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http://www.decitre.fr/gi/31/9782035845931FS.gifDocument mai 2011 - Le 16 février 1864, alerté par ses domestiques de la mauvaise odeur qui se dégage du grenier, le comte de Maquillé entreprend de fouiller la malle que sa cuisinière, récemment engagée, y a entreposé. Sous des vêtements tâchés de sang, il découvre le cadavre d'un nouveau-né. Horrifié, il alerte le juge de paix.

Ainsi commence l'affaire Marie Vaillant ou l'odyssée peu banale d'une domestique originaire d'une petite commune rurale, intelligente, imaginative, qui découvrira à la ville un nouvel art de vivre et des plaisirs jusque-là inconnus. Prête à tout pour sauver sa réputation, elle paiera cher les quelques écarts de conduite qu'elle a pu s'octroyer.

À travers elle, ses quelques confidences et celles de ses proches, la retranscription des faits et de la procédure, c'est un fidèle portrait de ce que pouvait être la vie de ces jeunes femmes modestes dans la France du XIXe siècle qui nous est ici dressé et raconté.

Docteur en histoire, Annick Tillier est également conservateur en chef à la Bibliothèque nationale. Ses recherches portent sur l'histoire des femmes et sur l'histoire sociale.

 

  • Les courts extraits de livres : 18/05/2011

Une macabre découverte - Le 16 février 1864, Charles de Maquillé, propriétaire du château de Friguel, en Guéméné-Penfao (Loire-Inférieure), est intrigué par les plaintes de plusieurs de ses domestiques au sujet de la mauvaise odeur qui se dégage de la malle que sa cuisinière, récemment engagée, a entreposée dans le grenier. Il entreprend alors de la fouiller et y trouve, sous des vêtements tachés de sang, le cadavre d'un nouveau-né. Horrifié, il s'empresse de la refermer et de prévenir le juge de paix. Celui-ci, pressentant qu'un crime vient d'être commis, prévient aussitôt le procureur impérial de cette macabre découverte et demande au brigadier de gendarmerie de garder à vue la domestique, ainsi que sa malle, jusqu'à l'arrivée de la justice.

Ainsi commence l'affaire Marie Vaillant. Une procédure judiciaire est ouverte : dès le lendemain, le procureur et le juge d'instruction de Savenay se rendent sur les lieux, accompagnés d'un greffier. Ils interrogent la suspecte, qui manifeste une très vive émotion à leur vue et leur demande l'autorisation de retirer de sa malle quelques objets dont elle prétend avoir besoin. Les magistrats s'y opposent et y font apposer des scellés en attendant l'arrivée des deux médecins appelés pour pratiquer les expertises requises par la procédure criminelle. Ceux-ci commencent par examiner la prévenue et constatent qu'elle a récemment accouché. Puis ils fouillent la malle à la recherche du petit cadavre découvert la veille afin de l'autopsier. À leur grande surprise, ils constatent que celle-ci contient non seulement le corps de cet enfant mais aussi celui d'un autre nouveau-né, issu d'un précédent accouchement, dont le cadavre s'est momifié. L'expertise médicale effectuée sur l'enfant momifié fait apparaître de fortes présomptions de criminalité. Les médecins pensent à une mort par strangulation, mais son état de dessèchement n'autorise pas de conclusions formelles. L'autopsie du nourrisson découvert la veille ne laisse aucun doute sur la culpabilité de la mère. Confondue par les traces de blessures constatées par les médecins, elle se livre à des aveux et est inculpée de deux infanticides.

Marie Vaillant : histoire tragique d'une infanticide en Bretagne

Auteur : Annick Tillier

Date de saisie : 18/05/2011

Genre : Documents Essais d'actualité

Éditeur : Larousse, Paris, France

Collection : L'histoire comme un roman



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