En 1914, le préfet de Police de Paris
engage pour la première fois 12 femmes en qualité de dactylographes. En 1935, 2 femmes sont nommées
assistantes de police. Elles portent l'uniforme et dépendent de la direction générale de la police municipale. Leur rôle : la protection des enfants. En 1938, elles sont rattachées à la direction de l'hygiène. Elles sont 20 en 1942. En 1943, le corps des
surveillantes auxiliaires de police est créé. Il ne cessera de croître. En 1953, à Paris, les femmes
ayant le baccalauréat, le brevet supérieur ou la capacité en droit, accèdent sur concours interne au grade d'officier de police adjoint. En 1960, elles intègrent le corps des policiers en civil. La réforme de
1972, qui crée le corps des inspecteurs et enquêteurs, stipule le recrutement des femmes. En 1974, elles accèdent au grade de commissaire par concours, au même titre que leurs homologues masculins. En
1978, les postes de gardien de la paix, et en 1982, la carrière d'officier de la paix leur sont ouverts. Enfin, la loi du 13
juillet 1983, consacre le principe d'égalité des sexes : égalité dans l'emploi, l'affectation ou la promotion.
Le terme de "Commissaire" apparaît pour la première fois en 1306 lorsque Philippe le Bel crée, dans chaque quartier de Paris, une charge de "Commissaire Examinateur au Châtelet". Il n'existe pas, à l'époque, de séparation effective des pouvoirs et ces douze premiers Commissaires sont à la fois juges et policiers. Sous le règne de Louis XIV, un Edit de mars 1667 clarifie la situation en disposant que "les fonctions de Justice et de Police sont souvent incompatibles et trop étendues pour être
exercées par un seul homme." Nicolas de la Reynie, premier titulaire de cette charge, les
renomme "Commissaires de Police". Jusqu'à la Révolution, les Commissaires de Police cumulent des
fonctions d'enquête, des pouvoirs en matière de police administrative et des compétences judiciaires dans les cas de délits flagrants. Les Commissaires de l'Ancien Régime achetaient leur charge
et bénéficiaient de rémunérations et de privilèges. A la chute de l'Ancien Régime, les Commissaires de Police sont élus par les comités de "Sections" (nouveau nom des quartiers) et dépendent des maires. La plupart sont d'anciens avocats, d'autres sont issus des
secteurs du commerce ou de l'artisanat. Durant la période révolutionnaire, la Police reste municipale et sombre vite par manque de moyens. A la chute de Robespierre, l'Institution policière n'existe plus. Elle va renaître sous le Directoire avec la création, en
1796, du Ministère de la Police Générale qui représente la première tentative de centralisation de
l'institution.
Les Commissaires de Police, présents dans toutes les villes de plus de 5000 habitants et dans chaque quartier de Paris, ne sont plus élus mais nommés par les maires. Sous le Consulat et l'Empire,
ils sont nommés par le gouvernement et placés sous l'autorité du Préfet ou du Sous-Préfet. En réaction à l'Empire, la Restauration puis la Monarchie de Juillet reviennent à une police municipale,
dirigée par un Commissaire de Police secondé par des Officiers de Paix et des Sergents de Ville en uniforme. A partir de 1848,
la police municipale va connaître un lent déclin. Tout au long du XIXe siècle, l'Etat va progressivement contrôler l'ensemble des activités policières. C'est ainsi que les forces de police des grandes villes vont être étatisées à partir de
1851, leurs personnels devenant ainsi des fonctionnaires d'Etat. Le recrutement et l'avancement vont dès lors
être assurés par le ministère de l'Intérieur.
En 1941 l'étatisation de la Police est étendue à l'ensemble des villes de plus de 10.000 habitants. La loi du 23 Avril 1941 et les textes qui suivront précisent
les règles en matière de recrutement des fonctionnaires de police. Le principe posé est celui d'un concours national pourvoyant à tous les emplois, même si, dans la pratique, le gouvernement en
place recrute parfois "sur titres". A la même époque, la formation professionnelle est prise en compte au plan national avec la création de L'Ecole Nationale de Police de
Saint-Cyr-au-Mont-d'Or. La Libération rétablit les institutions républicaines, la hiérarchie mise en place par le gouvernement de Vichy disparaît mais le principe d'une police étatisée reste
acquis pour les communes d'au moins 10.000 habitants. La création de la Police nationale en 1966 a unifié le corps des commissaires de police qui occupent, désormais, une place
particulière au sein de la fonction publique à la jonction des domaines judiciaire et administratif.
http://www.penelopes.org/xarticle.php3?id_article=1656
Crédit photographique : Uniforme de femme gardien de la paix - tenue de cérémonie (1979 – 1984)
http://amicale-police-patrimoine.fr/
Didier Bruc
Délégué à la communication de l'APP
Pour en savoir plus :
Force, violence et virilité : les conditions de l'intégration des femmes policiers
De la sergote à la femme flic
Une féminisation sur fond de segmentation professionnelle genrée : le cas des policières en commissariats
Les « innommables » de la préfecture de Police
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