Gustave Garrigou - Un coureur régulier mais tenace, l'un des seuls à avoir réussi à grimper le Tourmalet sans mettre un pied par terre en 1910. " Des vaillants de son espèce, il n'y en eut pas tellement en un siècle de cyclisme" comme l'écrit le journaliste spécialiste du Cyclisme Christophe Pénot dans son Dictionnaire des coureurs
Si la Grande Guerre a eu raison de sa carrière. Le canonnier Garrigou en est sorti vivant pour s'éteindre en 1963.
Gustave Garrigou, vainqueur du Tour Cycliste juin 1911.
Gustave Garrigou, Aveyronnais de Vabre-Tizac, vainqueur ...
Gustave Garrigou - La légende du cyclisme
Gustave Garrigou - Ce dernier, né à Vabre-Tizac le 24 septembre 1884, remporta à l'âge de 27 ans un Tour de France auquel il participa sans discontinuer de 1907 à 1914, ne se classant jamais au-delà de la 5e place (2e notamment en 1907, 1909 et 1913). Il est, par son palmarès et ses exploits répétés, un des pionniers du Tour, un forçat de la route portant fier la moustache. Gustave Garrigou fut aussi vainqueur, entre autres, de Milan SanRemo en 1907 et de Paris-Roubaix en 1912...
A une époque ou le cyclisme était pratiqué par «des fous», à une époque où le père de Gustave Garrigou refusait que son fils devienne sur son vélo, «un cheval de cirque», le jeune Aveyronnais né le 24 septembre 1884 à Jaoul sur la commune de Vabre-Tizac a su franchir les interdits. En réponse au veto paternel, il expliquera ne pas vouloir devenir, «un cheval de labour». Et comme preuve de son talent de coureur, il deviendra un grand routier doublé d'un grimpeur de valeur.
Premier champion de France professionnel en 1907, sa plus grande fierté, souvent bien placé dans les classiques, il va se construire au fil du temps une superbe carte de visite.
Ainsi, il disputera huit Tours de France, pour un seul abandon. Mieux, sur les 117 étapes qu'il aura courues, il se classera 96 fois parmi les dix premiers.
«Je peux dire que j'ai gagné huit Tours de France, car pendant huit ans, le vainqueur était de mon équipe. Mon équipe gagnait, c'était le principal. C'est vrai que si j'avais pas été aussi combinard, j'aurais un palmarès, plus brillant qu'il ne l'est».
Néanmoins, la plus belle page de sa carrière s'écrira lors du Tour 1911, qu'il remportera au terme d'un parcours très difficile avec notamment la première ascension du Galibier un 10 juillet.
«Il ne faut pas s'en faire un monde», dira t-il. «On faisait notre boulot. A Grenoble ce jour-là, j'avais fini ma journée, gagné ma journée». Garrigou qui, quelques semaines plus tôt avait remporté Milan-San Remo, venait de se construire une légende. Pourtant, celle ci ne sera pas reprise par l'Aveyron, sa terre de naissance. Le coureur ne parlant pas de ses origines, il sera assimilé à un Parisien, région ou il s'est installé depuis longtemps lorsque son père est parti travailler dans une épicerie à Pantin. L'arrivée de la première guerre mondiale et sa mobilisation sur le front comme canonnier mettront un terme à sa carrière de coureur cycliste. Il décédera en 1963 à l'âge de 79 ans, d'une congestion pulmonaire.
S. H avec l'aide de Roger Lajoie-Mazenc auteur de «Gustave Garrigou».
Gustave Garrigou, grand vainqueur du Tour 1911 - Garrigou n'aura laissé qu'à deux reprises la tête du classement général pendant la 2nd et 3ème étape du Tour 1911. © Presse Sports
Gustave Garrigou slalome entre les nombreux spectateurs lors de l’édition de 1914, avec une chambre à air sur le dos. Béret et lunettes de protection de moto vissés sur la tête, il se désaltère (avec du vin ?). Grâce à son vélo équipé de deux pignons sur le moyeu avant – partie centrale d’une roue –, il atteint une moyenne kilométrique de 27, 32 km/h en 1911.