Raison d'état. L'attentat du Drakkar
VENDREDI 22 OCTOBRE 2010
france5, 23h55 - 00h45
Type : documentaire (rediffusion)
Beyrouth, dimanche 23 octobre 1983, 6h20. La ville est secouée par une énorme déflagration. Sur la terrasse de l'immeuble «Drakkar» où se trouve le cantonnement d'appelés volontaires du 1er
régiment de chasseurs parachutistes français, deux soldats cherchent aux jumelles la provenance de l'explosion. Celle-ci vient du quartier général des casques bleus américains, à 500 mètres de
là, sur la route de l'aéroport international de Beyrouth. Trois minutes plus tard, le bâtiment du QG français se met à «vriller» avant de s'affaisser. Les 9 étages vont s’effondrer sur la petite
centaine de casques bleus français qui y logent. 58 hommes ne sortiront jamais des décombres. De leur côté, les Américains perdent 241 hommes. Les assassins ne seront jamais clairement
identifiés.
http://www.historia.fr/content/television/article?id=29853
Document 2006 - La France n'a jamais cessé de s'engager au chevet du Liban. Elle l'a payé très cher, face aux réseaux islamistes, soutenus par la Syrie et l'Iran.
Les mêmes ennemis menacent aujourd'hui nos soldats au Sud-Liban. Ils ne feront aucun cadeau.
A Beyrouth, la terrible campagne terroriste menée contre l'Occident culmina le 23 octobre 1983 : 241 marines américains et 58 paras français furent tués, à la même heure, dans un double attentat
kamikaze.
Leur mission de paix tourna au cauchemar. Cette tragédie (l'«affaire du Drakkar») obsède encore l'armée française et les responsables politiques.
Nourri de documents inédits et de témoignages saisissants, ce document révèle les dessous de cette guerre terroriste : les attentats du Hezbollah et les missions secrètes de la DGSE, les pièges
tendus par Damas et Téhéran, une incroyable trahison au plus haut niveau de l'Etat français.
Frédéric Pons est reporter de guerre, président de l'Association des journalistes de défense. Rédacteur en chef à Valeurs actuelles et au Spectacle du monde, il est enseignant à l'Ecole spéciale
militaire de Saint-Cyr et au Collège interarmées de défense.
Cet ouvrage a déjà été publié sous le titre Les Paras sacrifiés.
Extrait du livre :
Malheureuse FINUL ! Près de 260
de ses Casques bleus lui ont donné leur vie depuis 1978, pour des résultats bien faibles. Cette force fut à l'époque annoncée comme «intérimaire». Elle vient de boucler sa vingt-huitième année
d'existence dans le fracas d'une nouvelle guerre, prouvant son impuissance chronique, au terme d'un mandat renouvelé à cinquante-six reprises. Dès avril 1979, avec le rapatriement un peu
précipité du bataillon français (le 8e RPIMa), on savait déjà que la FINUL n'avait ni les moyens, ni les ordres, ni vraiment l'ambition de résoudre le problème posé. Il faudra attendre la
déflagration israélo-libanaise de l'été 2006 pour tirer quelques conséquences de sa paralysie et doter cette FINUL d'un mandat plus «robuste», avec une chaîne de commandement plus
opérationnelle.
François Mitterrand tenta lui aussi de relever le défi de sécurité posé par l'infortuné Liban. Cela se fit dans des conditions plus tragiques. L'épisode reste comme l'un des derniers soubresauts
de la fin de la guerre froide. Le 6 juin 1982, au terme d'une série d'attentats terroristes palestiniens, Israël envahit une nouvelle fois le Liban, jusqu'à Beyrouth, pour casser définitivement
l'appareil militaire palestinien. Dès le 9 juin, les blindés du général Ariel Sharon sont dans les faubourgs de Beyrouth. L'opération «Paix en Galilée» est un succès militaire foudroyant. Des
milliers de combattants palestiniens sont piégés dans Beyrouth. Les bombardements de l'artillerie et de l'aviation israéliennes commencent à matraquer la capitale libanaise, pour briser le
hérisson palestinien. Les dégâts sont terribles : 6 800 morts, 30 000 blessés, des dizaines de milliers de déplacés. L'opinion publique s'émeut. Un carnage se prépare.
Washington, Paris et Londres s'emparent du dossier. Il faut évacuer Yasser Arafat et ses fedayin. Un cessez-le-feu est signé le 12 août. Le 20, le gouvernement libanais demande la mise en place
d'une Force multinationale d'interposition, sous l'égide de l'ONU. Les États-Unis (800 hommes), la France (800) et l'Italie (400) constituent cette FMI, chargée d'évacuer les Palestiniens. Les
soldats français sont en pointe. L'opération «Épaulard» est placée sous les ordres du général Jacques Granger, patron du groupement aéroporté d'Albi (GAP).