Le 4eme livre de Béatrice Balti aborde le destin de William Wallace
(Braveheart), l'un des héros les plus charismatiques de l'Histoire de l'Ecosse... L’histoire se passe à la fin du XIIIeme siècle, dans un pays soudain
vulnérabilisé parce qu’il vient de perdre son souverain. Edward Plantagenêt d’Angleterre (ou Edward 1er « Le sec ») a envahi dix années plus tôt le Pays de Galles et l’a
soumis. L’Ecosse, dans une situation fragile, devient alors sa priorité… La situation est complexe : beaucoup de nobles écossais possèdent aussi des terres en Angleterre… William
Wallace, simple fils de chevalier, va arriver grâce à son charisme à convaincre de nombreux Écossais de le suivre et à leur redonner leur fierté. Alors qu’ils sont quatre fois moins nombreux,
tacticien génial à 24 ans, il réussira à défaire l’armée d’Angleterre qui était à ce moment là l’armée la plus puissante d’Europe. C’était en 1296, à la bataille de Stirling Bridge… Il est battu
un peu plus tard à Falkirk, trahi par une partie des nobles… Après plusieurs années de cavale, il est capturé près de Glasgow. Transporté de nuit en secret vers la ville de Londres pour ne pas
que ses partisans ne tentent de le délivrer (son voyage durera presque trois semaines…), il subira à Westminster une parodie de procès. A la suite de quoi il
sera traîné dans les rues de la ville avant d’être pendu à moitié, puis vidé de ses entrailles, et enfin coupé en quatre, les morceaux devant servir d’exemple à la population….
Extrait - Dans la ville de Lanark, les jours puis les semaines s’étaient écoulés paisiblement. Depuis le soir de leur mariage, William avait aménagé dans la maison de Marion à
High Street, une rue qui était située à l’ouest de la ville et au pied de la colline. Le calme semblait régner et, pour la première fois de sa vie depuis des années, William était heureux aux
côtés de la jeune femme qu’il chérissait tant et dont le ventre s’arrondissait un peu plus chaque jour. Dès l’aube, leur vie était bercée par les cloches de l’église St Nicolas toute proche. Un
beau jour d’été, leur petite fille naquit. Elle était aussi belle que ses parents, et elle fut appelée Mary. Pourtant, la douce tranquillité qui enveloppait la ville était précaire.. Les
compagnons de Wallace s’étaient faits, au fil du temps, de plus en plus présents dans Lanark. Ils étaient maintenant plus d’une vingtaine à s’y être établis durablement. Parmi eux, il y avait le
jeune aristocrate Sir John Graham de Dundaff avec quinze de ses hommes. Mais petit à petit, le sheriff Heselrig et le capitaine de la garnison Robert Thorn commençaient à ressentir la présence
dans la ville de Wallace et de ses hommes comme une provocation. Tous deux connaissaient le caractère fougueux de Wallace et ils décidèrent de commencer les hostilités. Ils le firent suivre, et
ils découvrirent très vite les habitudes du jeune homme : celui-ci se rendait tous les dimanches à la messe de St Kentigern, en dehors de murs de la cité. Heselrig voulait pousser Wallace dans
ses retranchements, l’humilier en l’insultant. Ensuite, lorsqu’il réagirait, ils pourraient prendre ce prétexte pour le faire mettre à mort… C’était le début de l’été et, selon la vieille coutume
celtique, William s’était habillé de vert pour fêter la natu re. Ce jour-là, il ne portait aucune arme sur lui si ce n’était son Sgian Dubh,, le traditionnel poignard écossais. En attendant la
fin de l’office, des soldats d’Heselrig s’étaient postés à quelques dizaines de mètres. Soudain, les cloches de l’église retentirent et les fidèles commencèrent à sortir de l’édifice religieux.
Lorsque William arriva à leur hauteur, le capitaine Robert Thorn s’adressa à Wallace dans un mélange de français normand et d’anglais :
- Dieu garde, Good day, bon seigneur and Good Morn…
Dans un mélange de Scots et de gaélique, incompréhensible pour l’occupant, Wallace répondit :
- Gud deyn, dauch lard, bach lowch banyoch a dé… (Bonsoir, seigneur paresseux, s’il vous plait, Dieu vous bénisse…)
Pendant ce temps, d’autres soldats anglais avaient surgi du bosquet tout proche. Les quolibets fusèrent alors de toute part :
- Tu es bien habillé, dis l’un d’eux, sarcastique. Tu es tout en vert, de la couleur de l’herbe des champs. Dis-moi pourquoi un paysan comme toi possède un aussi beau couteau ?
William essaya de se contenir. Il ne voulait pas répondre à ces provocations. Plus que tout, aujourd’hui, il voulait préserver son fragile bonheur avec Marion et sa petite fille.
- On m’a dit, commença un autre soldat sur un ton faussement amical, que ta femme vient d’avoir un bébé. Mais il parait que c’est en fait le prêtre de l’église St Nicolas qui a baisé ta femme et
qui est le véritable père de ta fille…
Cette fois-ci, l’injure était particulièrement grave et William fonça sur le soldat qui venait de l’interpeller. Il le fit tomber à terre et lui arracha son épée. Avec l’aide de ses compagnons,
il asséna des coups mortels aux soldats les plus proches avant de rejoindre la porte de la ville et de se fondre en ordre dispersé dans les ruelles étroites de Lanark............
Beatrice Balti - Née à Nérac, entre Bordeaux et Toulouse, j’ai suivi des études de commerce et de langues étrangères avant de travailler quelques années
en entreprise. A Paris, j’ai recommencé des études d’histoire à l’université Paris IV Sorbonne et à l’Ecole des Hautes Etudes (Hérésies médiévales), une expérience qui m’a permis de me
familiariser avec une méthode de travail rigoureuse. De retour à Toulouse et après plusieurs voyages en Andalousie, j’ai commencé en 1997 mes recherches pour le premier de mes trois romans
historiques : « Zeyda, servante de l’Alhambra ...