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http://multimedia.fnac.com/multimedia/FR/images_produits/FR/Fnac.com/ZoomPE/2/9/1/9782917559192.jpgDocument 18/11/2011 - 1933. Hitler a commencé son ascension, et l'Europe tremble. Quelques mois après l'incendie du Reichstag, un jeune Anglais tout juste sorti de Cambridge part pour Vienne où il s'engage dans la lutte contre le fascisme. Face à la montée des périls, il épouse Litzi Friedman, la jeune Hongroise juive et communiste qui était devenue sa compagne, et la ramène en sécurité en Angleterre.


À son retour à Londres, il est recruté par les services de renseignement russes, et peu après s'en va couvrir la guerre civile espagnole, d'abord en journaliste free-lance, bientôt en qualité de correspondant du Times. Mais de quel côté vont vraiment ses sympathies ? Est-il encore le jeune homme de gauche qui avait voulu lutter contre le chancelier Dollfuss, ou est-il devenu, comme ses articles pourraient le laisser croire, un partisan de Franco ? C'est alors que s'ancre en lui ce trait indélébile : l'ambiguïté. A-t-il choisi sa cause ou sert-il plusieurs camps ? Ce roman nous fait vivre les débuts d'une des plus longues et intrigantes carrières que le monde de l'espionnage ait connues : celle de Harold Adrian Russell Philby. dit Kim, le plus énigmatique, le plus insondable de ceux qu'on a appelés « les Cinq de Cambridge », qui seront démasqués comme agents soviétiques ou, pour certains, feront défection.


Dans une Europe envahie par le spectre de la guerre qui vient, puis soumise au début de l'horreur, un Philby jeune, idéaliste, esquisse ses premiers pas de danse, luttant pour des principes avec cette interrogation lancinante : du communisme ou du fascisme, quel est le plus grand mal ?


Avec son talent inimitable pour conjuguer Histoire et fiction, mêlant avec art personnages inventés et vraies figures historiques, Robert Littell évoque ces heures critiques du xx' siècle. Il livre aussi quelques nouvelles clés, propose des hypothèses audacieuses pour comprendre qui fut le maître espion Kim Philby.

Ancien journaliste à Newsweek, spécialisé dans les affaires russes et moyen-orientales, Robert Littell a notamment publié Ombres rouges (1992), Le Sphinx de Sibérie (1994). La Compagnie : le grand roman de la CIA (2003). Légendes (2005), L'Hirondelle avant l'orage : le poète et le dictateur (2009), et un livre d'entretiens. Conversations avec Shimon Pères (1997). Ses livres sont traduits dans le monde entier.


  • La revue de presse Christine Ferniot - Télérama du 24 novembre 2011

La manière dont l'auteur donne la parole à divers personnages clés - agents russes ou anglais, complices ou ennemis - évoque un ballet de dupes, un théâtre fascinant où se joue le sort du monde. Du haut de son humour décapant, le romancier tire les ficelles de ces marionnettes parfois pitoyables, et brosse le portrait d'un homme résolument énigmatique, qui, en 1988, sera enterré dans le carré des généraux du KGB, à Moscou.


  • La revue de presse Bruno Corty - Le Figaro du 17 novembre 2011

Aujourd'hui, il revient sur les années de formation de Philby. C'est l'occasion d'en apprendre un peu plus sur ce personnage mystérieux, bègue et incapable de supporter la vue du sang, un comble pour un espion !...


Fasciné par Staline, héros de son précédent ouvrage, Littell écrit une scène d'anthologie au cours de laquelle le despote, qui attend des preuves de la trahison de Philby, prend finalement fait et cause pour l'Anglais au détriment de ses officiers de renseignements. Le roman, qui a commencé en 1933 à Vienne, s'achève trente ans plus tard à ­Beyrouth. Philby, sous la pression des Anglais, vient d'avouer qu'il est un agent russe et part trouver refuge à Moscou. De passage à Paris, Littell nous confirme qu'arrivé à Moscou, l'espion n'a jamais pu passer du grade d'agent à celui d'officier du KGB. Pas plus qu'il n'a été autorisé à pénétrer le QG du KGB. Jusqu'au bout, les Russes se méfieront de celui qui fut l'ami intime de James Jesus Angleton, patron de la CIA jusqu'en 1975, accréditant ainsi l'hypothèse folle d'un Philby agent triple !


