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270 – Portrait du jour : Jean-Pierre Koscielniak, professeur, historien et “rat d’archives “

Le Carnet de l’histoire de la justice, des crimes et des …développe la rubrique Portrait du jour – Criminocorpus  et ouvre ses pages aux fidèles lecteurs du site.

Pour son 270ème Portrait du jour – Criminocorpus le carnet reçoit avec infiniment de plaisir Jean-Pierre Koscielniak, professeur, historien et “rat d’archives “

Jean-Pierre Koscielniak est l’auteur de nombreux travaux sur l’histoire du régime de Vichy, de la Résistance et de la Libération en Lot-et-Garonne. Il a notamment dirigé les actes du colloque Regards sur l’histoire du Lot-et-Garonne au XXe siècle (Amis du vieux Nérac, 1998) et publié Collaboration et épuration en Lot-et-Garonne, 1940-1945 (Ed. d’Albret 2003) ainsi que Vendanges de bronze : l’enlèvement des statues en Lot-et-Garonne sous le régime de Vichy… 

Son prochain livre, “Darnand et les fusillés d’Eysses. Autopsie d’une répression” sera publié prochainement en auto-edition.

Bienvenue Jean-Pierre sur le très prisé et discret carnet criminocorpus. Ph P

____________________________________________________________________________« L’autrefois et l’ailleurs »… Je crois que si deux mots devaient me définir, ce seraient ceux-là. Des deux néanmoins, c’est « l’autrefois » qui occupe le plus de place dans ma vie. Mais pouvait-il en être autrement quand on naît à Nérac (Lot-et-Garonne), la cité qui vit passer la cour du roi Henri IV, le baron Haussmann, le président Fallières et autre amiral Darlan ?

La romancière américaine Édith Wharton  disait de la lumière qu’on pouvait la répandre de deux façons : en étant la bougie ou le miroir qui la reflète. J’ai toujours pensé que ça s’appliquait également à l’histoire. Je la « reflète » tous les jours en l’enseignant, de pair avec la géographie, depuis maintenant 27 ans ; j’en suis la « bougie » en étant chercheur – « rat d’archives » pour mes proches – depuis plus longtemps encore…

La chance tient souvent à une rencontre, une opportunité. La mienne fut de terminer mon mémoire de maîtrise sur la Résistance en zone sud-Garonne au moment où la société historique des Amis du Vieux Nérac se lançait dans l’édition. Ce fut pour moi un indéniable tournant : une première publication (Il pleut mais l’été viendra … La Résistance en Albret , AVN, 1989), le goût de l’écriture, les arcanes d’une période – la Seconde Guerre mondiale – et la volonté farouche de poursuivre ma quête en plongeant dans les « angles morts » – choisis ou subis – de notre mémoire. Après huit ans de recherches, ce fut d’abord une genèse et une analyse de la collaboration, puis une quantification de l’épuration dans mon département (Collaboration en épuration en Lot-et-Garonne, 1940-1945 , Éd. d’Albret, 2003). Puis vint une étude sur les gloires locales enlevées pendant la guerre (Vendanges de bronze. L’enlèvement des statues en Lot-et-Garonne sous le régime de Vichy , Éd. d’Albret, 2007) qui m’entraîna dans une aventure inattendue : la refabrication à l’identique des statues du physicien Jacques de Romas (inaugurée à Nérac en 2010) et de La Marseillaise (inaugurée à Agen en 2018) après que j’en ai redécouvert le plâtre d’origine. Déjà cependant, j’étais occupé à ressusciter un camp d’internement entièrement banni des mémoires (Les barbelés oubliés. Le camp de Buzet-sur-Baîse, 1940-1940 , MRLG, 2015) et à écrire ma première biographie, celle d’un célèbre truand gestapiste de l’Agenais dont le conséquent dossier d’instruction avait disparu, dans des circonstances troubles, peu après la Libération (Alias “Bouboule”. Itinéraire d’un gestapiste agenais , autoéd., 2017).

Ne me restait plus qu’un mystère à élucider : celui entourant la maison centrale d’Eysses, établissement pénitentiaire qui concentra à partir de 1943 tous les Résistants de zone Sud. Géré par la Milice, s’ensuivit une tentative d’évasion armée qui échoua après 10 heures de combats acharnés. La répression, organisée par le secrétaire général au Maintien de l’ordre Joseph Darnand en personne, fut terrible : 12 détenus condamnés à mort et immédiatement passés par les armes. Le mystère ? L’identité des « juges » qui acceptèrent de siéger en cour martiale et de les condamner. L’enquête m’emmena dans nombre d’archives de France mais 75 ans après, l’interrogation est enfin levée. Pour les descendants, pour la mémoire, pour l’histoire. Juste le sentiment d’avoir « organisé le passé pour l’empêcher de trop peser sur les épaules des hommes » (Lucien Febvre)…

Jean-Pierre Koscielniak, Darnand et les fusillés d’Eysses. Autopsie d’une répression, autoéd., 2019. Renseignements à jpkoscielniak@gmail.com ou 06 03 17 27 59.

Darnand et les fusillés d’Eysses. Autopsie d’une répression, par JeanPierre Koscielniak, 2019. Format : 14 x 20,5 cm, 160 pages, 15 €. Sortie prévue : fin 2019. Tirage limité.

Sommaire : Eysses, prison milicienne / L’insurrection du 19 février 1944 / Darnand et ses séides en Lot-et-Garonne / « Le chef veut 50 têtes. » / La mise en place d’une cour martiale / Deux juges identifiés / « Justice ! Justice pour nos morts ! »

Bon de commande Eysses

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Philippe Poisson, gestionnaire du carnet criminocorpus, anime la rubrique « Portrait du jour ».

Le carnet criminocorpus est ouvert à un large public au-delà de la seule communauté des chercheurs. Cette rubrique «portrait du jour» permet  de faire connaître d’autres activités croisant l’histoire de la justice à travers le parcours de personne ayant accepté de présenter leur trajectoire professionnelle. On trouvera donc ici des parcours d’historiens, de romanciers , de sociologues, cinéastes, professionnels de la sécurité, etc.  Cette rubrique est animée par Philippe Poisson , membre correspondant du CLAMOR et ancien formateur des personnels à l’ENAP. et l’A.P. La publication du portrait du jour est liée aux bonnes volontés de chacun, nous invitons donc les volontaires à prendre contact avec philippepoisson@hotmail.com – Marc Renneville , directeur du CLAMOR et de Criminocorpus.

A propos du site : Criminocorpus propose le premier musée nativement numérique dédié à l’histoire de la justice, des crimes et des peines. Ce musée produit ou accueille des expositions thématiques et des visites de lieux de justice. Ses collections rassemblent une sélection de documents et d’objets constituant des sources particulièrement rares ou peu accessibles pour l’histoire de la justice.

Nos autres sites : REVUE et le BLOG D’ACTUALITÉS

Tag(s) : #Coup de coeur du jour, #portrait du jour criminocorpus
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