“J’ai voulu témoigner avec mon regard de photographe de l’état de la justice juvénile dans onze pays aux caractéristiques géopolitiques très différentes : pays en paix et pays en guerre, états de droit et régimes autoritaires. Mais, d’un continent à l’autre, on ne peut qu’être frappé par la ressemblance de certaines scènes : mêmes cachots ou cellules d’isolement, même détresse, même volonté des matons de briser la résistance des jeunes détenus. J’ai été portée par l’idée d’amener nos regards à l’intérieur de ces lieux de détention et de porter leurs regards à l’extérieur. J’ai voulu redonner à ces jeunes la dignité qui est la leur, briser le silence dans lequel ils se trouvent et surtout rompre leur isolement. Un reportage pour les sortir de l’ombre…” (Lizzie Sadin.) Mineurs en peines, reportage réalisé de 1999 à 2007, s’est vu notamment décerner le Visa d’or au festival international du photojournalisme Visa pour l’image de Perpignan.
Introduction de Jean-Pierre Rosenczveig Textes de Lizzie Sadin, Bernard Lavilliers, Amnesty International 59 photographies noir et blanc reproduites en duotone
Mineurs en peines
Photo Poche Société n°16
Lizzie SADIN - Photographe
Mineurs en peine de Lizzie Sadin
« Une société se juge aussi à la manière dont elle traite ses enfants. »
Dans les prisons, les centres fermés, les maisons d’arrêt, les colonies pénitentiaires ou les bagnes du monde entier, des enfants ou des adolescents sont emmurés plutôt que d’être éduqués .
De 1999 à 2007 la photographe et journaliste Lizzie Sadin a photographié leur univers carcéral. Elle a voulu rencontrer ces enfants. Les démarches ont parfois duré plusieurs années pour y parvenir. Une soixantaine de pays ont été sollicités, onze ont accepté.
La Convention Internationale des Droits de l’enfant, ratifiée par la quasi-totalité des Etats du monde dit:
«Les États parties reconnaissent à tout enfant suspecté, accusé ou convaincu d’infraction à la loi pénale le droit à un traitement qui soit de nature à favoriser son sens de la dignité et de la valeur personnelle, qui renforce son respect pour les droits de l’homme et les libertés fondamentales d’autrui, et qui tienne compte de son âge ainsi que de la nécessité de faciliter sa réintégration dans la société et de lui faire assumer un rôle constructif au sein de celle-ci.»
Ce sont des Mineurs en peines . Dans son recueil de photographies, Lizzie Sadin montre ces jeunes incarcérés.
« J’ai voulu témoigner avec mon regard de photographe de l’état de la justice juvénile dans onze pays aux caractéristiques géopolitiques très différentes: pays en paix et pays en guerre, états de droit et régimes autoritaires. Mais, d’un continent à l’autre, on ne peut qu’être frappé par la ressemblance de certaines scènes : mêmes cachots ou cellules d’isolement, même détresse, même volonté des matons de briser la résistance des jeunes détenus. J’ai été portée par l’idée d’amener nos regards à l’intérieur de ces lieux de détention et de porter leurs regards à l’extérieur. J’ai voulu redonner à ces jeunes la dignité qui est la leur, briser le silence dans lequel ils se trouvent et surtout rompre leur isolement. Le pari sera gagné pour moi, si, à la vue des photos, l’émotion et le cœur mis à contribution, on se sent proche, très proche. » Lizzie Sadin.
Editions Actes Sud, collection Photo Poche Société. Clichés pris en Russie, Brésil, France, Colombie, Israël, Inde, à Gaza, au Cambodge, à Madagascar et dans plusieurs Etats des Etats-Unis.
Une exposition de ce reportage photographique a lieu du 2 février au 12 mars 2010 à la Galerie Fait & Cause à Paris.