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Indochine, 1941. La ville de Saïgon semble être préservée des malheurs de sa métropole, mais le calme est trompeur ? De nombreux signes alarmants prédisent la fin de l'âge d'or de la plus belle des colonies françaises. Le pays est un véritable chaudron dans lequel s'affrontent vichystes et gaullistes, tandis que complotent communistes vietnamiens et impérialistes japonais. Difficile d'être neutre dans une telle situation ! Surtout quand le héros de cette tragédie est un fonctionnaire de police lui-même déchiré entre son cœur et son patriotisme, entre son zèle et sa conscience. Un très beau premier roman sur une période tragique et méconnue de l'histoire de France.

 

  • Les présentations des éditeurs : 01/02/2011

Saïgon en 1940, c'est la France. Or, la France, depuis la débâcle, c'est aussi la collaboration ...


Au cœur de la ville, un commissaire de police ne se résigne pas à pactiser avec les Japonais, comme l'a recommandé Pétain depuis la métropole. Gaulliste, il prend le masque de l'obéissance pour préserver sa femme, Clara. À ses supérieurs, il cache aussi qu'il a résolu de protéger Phung, une jeune nationaliste trotskiste, et le père de celle-ci.

Le 9 mars 1945, le commissaire est arrêté par les Japonais devenus les maîtres du pays. Séquestration, humiliations, tortures physiques et morales lui font presque perdre le sens de l'humanité.

Saïgon la Rouge retrace l'histoire d'un homme qui se découvre et se révèle dans la tourmente de la guerre. Acteur désabusé de la fin d'un monde, celui de la «belle colonie», il devient le témoin lucide de la naissance d'une nation.

http://static.lexpress.fr/medias/1258/644145_sans-titre.jpgJacques de Miribel est né au Vietnam, comme ses parents. Sa grand-mère paternelle était vietnamienne et il a vécu à Saigon jusqu'à l'âge de seize ans. Agrégé de lettres modernes, il a consacré une grande partie de sa carrière d'enseignant à l'acquisition de la langue par les enfants. Saïgon la Rouge est son premier roman.

 

  • La revue de presse Emmanuel Hecht - Lire, janvier 2011

Pendant ce temps, le Tout-Saïgon s'accrochait à ses chimères, ses babils et ses cocktails à l'hôtel Continental. Dans la Belle Colonie, les esprits lucides étaient rares et déchirés, comme le personnage principal et narrateur du premier roman de Jacques de Miribel, Saigon la Rouge...

Son livre, délicat et suranné comme une photographie sépia de la rue Catinat, à Saïgon , est un bel hommage à ce monde révolu.

 

  • Les courts extraits de livres : 01/02/2011

Nguyen Thi Minh Khai a été exécutée le 25 avril 1941. Treize années ont passé, mais sa mort n'a jamais cessé de me hanter.

Fusillée pour l'exemple, la rebelle allait devenir un symbole. Tous ses actes et toutes ses paroles seraient magnifiés dans les réunions clandestines. La révolte avait été écrasée, l'ordre de la peur régnait. Désormais, les colons pouvaient dormir tranquilles, l'amiral Decoux veillait. Quelques condamnés à mort aussi.

Deux journées venaient de s'écouler à ressasser cette évidence : il ne s'agissait pas d'un acte de justice, seulement d'un rituel absurde. Une telle conviction faisait de moi un serviteur à problèmes. Dans mon désarroi, j'éprouvais le besoin de me mêler à la foule, de créer un contact illusoire, comme on absorbe un verre d'alcool pour se donner une chance d'être plus humain. Alors, j'ai demandé à Tam de me conduire au marché central de Saïgon .

La foule grouillait aux abords de la halle. Les vélos et les cyclos s'arrêtaient dans de longs grincements de freins.

Les socques des passantes produisaient un raclement sourd au contact du sol, puis un claquement sec lorsqu'elles frappaient le talon. L'ombre du bâtiment s'est étendue sur Tarn et moi.

Les quatre horloges de la tour carrée marquaient huit heures passées de quelques minutes. Plusieurs cuisines roulantes stationnaient sur la place. J'ai offert à mon collaborateur l'une de ces soupes qu'il mangeait accroupi, le nez plongeant dans le bol, semblable à ses voisins par la posture et l'indolence apparente des gestes. Était-ce l'effet de ma présence ? On n'entendait plus que le cliquetis des baguettes. Une fois servi, j'ai soufflé comme les autres sur la préparation brûlante, au puissant arôme de fines herbes et de clou de girofle. Comme les autres, j'ai aspiré bruyamment le liquide, puis posé les baguettes en travers du bol pour signifier que j'étais rassasié. Le groupe gardait le silence. Ce n'était pas ainsi que s'établirait le contact. J'ai payé le marchand et l'ai remercié dans sa langue, m'appliquant à donner leurs tons justes aux mots que j'employais. Mais j'avais beau m'appliquer, j'y parvenais mal.

Saïgon la rouge

Auteur : Jacques de Miribel

Date de saisie : 01/02/2011

Genre : Romans et nouvelles - français

Éditeur : Table ronde, Paris, France

Collection : Vermillon



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L'Indochine dans la tourmente des années 1940-1945. Un premier roman subtil.

L'Indochine n'a pas cessé d'être française le 7 mai 1954, à la chute de Dien Bien Phu, mais, dès 1941, lorsque les troupes japonaises ont occupé des sites stratégiques, en accord avec le gouvernement de Vichy. Les nationalistes vietnamiens, qui fourbissaient leurs armes depuis plus de vingt ans dans les campagnes et les faubourgs populeux, eurent alors la preuve de la faiblesse du colonisateur et la certitude de la victoire. Pendant ce temps, le Tout-Saïgon s'accrochait à ses chimères, ses babils et ses cocktails à l'hôtel Continental. Dans la Belle Colonie, les esprits lucides étaient rares et déchirés, comme le personnage principal et narrateur du premier roman de Jacques de Miribel, Saigon la Rouge. Commissaire de police gaulliste, hostile au gouvernorat fantoche de l'amiral Decoux et à la soldatesque nipponne, il comprend le combat de ceux qu'il a le devoir de traquer. Entre deux feux, quatre murs et deux femmes - son épouse, Clara, qui rêve de Venise, et la militante Phung, son impossible amour - il sauve l'essentiel : l'honneur. 

"J'avais envie de raconter l'histoire d'un homme ordinaire et bon serviteur de l'État, emporté dans la tourmente de l'Histoire", explique Jacques de Miribel, qui a consacré sa vie à l'enseignement du français. Né en Indochine en 1943, dans une famille installée depuis la fin du XIXe siècle et prospérant dans le commerce du riz, il doit sûrement à la complexité de sa lignée - une mère franco-irlandaise et un père métis - la subtilité de ses personnages. Il a quitté son pays à l'âge de 16 ans, avec, là-bas et ici, l'étiquette infamante de colon. Son livre, délicat et suranné comme une photographie sépia de la rue Catinat, à Saïgon , est un bel hommage à ce monde révolu. 

http://www.lexpress.fr/culture/livre/jacques-de-miribel-raconte-saigon-la-rouge_954180.html

 

 

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