En août 1944, dans la pagaille de la Libération, les archives des Brigades spéciales disparaissaient. Trente-six ans plus tard, un journaliste, membre du parti communiste français, confie à l'auteur ces documents ultra-secrets, frappés du sceau des Renseignements généraux.
Filatures, manipulations d'informateurs, comptes-rendus d'arrestations et d'interrogatoires: ces policiers très spéciaux apparaissent en chair et en os, courant Paris et la province à la poursuite des communistes, des "terroristes", des Juifs, bref de quiconque se dressait contre l'occupant nazi.
On découvre ainsi comment les techniques de la police scientifique conduisent au démantèlement des réseaux les plus hermétiques, comme celui des Jeunesses communistes ou de la MOI dirigée par Manouchian.
Les nombreux documents reproduits ici pour la première fois permettent de mesurer l'ampleur de la chose menée par les RG, ainsi que l'intensité de la lutte opposant les policiers résistants à leurs collègues.
Les Brigades spéciales ont bien constitué le fer de lance de la police allemande. Or, mises à part quelques condamnations pour l'exemple, ces policiers de l'horreur ont été, après guerre, libérés, amnistiés voire réintégrés dans leurs fonctions.
Ce n'est pas la moindre révélation de ce livre-événement qui plonge au cœur des années noires.
Né en 1965, Frédéric Couderc a été reporter en Afrique du Sud de 1997 à 2000 et vit désormais un quart de l'année au Cap, théâtre de son cinquième roman "Un été blanc et noir" (Flammarion). À découvrir sur :
http://www.rtl.fr/actualites/culture-loisirs/livres/article/les-livres-ont-la-parole-un-ete-blanc-et-noir-de-frederic-couderc-7761347415