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Neuf articles écrits dans les années 50 sur la vie secrète des clochards par Robert Giraud, sorte d'infiltré au pays de la cloche. Une exploration pittoresque du milieu de la rue par ce maître de l'argot, ami des Prévert et autres Doisneau. Ici, pas d'idéalisation, pas de mythes, ni de fantasmes, seulement un très bel hommage au peuple de la rue. "Le clochard parisien a deux amours : le vin rouge et la Seine. C'est en regardant l'eau et en buvant le vin que le clochard est heureux."

  • Les présentations des éditeurs : 11/09/2013

«La cloche, en argot, c'est le ciel. Sont clochards tous ceux qui n'ont que le ciel pour toit. Paris compte quelque vingt-cinq mille individus dans ce cas. On ne saura jamais, et pour cause, l'effectif exact de cette légion de pouilleux, vivant en marge d'une société dite organisée. On vient; on s'en va; on meurt dans le plus strict anonymat dans le monde de la guenille. Les loques sont une sorte d'uniforme qui, semblables à tous les autres uniformes, ôtent toute personnalité à qui les endosse.»

Le Peuple des berges : c'est en effet un monde d'hébergés passagers, de moutons noirs sans berger ni pasteur, de mouflons à cinq pattes abonnés aux bas-côtés de la vie, à brouter l'herbe rare des talus, que nous invite à découvrir Robert Giraud. Parue en octobre 1956 dans Qui ? Détective, cette incursion dans l'inframonde des clochards parisiens, cette étrange parade de binettes hors norme et de destins brisés témoigne d'une période singulière de la vie de l'auteur, de 47 à 50, celle où, chômeur en rupture de province, gîtant dans la rue, il y fit provision d'amitiés singulières et d'expériences nocturnes. En sortirent le mythique Vin des rues (Denoël, 1955) et les textes qui composent Le Peuple des berges. Un peuple souterrain, anonyme, nocturne, qui fermente et scintille en familier dans les zones d'ombre de Paris, sur les quais ou sous l'arche des ponts, s'emploie à l'heure dans le brouhaha des Halles, s'ameute autour d'un chaudron de soupe offerte, prend la queue pour un quignon, se bat pour une bouche de chaleur, marche sans trêve. Bienvenue, donc, pour un petit viron avec l'Amiral, roi des clochards, Ralph, le pêcheur à la sauvette, le Chat, borgne haineux, virtuose dans le détroussage d'amoureux, Olga et Titine, «fleurs de Seine», Riton, expert en herbes et branchages, d'autres encore. La cloche, en argot, c'est le ciel : alors en route pour le pays des clochards célestes ! Le tout présenté par Olivier Bailly, notre giraudlâtre.

Robert Giraud (1921-1997) s'est distingué dans la Résistance, puis a collaboré, dès 1945, à Franc-Tireur, Paris-Presse, France-Soir et Qui ? Détective, avant d'aborder la carrière de bouquiniste. Après avoir écrit Le Vin des rues, il devint chroniqueur attitré de L'Auvergnat de Paris, croquant les innombrables bougnats alors tenus par des Auvergnats, des Limousins et des Aveyronnais. Plus parisien que nature, Robert Giraud, que l'on rencontrait surtout dans un bistrot à vins du pied de la butte Montmartre, Le Négociant, avait notamment écrit sur la langue des Titis.

LES SPECIALISTES Le livre « Le peuple des berges » de Robert ...
Auteur : Robert Giraud  Préface : Olivier Bailly  Date de saisie : 12/06/2013  Genre : Sociologie, Société  Editeur : Dilettante, Paris, France

Auteur : Robert Giraud Préface : Olivier Bailly Date de saisie : 12/06/2013 Genre : Sociologie, Société Editeur : Dilettante, Paris, France

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