Document 2010 - La seigneurie, subsistance de la féodalité du Moyen Age dont il ne reste que le nom à l'époque moderne, disparaît en 1789.
Les nouvelles municipalités mises en place dans les pays d'élection deux ans plus tôt par le roi permettent aux communautés d'habitants des campagnes de prendre en mains la gestion de leurs affaires. Le royaume était morcelé en une infinité de parcelles de territoire, concédées par le roi à des seigneurs locaux qui les gouvernaient : justice, ordre moral, mise en valeur des terres par le travail des populations qui s'y trouvaient attachées, tenues d'obéir, de payer les redevances, d'effectuer les corvées et surtout de respecter le seigneur et ses privilèges.
Chaque seigneurie était unique : les conditions, le droit ou la coutume selon son appartenance au nord ou au sud du royaume, à l'est ou à l'ouest, le démembrement ou le regroupement des terres,
la personnalité du seigneur. Une multitude de facteurs intervenait. La généralité de Lyon (Beaujolais, Lyonnais et Forez) présente une organisation originale. La mainmise royale précoce tend à "
uniformiser " la justice et la police dans les seigneuries.
L'intendant mis en place dès 1597 à Lyon, œuvre dans ce sens. A l'époque moderne, la conjoncture économique et l'évolution des mentalités permettent à des hommes d'affaires d'acquérir une seigneurie et les honneurs qui l'accompagnent, plus importants à leurs yeux que la somme investie. Mais la rentabilité l'emporte malgré tout : " le bien doit rendre ! " Commence alors la réactivation des plus petits droits seigneuriaux, disparus depuis des siècles.
Les procès, inévitables, sont gagnés invariablement par les seigneurs. La Révolution n'a pas produit partout en Lyonnais et Beaujolais les mêmes effets : tel seigneur est protégé par les
habitants, tel autre massacré. Les terriers sont brûlés sous l'arbre de la Liberté mais... on en retrouve au XIXe siècle, précieusement conservés par les communes qui, faute de moyens financiers
pour lancer la confection de coûteux cadastres, les utilisent encore vers 1830, ou par des familles paysannes pour l'épaisseur et la résistance du papier ou du parchemin...
L'auteur, née en 1946, a enseigné les techniques administratives et économiques durant 24 ans à l'Université Jean-Moulin-Lyon III.
Parallèlement, son engagement dans la vie associative historique l'a conduite à étudier les cadres de vie des populations de l'époque moderne (seigneuries, paroisses, parcelles fiscales et
communautés d'habitants) principalement dans les campagnes. L'exemple de l'évolution observée en Lyonnais et Beaujolais du XVIe au XVIIIe siècle présenté dans cet ouvrage, est une partie de sa
thèse de Doctorat (" Typologie de seigneuries en Lyonnais et Beaujolais au XVIIe et XVIIIe siècles ") soutenue en 1992 à l'Université
Lumière-Lyon II, directeur de thèse Jean-Pierre Gutton.
Auteur : Christianne Lombard Deaux
Date de saisie : 23/06/2010
Genre : Histoire
Éditeur : Bellier, Lyon, France
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