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Aujourd’hui, en France ...

http://www.decitre.fr/gi/89/9782070396689FS.gifLa réforme de la justice en France est un serpent de mer, une rengaine, sempiternellement râbachée. De temps à autre, l’exécutif s’y risque. Mais à quel prix ? Nous n’avons que trop vu l’ex-garde des Sceaux, Rachida Dati, plastronner, se targuer d’avoir accompli ce que nul autre n’avait encore osé faire (certes...), et d’avoir mis en oeuvre une trentaine de réformes. Encore faut-il pouvoir juger de la pertinence et de la qualité de ces réformes. Les magistrats, eux, ont tranché : on se souvient de leur « fronde » d’octobre 2008. La Ministre n’avait pas reculé. Elle avait, au contraire, foncé tête baissée et mené à terme la politique répressive et carcérale dont le chef de l’Etat lui avait passé commande. Mais gardons-nous de lui accorder l’importance qu’elle se donne. Il n’y a pas que la rétention de sûreté dans la vie.

Depuis 2002, l’institution judiciaire a été particulièrement instrumentalisée, aux fins politiques d’une droite sécuritaire, obsédée par le pénal et par les chiffres, prônant le tout-punitif, inventant de nouvelles infractions, favorisant les comparutions immédiates, multipliant les gardes à vue, instaurant le « plaider coupable », poussant le système carcéral aux limites de l’implosion. Cette droite, qui vit en concubinage avec la police, ne fait pas bon ménage avec la justice. Elle nous fait oublier, depuis sept ans, que la justice est un service public, et non le bras armé de l’État, qu’elle ne soigne pas les victimes, mais aussi que les cours d’assise, et la politique émotionnelle qu’elles charrient, ne constituent qu’une infime parcelle du champ judiciaire.

L’histoire magistrale, sur le très long terme, Histoire de la justice en France. XVIe-XXIe siècles (Gallimard, coll. Folio Histoire) que propose Benoît Garnot invite à l’exploration de ce champ et détourne notre attention – il était temps – de ce petit bout de terrain qui obsède tant médias et politiques.


Portrait-robot du livre

Professeur d’histoire moderne à l’Université de Bourgogne depuis une vingtaine d’années, Garnot n’en est pas à son premier coup d’essai. Spécialiste de la justice d’Ancien Régime, il fait une histoire sociale centrée sur les justiciables, les tribunaux et les acteurs du système judiciaire. En témoignent les ouvrages collectifs qu’il a coordonnés, ainsi que ses nombreuses monographies ou études d’ensemble autour de la délinquance et de la criminalité aux XVIIe-XVIIIe siècles. La synthèse qu’il avait écrite en 2000 n’avait ni la même profondeur chronologique ni la même ampleur thématique que celle qu’il publie aujourd’hui. Il s’appuie sur les enquêtes que lui-même a menées, mais déborde largement son champ de compétences habituel lorsqu’il traite, avec clarté, de l’institution judiciaire aux XIXe-XXe siècle. Il ne cache pas s’être servi des quelques synthèses existant sur le sujet, celles de Jean-Claude Farcy et Frédéric Chauvaud en particulier. Mais nul n’avait tenté de souligner à ce point les continuités qui caractérisent la justice en France entre le XVIe et le XXIe siècle ...

Police partout, justice nulle part ?

[mercredi 23 décembre 2009 – 05:00]

L'Intégralité de cet article est disponible en cliquant sur le lien ci-dessous

http://www.nonfiction.fr/article-3006-police_partout_justice_nulle_part_.htm



Résumé : Une passionante histoire de l’institution judiciaire, de ses pratiques, de ses acteurs, de ses failles, et des représentations ambiguës qu’elle continue de susciter.

Arnaud FOSSIER



Titre du livre : Histoire de la justice en France. XVIe-XXIe siècles
Auteur : Benoït Garnot
Éditeur : Gallimard
Collection : Folio Histoire
Date de publication : 05/11/09

 

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