Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Mise en ligne le 15 janv. 2010

Texte du Lutin d'Ecouves : La Folia est, à l'origine, une danse dont il est fait pour la première fois mention dans un texte portugais du XVe siècle. Il s'agissait d'un rite chorégraphique lié à la fertilité lors duquel les danseurs portaient des hommes habillés en femmes sur leurs épaules. Le rythme rapide de la danse ainsi que son aspect insensé furent certainement à l'origine de son nom. Parmi un certain nombre de thèmes, émergea une mélodie de base. Jusqu'au milieu du XVIIe, elle se répandit en Italie (Follia) et en France (Folie d'Espagne) puis le thème évolua rapidement pour prendre sa forme définitive dans cette suite d'accords : réM/La7/réM/do/fa/do/réM/la7 réM/La7/réM/do/fa/do/rém-la7/réM Apparue aux alentours de 1650 puis publiée en 1672 par Lully, cette mélodie se stabilisera en se ralentissant et devint le thème d'innombrables variations dont les plus célèbres furent celles de Corelli parues en 1700. A partir de ce moment, Les Folies habitèrent consciemment et parfois inconsciemment la musique occidentale et ne la quittèrent plus. La plupart du temps, elles prirent la forme « thème et variations » ; parfois elles ne furent qu'une citation sans grand développement (J.S.Bach, Keiser); quelques fois, elles ne furent qu'une inspiration pour une autre mélodie (sarabande de Händel, chaconne de Purcell); elles sont même dissimulées dans certaines œuvres comme dans l'andante de la 5ème symphonie de Beethoven. Même si les XIXème & XXème siècles furent moins riches en Folias, elles inspirèrent de nombreux compositeurs tels que Liszt, Paganini, Rodrigo ou Rachmaninov qui intitula ses variations « sur un thème de Corelli » car il ignorait l'origine exacte de la mélodie. De nos jours, les Folies hantent encore notre imaginaire musical et l'on peut les retrouver dans des musiques de film (La B.O. de Barry Lyndon de Kubrick inspirée de la sarabande de Händel ou bien celle de 1492 de Ridley Scott composée par Vangelis.) et, plus surprenant, dans l'univers des jeux vidéo (bande sonore de Final Fantasy IX composée par Nobuo Uematsu).
32 Antonio Salieri 1750-1825

Non, Antonio Salieri n'a pas assassiné Mozart ! Cette rumeur provient d'une nouvelle écrite par Pouchkine en 1830 qui fut reprise par Pierre Shaffer dans sa pièce "Amadeus" dont Milos Forman tira un film éponyme en 1984.

Cette rumeur, on la retrouve encore de nos jours et on la retrouvera certainement encore longtemps.
Tout cela est fort dommageable pour ce compositeur italien qui étudia très jeune à Venise pour ensuite émigrer à Vienne où il se lia d'amitié avec Gluck et Haydn.

Auteur d'une quarantaine d'opéras et de diverses autres partitions symphoniques et de musique de chambre, il fut un personnage important de la vie musicale viennoise et il eut de nombreux élèves tels que Beethoven, Schubert, Liszt (alors âgé de 11-12 ans) et même Franz Xaver Mozart, le plus jeune fils de Wolfgang Amadeus.

Salieri eut une vie professionnelle tellement remplie qu'il lui arriva d'être obligé de refuser la composition d'opéras par manque de temps. C'est ainsi que les livrets de "Cosi fan tutte" et de la "Clemenza di Tito" qui lui furent d'abord proposés par Da Ponte échurent ensuite à Mozart qui en fit les opéras que tout le monde connaît.

Cela n'empêcha pas Salieri de reconnaître le génie de Mozart à l'instar de Haydn et il fut une des rares personnes présentes à son enterrement, s'évertuant ensuite à faire connaître la musique de son défunt collègue.
Les "Variazioni sull'aria La Follia di Spagna" de Salieri (1815) sont exceptionnelles à plus d'un titre, d'abord par leur taille (26 variations sur presque 18 minutes), ensuite par la richesse et l'ampleur de l'orchestration et enfin par la modernité du style qui appartient plus au XIXème de Beethoven qu'à l'époque classique de Mozart.

Antonio Salieri : Variazioni sull'aria La Follia di Spagna (extrait)
Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :