Dossier : Qui a trahi Jean Moulin ? Par deux fois, en 1947 et 1950, la cour de justice de la Seine et un tribunal militaire l'ont acquitté. Malgré tout, aux yeux de nombreux historiens, René Hardy reste aujourd'hui l'un des principaux responsables du drame de Caluire. Avec, au centre de la polémique, un certain rapport allemand...
Dans nos recherches, écrivent les historiens Jean-Pierre Azéma et Dominique Veillon ( Le Point sur Caluire , Cahiers de l'IHTP, 1994), nous n'avons trouvé aucune preuve formelle de la culpabilité du chef de l'organisation Sabotage-Fer [René Hardy], pas plus du reste qu'il n'existe un quelconque document innocentant René Hardy. " Soixante ans après les événements, l'énigme n'est toujours pas résolue. Un des témoignages qui semble confondre Hardy est celui d'Edmée Delétraz, contrainte, après son arrestation, de servir Robert Moog, l'agent K 30. Elle affirme que la Gestapo de Lyon lui a présenté René Hardy comme étant l'homme qu'elle devait suivre jusqu'à un mystérieux rendez-vous - celui de Caluire. Mais la parole d'un agent double est toujours sujette à caution. En fait, un document est au centre des éléments susceptibles d'accabler Hardy : le second rapport Kaltenbrunner, daté du 29 juin 1943, huit jours après les arrestations de Caluire. Second parce qu'il apparaît après celui rédigé le 27 mai précédent par le même homme, chef de toutes les polices allemandes, qui détaillait les structures des MUR et de l'Armée secrète en indiquant qu'un agent, appartenant à la Résistance, était infiltré. A part ces deux documents - et le rapport Flora, rédigé à Marseille en juillet 1943 et qui, en des termes différents, résume les opérations lancées sur Lyon au printemps de 1943 -, nous ne disposons pas, à ce jour, des rapports intermédiaires fournis par les antennes locales du Sipo-SD, qui ont pourtant servi à Kaltenbrunner.
Que dit ce document du 29 juin 1943 ? Que René Hardy, dès sa première arrestation, a fait une ample déposition, qu'une fois " retourné ", il a été utilisé plusieurs fois avec succès pour des rendez-vous et qu'il a reconstitué le plan de sabotage des chemins de fer. Enfin, et surtout, qu'au cours d'une opération réalisée avec lui, les Einsatzkommando de la Sipo et du SD de Lyon (autrement dit la Gestapo), en coopération avec le Sonderkommando mis à disposition par le RSHA (les services centraux de la sécurité du Reich afin de combattre l'Armée secrète), ont réussi à avoir connaissance, à Lyon, d'une réunion des personnes dirigeantes des Mouvements unis de la Résistance et de l'Armée secrète. En clair, Caluire.
Le premier réflexe pour innocenter Hardy est de récuser ce document allemand. Ce que ne manquera pas de faire maître Maurice Garçon lors du procès du responsable de Résistance-Fer, une telle pièce étant par définition suspecte. Pourtant, " la valeur des documents allemands, souligne Daniel Cordier, fussent-ils nazis et émanant de la Gestapo, n'est pas a priori plus douteuse pour les historiens que celle de n'importe quel autre document. Lorsqu'on constate la fantaisie, pour ne pas dire les mensonges, de certains témoignages français, on est surpris de leur voir attribuer tant de crédit, simplement parce qu'ils servent à conforter une thèse. "
A l'examen de ce document, lors du second procès, en 1950, devant le tribunal militaire, le juge Gonnot, dans son rapport final, recensera les dénégations de René Hardy. Lequel explique que s'il figure en bonne place et avec tant de détails dans ce rapport Kaltenbrunner, c'est parce qu'il a dû donner à la police française, qui l'a repris juste après Caluire, ses nom, profession, etc., sans toutefois, insiste-t-il, livrer de renseignements essentiels. Par l'intermédiaire du commissaire lyonnais Pitiot, toujours d'après Hardy, ces informations sont aussitôt communiquées aux Allemands, qui