L’histoire de Jean-Marie Calloch.
Né en 1886 à Hennebont, à côté de Lorient, il devient orphelin à 2 ans. Pris en charge par sa grande sœur, il passe le plus clair de son temps dans la rue. A 18 ans, il s’engage dans la marine pour 5 ans. Après quelques soucis avec la justice, en novembre 1911, il écope d’une peine de 2 ans à la prison de Loos, dans le Nord.
A sa sortie, il loge chez un ancien détenu. Un soir de 1913, errant dans les rues de Nantes, ils sont arrêtés par deux gendarmes qui les accusent d’un cambriolage et d’un double meurtre. La ficelle leur paraît tellement grosse qu’ils ne s’inquiètent pas trop car ils pensent que c’est une erreur, qu’ils vont pouvoir s’en expliquer. Ils nient tout en bloc mais rien n’y fait, le juge d’instruction les inculpe. Lors de la reconstitution, un témoin ne les reconnaît pas. Les vrais coupables seront identifiés plus tard, jugés et guillotinés. Mais l’opinion du juge est faite : il leur enlève leurs chefs d’inculpation dans cette affaire mais les accuse alors d’un autre vol, d’un montant de 19.50 francs, commis à Lorient. Ils nient à nouveau. Mais leurs antécédents judiciaires suffisent à les faire condamner au bagne. Le 5 décembre 1913, Calloch et Huchet prennent tous les deux 8 ans de travaux forcés.
En route pour le bagne de Cayenne et les îles voisines. Calloch perd son identité : il devient le matricule 41 446. C’est désormais un renégat qui cachera son nom et utilisera des noms d’emprunt jusqu’à l’âge de 80 ans. Il part pour Cayenne sur Le Loire, un bateau-cage composé de 4 grandes cages, contenant chacune 200 détenus. Au bout de vingt jours, Le Loire accoste à l’île Royale, dans l’archipel de la Guyane...
La Libre Pensée de Loire Atlantique - Jean-Marie Calloch et le bagne