui a accepté avec le même soulagement le recours à l’homme providentiel, qu’il se nomme Pétain ou De
Gaulle. Le reste est littérature. Elle n’a pas manqué, mais il faut encore écrire un chapitre, celui de l’engagement tout aussi pur, tout aussi dangereux, que celui des militants qui avaient
choisi la voie de la Collaboration avec les Américains où les Russes. On ne voit pas en quoi il diminuerait le mérite des Résistants, mais il présenterait un visage de Français engagés plus
conforme à la réalité.
Auteur de plus d’une centaine d’articles dans la presse collaborationniste, Philippe Saint-Germain fut condamné à cinq années de travaux forcés. Il fut incarcéré à Fresnes, puis dans la
maison centrale de Fontevrault.
Préface : Madame Suzannet, Membre de l'Amicale des Réseaux de la France combattante. Membre de l'Association des Déportés et Internés Civils pour Actes de Résistance. Présidente du Comité
Français de Défense des Droits de l'Homme.
Les Prisons de l’Épuration
Auteur[s] : Philippe
Saint-Germain
Éditeur :Déterna
Date : 20/03/2011
Pages : 222
Collection
:Documents
pour l’Histoire