Marie Nancy-Lasserre avec Gérard Duruisseaud, fils du résistant Edmond Duruisseaud, dit Séraphin. Photo Jacques Hesault
Le capitaine Jacques Nancy, originaire de Pau et aujourd'hui décédé, commandait la section spéciale de sabotage sous l'Occupation. Il avait résidé à Puycharnaud. Sa nièce, Marie Nancy-Lasserre, réalisatrice pour la télévision, prépare un documentaire de 52 minutes sur la France libre et la France combattante, avec Jean-Louis Crémieux-Brilhac, ancien résistant de la France libre et historien reconnu. Elle vient de tourner, notamment au château de Puycharnaud.
Pour la France combattante, Marie Nancy-Lasserre a choisi de montrer comme exemple le parcours de Claude Bonnier, délégué militaire régional de la Région B (en gros le Grand Sud-Ouest), et de son assistant opérationnel Jacques Nancy. Les deux hommes ont atterri en Charente après s'être formés en Angleterre pour mener à bien une importante mission : former, structurer et fédérer des groupes de résistants du Grand Sud-Ouest, afin de préparer le débarquement des alliés américains en Normandie.
Entre 70 et 140 hommes
Très vite, Claude Bonnier, tombé dans un piège tendu par la Gestapo, meurt dans une prison de Bordeaux. Jacques Nancy se retrouve seul, traqué par les Allemands. Il décide alors de continuer le combat et crée son propre maquis. Les conditions de vie des maquisards deviennent encore plus difficiles, dangereuses et épuisantes lorsque de violents orages et des pluies diluviennes s'abattent sur les forêts. Jacques Nancy, pour mettre ses hommes à l'abri et au repos, se rapproche d'autres maquis positionnés en Dordogne, notamment la Brigade Rac, basée à Saint-Estèphe. Grâce à l'accord du marquis de Malet, il s'installe au château de Puycharnaud.
Il y eut alors entre 70 et 140 hommes abrités dans cette belle demeure. Durant plusieurs mois, la section spéciale de sabotage réalise aux alentours de nombreuses missions d'attaque et de sabotage et gagne des combats prestigieux comme la bataille de Javerlhac, où elle est venue secourir le maquis de la brigade Rac en difficulté. Elle participe largement à la libération d'Angoulême. Jacques Nancy intègre, en automne 1944, l'armée régulière française et restera à Puycharnaud jusqu'au début décembre 1944.
Toujours sous les ordres du capitaine Jacques Nancy, les hommes de la section spéciale de sabotage, devenus des soldats, ont participé à la libération des deux Charentes et notamment de la poche de Royan.
Jacques Hesault - Sud Ouest - 27 octobre 2011