  • Les courts extraits de livres : 29/10/2011

 

Extrait du prologue - Moscou, août 1938

Où Teodor Stepanovitch Maly se voit refuser une dernière cigarette

Alors, voilà : Le Y de Y. Modinskaïa, sur mon badge, est l'initiale de Yelena. C'était aussi le prénom de ma grand-mère maternelle, l'une des premières femmes commissaires dans la glorieuse Armée rouge à l'époque de la Révolution. J'ai trente-trois ans. Avant ma récente réaffectation au poste d'analyste du renseignement, j'étais assistante de recherche au deuxième directoire général du Commissariat du peuple aux affaires intérieures, plus connu sous le nom de NKVD. Non, je ne suis pas mariée - sauf à considérer, bien sûr, que je suis mariée à mon travail, pour reprendre la formule du lieutenant Goussakov.


Oui, oui, vous êtes l'un des rares à comprendre que pour moi aussi, c'était une épreuve. Il va sans dire que c'en était une pour le condamné (c'est bien le but, n'est-ce pas ?), mais moi, je n'étais encore jamais descendue aux étages où l'on interroge les traîtres et, à plus forte raison, ne m'étais jamais entretenue avec un criminel juste avant son exécution. Depuis qu'on m'avait confié les dix-sept cartons du dossier N° 5581 (chacun marqué du tampon rouge «Top Secret» et «Comité pour la sécurité de l'État du Conseil des ministres d'URSS»), un mois et une semaine et demie plus tôt, j'avais passé pratiquement toutes mes heures de veille à éplucher leur contenu : des pages et des pages de rapports, dactylographiés sur du papier ministre, de ou à propos de l'Anglais ; des mois de télégrammes échangés entre la Rezidentura de Londres et le Centre de Moscou, chaque liasse retenue par un élastique épais ; les appréciations de l'analyste qui avait travaillé sur le dossier avant moi, concernant la bonne foi de l'Anglais. Bien que j'eusse enchaîné les journées de quinze heures à mon bureau, je n'avais réussi à examiner que les deux tiers environ des documents. Pour ce qui était de mes conclusions, en théorie, mon opinion n'était pas encore faite, mais j'avais déjà repéré des incohérences dans le résumé qu'avait préparé mon prédécesseur immédiat, avant d'être déporté dans un camp de travail en Sibérie. Mon chef de section au 5e département du deuxième directoire, le lieutenant Goussakov, m'a accompagnée jusqu'à la porte de la salle d'interrogatoire. Je le vois encore remonter sa manchette amidonnée pour jeter un coup d'oeil impatient à la montre attachée au creux de son poignet dodu. «Vous avez une demi-heure, sous-lieutenant Modinskaïa. Pas une minute de plus. On ne doit pas faire attendre les camarades dans la crypte.»


Un gardien a déverrouillé la porte de ce qui s'est révélé être une pièce étroite et nue, au plafond haut. Je l'ai entendu refermer derrière moi, une fois que j'ai été à l'intérieur. La pièce empestait : une odeur indistincte, mais parfaitement désagréable. La lumière de l'aube, d'une couleur de cendre et d'un poids de plomb, filtrait à travers une fenêtre pas plus grande qu'une fente, haut dans le mur. J'ai cru percevoir le crissement des freins à friction des tramways qui s'arrêtaient sur la place Dzerjinski, devant la prison de la Loubianka, pour faire monter les travailleurs qui avaient fini leur service de nuit. Tandis que mes yeux s'habituaient à l'obscurité de la pièce sans éclairage, j'ai distingué la silhouette d'un homme, assis sur un tabouret à trois pieds. Il était grand, mince, ou même maigre, pas rasé, débraillé, vêtu d'une veste de costume informe sur une chemise blanche sale boutonnée jusqu'à son cou squelettique. Il avait une fine moustache triangulaire au-dessus de la lèvre supérieure. Ses cheveux paraissaient emmêlés. Il portait des chaussures sans lacets et sans chaussettes. J'ai été soulagée de voir qu'il avait des fers aux chevilles et aux poignets.


Philby : portrait de l'artiste en jeune homme

Auteur : Robert Littell

Traducteur : Cécile Arnaud

Date de saisie : 23/11/2011

Genre : Romans et nouvelles - étranger

Editeur : Baker street, Paris, France


 

Quelques vidéos utiles



► 18:12► 18:12
www.dailymotion.com/.../xm4ttr_robert-littell-invite-d...14 nov. 2011 - 18 mn
Christophe Bourseiller reçoit l'écrivain Robert Littell pour parler de son livre " Philby, portrait de l'artiste en ...
 

 

Tag(s) : #Espionnage - Femmes
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