le récupèrent peu après. Hardy ajoute alors que le document Kaltenbrunner " semble grotesque et avoir été particulièrement rédigé à son usage personnel, en vue d'une synthèse de ce qu'il serait possible de lui imputer dans la période du 7 au 21 juin 1943 ". Hardy précise même "qu'à Berlin et ailleurs, particulièrement en zone soviétique, l'on fabrique des documents dirigés contre des personnalités françaises pour créer plus de haine et de discorde dans le pays. [...] Le deuxième document Kaltenbrunner aurait été rédigé contre lui dans le sens d'une accumulation des charges telles qu'elles se présentaient dans la presse communiste depuis plusieurs années. "
Pour Hardy, il s'agissait donc d'un faux, d'une manoeuvre politique. Le juge Gonnot fit remarquer que Hardy avait ajouté : " Le fabricant [du document] aurait omis les choses essentielles pour lesquelles il a comparu devant la cour de justice : il s'agit de l'arrestation de Jean Moulin, qui, si l'on en croit les dépositions allemandes figurant au dossier, ne pouvait pas être omise. "
L'omission d'une mention concernant l'arrestation de Jean Moulin est l'une des particularités de ce rapport. S'explique-t-elle par le fait que les Allemands, n'ayant pas identifié Max immédiatement, n'ont pu transmettre l'information de sa capture tout de suite à Berlin (le rapport étant daté du 29 juin) ? Ajoutant au mystère qui entoure la fin de Jean Moulin, il est mentionné : " La réunion avait été convoquée par le chef des Mouvements unis de Résistance qui avait été nommé par le général de Gaulle et qui porte le nom de couverture de Max. Celui-ci n'est pas venu à la réunion. Il avait été probablement retenu par une rafle de la police française. "
Dossier : Qui a trahi Jean Moulin ?
Hardy, le coupable idéal
01/10/2002 - Historia
Par Gérard Chauvy
http://www.historia.fr/content/recherche/article?id=7260
Dans une étude " scientifique ", modélisation des comportements à l'appui, Christian Simmonet, ingénieur chimiste aujourd'hui retraité, rejette la responsabilité de l'arrestation de Jean Moulin sur Max de Wilde, dit " André ", un agent double présent à Caluire. Cette nouvelle interprétation, qui n'a pas encore fait l'objet de publication, suscite beaucoup de prudence chez Daniel Cordier, l'ancien secrétaire de Jean Moulin.
René Hardy innocent
01/11/2003 - Historia
Par Frédéric de Monicault
http://www.historia.fr/content/recherche/article?id=6010
Crédit photographique – René Hardy
http://pagesperso-orange.fr/memoire78/images/jm25.jpg
Alias Caracalla
http://philippepoisson-hotmail.com.over-blog.com/article-33163712.html
Lydie Bastien, la diabolique de Caluire
http://philippepoisson-hotmail.com.over-blog.com/article-32293030.html
L'Affaire suisse, la Résistance a-t-elle trahi de Gaulle ?
http://philippepoisson-hotmail.com.over-blog.com/article-28653206.html
René Hardy, né le 31 octobre 1911 à Mortrée (61) et mort le 12 avril 1987 à Melle, est un résistant ou un collaborationniste et écrivain français, cadre à la SNCF. Il lui fut reproché d'avoir dénoncé à la Gestapo le dirigeant de la Résistance Jean Moulin ainsi que d'autres résistants. Une source assure qu'il appartenait au groupe de Résistance Combat, l'autre que c'était au groupe Résistance-Fer, un groupe de Résistance des cheminots français dominé par les communistes. Sous le nom de guerre de Didot, il était considéré comme un spécialiste du sabotage des trains. Il réalisa plusieurs actions de sabotage. Hardy fut arrêté par la Gestapo le 7 juin 1943 puis libéré, après avoir été interrogé par Klaus Barbie, le chef de la Gestapo connu sous le nom de Boucher de Lyon, dans la salle de torture de l'Hôtel Terminus à Lyon, dont Barbie avait fait son quartier général provisoire.
http://culture.lexpress.fr/personnalite/rene-hardy_281721
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