67 065 est le nombre de détenus en France au 1er janvier 2014. Comment photographier la prison ? Comment restituer en image l’enfermement, la contrainte, la séparation, l’arbitraire ? Au-delà des barreaux, des cellules exiguës et sombres, des couloirs interminables, des cours de promenade austères, la réalité de la prison relève de la sensation : odeurs, bruit permanent, monotonie, ennui, violence…
« La prison nourrit le fantasme. Parfois la réalité est plus banale qu’on ne l’imagine. L’horreur de l’incarcération se joue sur d’infimes choses, transformant le quotidien en cauchemar : les portes fermées des cellules en permanence, la solitude, la peur de la promenade où tout peut arriver, le temps passé à ne rien faire, des journées, des semaines, des mois vides. »Du 4 février au 5 avril 2015, la Maison Européenne de la Photographie (5/7 rue de Fourcy – 75004 Paris) présente ce travail photographique réalisé dans une vingtaine de prisons françaises. Sans pathos et loin de l’aspect anecdotique de l’histoire personnelle, c’est un travail à la fois sensoriel et très précis sur l’enfermement que nous livre Grégoire Korganow...
Par Jacky Tronel | lundi 2 février 2015 |