Document 2010 - Agnès de La Barre de Nanteuil est la seule femme à avoir donné son nom à une promotion d'élèves officiers.
Née dans une famille de vieille noblesse normande et parisienne, Agnès de Nanteuil connaît une enfance heureuse à Paris et en Bretagne et une jeunesse investie dans les mouvements de jeunes et l'Action catholique.
Pendant la guerre, elle s'engage dans la résistance et devient agent de liaison. Dénoncée, arrêtée, torturée, Agnès est déportée par le dernier convoi de Rennes et meurt à Paray-le-Monial des suites d'une blessure reçue pendant le trajet.
L'auteur prend soin de traduire le climat et les valeurs de cette époque à partir du témoignage direct de ceux qui l'ont vécue. Le récit poignant de sa vie, à partir de larges extraits d'écrits inédits, donne à cet ouvrage sa force et son authenticité.
Préface de Gérard Cholvy, Professeur émérite des Universités (Montpellier III).
Christophe Carichon est historien et chercheur associé au Centre de recherche bretonne et celtique (Université de Brest). Il a publié de très
nombreux articles sur l'histoire des mouvements de jeunesse, l'éducation et le régionalisme.
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Les courts extraits de livres : 03/11/2010
Extrait de la préface de Gérard Cholvy
Auteur d'une thèse remarquée sur le scoutisme en Bretagne, Christophe Carichon avait noté combien les engagements dans la Résistance y
avaient été nombreux. Avec la connaissance du terrain, et du contexte qui est la sienne, il abordait donc sans trop de risque la biographie de cette jeune fille devenue « un symbole et un exemple
pour tous ceux qui refusent les défaites et acceptent de se donner gratuitement et humblement pour leur prochain. » Phrase de conclusion qui résume bien le projet.
Encore fallait-il proposer une lecture alerte, capable de retenir l'attention de lecteurs de tous âges en un temps gagné par l'impatience et les concurrences médiatiques. Disons que la tentative paraît réussie.
On sera attentif aux origines familiales, La Barre de Nanteuil d'un côté, une noblesse normande, militaire, catholique et monarchique ; Cochin, de l'autre, catholique mais de convictions libérales et davantage portés à la conciliation en politique comme en religion. Des garçons chez les « bons pères » en Belgique d'un côté ; au lycée Louis Le Grand, de l'autre. Le récit du mariage de Gabriel et de Sabine, en 1921, l'enfance d'abord parisienne d'Agnès, se lisent sans effort. C'est sur la solide assise familiale que le combat spirituel de la jeune fille prend appui, les engagements dans le guidisme et le jécisme l'accompagnant à Paris puis à Vannes.
Une très fine analyse chronologique est présentée ensuite : refus immédiat de l'armistice et d'emblée de la collaboration : le 24 octobre 1940, contre Montoire, Sabine note « Dieu merci, le général de Gaulle se dresse. » Une fois encore est vérifiée l'adhésion à la France Libre de nombreux membres de l'aristocratie française, ces patriotes « réactionnaires » qui suscitent la méfiance d'un Roosevelt.
Auteur : Christophe Carichon
Préface : Gérard Cholvy
Date de saisie : 03/11/2010
Genre : Biographies, mémoires, correspondances...
Éditeur : Artège, Perpignan
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