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http://www.decitre.fr/gi/78/9782846300278FS.gifDocument juin 2006 - Jeune femme issue d'une famille libérale favorable aux idées de Rousseau, rien ne prédisposait la comtesse Sophie de Bohm à être emportée par la tourmente révolutionnaire.


Il a suffit d'une dénonciation anonyme pour que sa vie bascule arrêtée avec ses enfants à Senlis en août 1793, elle est enfermée sans procès dans les geôles parisiennes où s'entassent les milliers de victimes de la Terreur. Elle échappera par hasard à la mort alors que ceux qui l'entourent périront de maladie ou sur l'échafaud. Parce qu'elle a survécu là où tant d'autres ont péri, Sophie de Bohm a voulu témoigner en leurs mémoires.


Elle nous laisse un récit poignant et plein d'humanité sur la vie quotidienne des captifs de la Terreur.

Prisonnière sous la Terreur - Mémoires d'une captive en 1793

Sophie de Bohm

Jean-Clément Martin (Préfacier)

Broché

Paru le : 01/06/2006

Éditeur : Cosmopole

 

L'auteur en quelques mots en 2006 ...

 

 

Ce document est présenté par Jean-Clément Martin, professeur d'histoire à l'Université Sorbonne Paris 1, membre de l'Institut d'histoire de la Révolution française et auteur de nombreux ouvrages sur la Révolution.

 


Sophie Victoire Alexandrine de Girardin voit le jour en 1763. Elle est la fille du marquis de Girardin, chez qui Jean-Jacques Rousseau est décédé à Ermenonville (60) le 3 juillet 1778.

Sophie a d’abord été mariée en 1781 avec Alexandre de Vassy, marquis de Pirou (1755-1795), dont elle a eu un fils Amédée (qui signe la déclaration de décès de sa mère), puis veuve, en 1803 elle épouse Chrétien André Guillaume de Bohm (1768-1824), dont deux enfants Léopold et Amélie.

Sophie écrit à propos des événements du 2 décembre 1804 :

" Mes enfants jouent doucement près du feu, étonnés de voir notre isolement et de ma préoccupation. Léopold me dit avec effroi : "nous sommes seuls dans la maison, Maman, maman, reste avec nous ; si tu nous quittes, nous pleurerons". Je cherche en m’occupant d’eux d’oublier ces heures suprêmes qui consacrent l’asservissement de la France. Napoléon s’établira sur ce trône, comme s’il succédait à un Roi, son père !"

En 1789, Sophie s’était réfugiée en Suisse. Revenue en France, elle a été arrêtée à Senlis, le 15 août 1793. D’abord transférée à la prison de Chantilly, puis à la fin de 1793, ou début 1794, à la terrible prison du Plessis à Paris.

Libérée, elle obtint la libération de ses parents. Sophie est délivrée le 14 fructidor (31 août) à la suite de la chute de Robespierre (27 juillet 1794). Elle a écrit un des témoignages les plus poignants sur les prisons de la Terreur. Elle y décrit l’ambiance des prisons sous la Terreur (Fiero).

L’Annuaire de la noblesse de France et des maisons souveraines de l’Europe, 1843, 1846, nous dresse de Sophie un portrait attachant :Prisonnière sou

... Femme distinguée par son esprit, son instruction, sa politesse, la douceur de son caractère et l’élévation de ses sentiments. Mariée fort jeune au comte de Vassy, d’une ancienne et noble famille de Normandie, elle fut présentée à la Cour par sa tante, la comtesse de Berchiny, l’une des dames de la princesse Sophie, tante du Roi Louis XVI, et fut admise auprès d’elle en qualité de dame surnuméraire.

Vers cette époque, Madame de Staël, publia sur Jean-Jacques Rousseau, une lettre dans laquelle elle attribuait la mort de cet écrivain à un suicide ; la jeune comtesse de Vassy crut devoir réfuter cette assertion, et sa réponse obtint la faveur de la cour de cette ville. Madame de Staël se montra fort piquée du succès de la noble dame. Peu de temps après, Madame de Vassy,voyageant en Italie, fut présentée à la cour de Turin, par l’ambassadeur de France, Monsieur de Choiseul-Meuse, qui crut devoir la présenter comme femme de lettres. "Tout au plus d’une lettre, Monsieur" répliqua la comtesse qui était aussi modeste que spirituelle.

Lorsque vint le temps des épreuves, durant la tourmente révolutionnaire, Madame de Vassy les subit avec un courage qu’on aurait pas attendu d’une nature aussi délicate ; le séquestre fut mis sur ses biens, elle se vit elle même incarcérée comme suspecte et femme d’émigré. Le comte de Vassy périt à Quiberon.

Veuve depuis 1795, remariée sous le Consulat, au comte de Bohm, diplomate prussien, elle perdit son second mari et un fils plein d’espérances et de mérite, qu’elle avait eu de cette nouvelle union.

Madame de Bohm s’est éteinte doucement, entourée des consolations de la religion, dans les bras de son fils, le comte de Vassy, et de sa fille, la baronne de Baye, née Amélie de Bohm.

Elle a publié, en 1830, un volume plein d’intérêt, qui a pour titre : Les Prisons en 1793, scènes et impressions. Mais les événements de juillet 1830 détournèrent l’attention publique de la publication de Madame de Bohm.

Elle est décédée le21 avril 1845 à Paris et repose avec son mari dans la 27e division.

Sources : M. Ghislain SAVARY de Beauregard, avec nos remerciements.

Sources annexes : Annuaire de la noblesse de France, Paris 1843-1846

Retrouvez le livre de Sophie de Bohm

GIRARDIN Sophie Victoire de, comtesse de BOHM (1763-1845)

27eme division (3eme ligne, S, 24)

mardi 28 avril 2009.

http://www.appl-lachaise.net/appl/article.php3?id_article=2342

 

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