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207 – Portrait du jour : Christian Dorsan, un romancier sensible, attaché à la quête identitaire et à sa région…

Le Carnet de l’histoire de la justice, des crimes et des …développe la rubrique Portrait du jour – Criminocorpus  et ouvre ses pages aux fidèles lecteurs du site.

Pour son 20 ème Portrait du jour – Criminocorpus, la rédaction du carnet reçoit avec infiniment de plaisir, Christian Dorsan, un romancier sensible, attaché à la quête identitaire et à sa région…

“Christian Dorsan, de son vrai nom Christian Champetier, tire son pseudonyme de son village Orsan dans le Gard. Membre des « Romanciers Nantasi  », il travaille dans l’univers de la presse, collabore au magazine L’Indic et rédige des fiches lectures pour 20 Minutes.

Il aime dire : « J’écris parce que je suis lent d’esprit. Entre le moment de la question et celle de la réponse, s’inscrit un temps infini où peut se dérouler une quantité non négligeable de possibilités. C’est peut-être pour cela que je n’aime pas prendre des décisions ! »

Attiré par la spiritualité, il tente de concilier la théorie avec le quotidien, préférant la simplicité au langage obscur. Malgré la diversité des thèmes abordés et des styles, il y a une constance dans son écriture, la quête de l’identité, le besoin de savoir et de chercher pourquoi il y a quelque chose plutôt que rien. Savoir d’où on vient et quelle est la véritable racine de l’être. Sans être nostalgique, il entretient une relation affective avec les lieux de son enfance et est tombé amoureux de la Bretagne.

Il aime le voyage, la lecture et la marche.”

Bienvenue Christian sur le site du carnet criminocorpus. Ph.P.

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“J’ai toujours aimé transformer ou re-raconter les histoires. Le quotidien ne m’a jamais satisfait, il manque parfois d’extraordinaire pour l’enfant que je suis resté; Ou simplement, raconter des histoires vient de ce grand-père qui nous a fait croire que Tartarin de Tarascon était notre cousin, preuve cette image de ce héros de Daudet qui – et je ne saurais jamais pourquoi- était suspendu dans le recoin de la fenêtre, face au baromètre et qui veillait sur les lectures du Dauphiné Libéré. La transformation du réel, non pour s’en vanter mais pour s’en dissocier. Se dire que les histoires des autres n’étaient pas forcément aussi sordides que cela, par peur et par jeux. C’est comme ça que grandit un rêveur, proche de Bagnols sur Cèze, un village nommé Orsan d’où je tire mon pseudo. J’ai l’habitude de dire que j’écris parce que je suis lent, parce qu’au moment de se décider ou d’agir, il y a trop de possibilités qui s’offrent à moi pour se décider. Alors soit je prends une décision que je regretterais, soit je m’invente des possibles. J’aime aussi l’idée qu’écrire offre plusieurs vies.

Les faits divers sont venus tardivement. J’ai écrit pour Les Presses Littéraires un polar dit régional : Le quart d’heure Bagnolais. L’occasion pour moi de “revenir” dans ma région d’origine car j’habite Nantes depuis une quinzaine d’années. La région du Gard Rhodanien est un terrain de jeu sur lequel je me sens à l’aise. Ce polar met en scène un flic nîmois qui débarque à Bagnols, ville dans laquelle il a habité avec sa famille des années auparavant. Flic théosophe, gay , plus philosophe que frondeur. J’ai pris comme point de départ “La réincarnation des êtres” de Pasqualy qui traite de la prévarication d’Adam. On le retrouvera avec plaisir dans une seconde enquête moins bavarde, plus sombre. Autre roman sombre, “Les Innocents ” paru aux Editions de la P’tite Hélène ” qui raconte l’éveil d’un débile léger entre Bagnols et Avignon. J’aborde des thèmes très différents tels que l’euthanasie, la disparition, les rencontres d’hommes sur les parkings et surtout les laisser pour compte. Amézian Luccia est plus naïf que débile et chacun cherche à le manipuler. Il parle sans filtre et avec beaucoup de candeur des désirs et a fait une promesse à sa meilleure amie malade de la tuer pour éviter qu’elle devienne un légume. Comment une amitié peut résister à ce type de demande ? Et en filigramme, la disparition de Lucas Tronche ( fait divers bagnolais) sous les traits du “petit Joris”. Je crois que Amézian Luccia, est le personnage le plus touchant de mes livres.

“Celui de nous deux qui part le premier ” n’est pas un exercice de style, mais une plongée dans la sensibilité d’un trentenaire , notable et notaire dans un petite ville qui étouffe dans sa condition sociale. Il a eu une “belle histoire” et une “inavouable” avant de se marier, un jour il croise à nouveau la route de “belle histoire”, il va tout faire pour la reconquérir et c’est son passé qui va remonter à la surface. Ecrit au présent de l’indicatif, pas de prénoms, ce récit intimiste est sans doute l’écriture que je préfère. Fouiller les recoins de l’âme humaine, travailler sur ce qui nous travaille, thématique du désir comme moteur de nos motivations. Et comment sortir de sa condition, comment la dépasser et se soustraire non-seulement à ce qui nous entoure mais aussi aux autres qui ne voient finalement que leur propre machination. En apparence, rien de commun entre ces écrits , cependant, c’est toujours la même histoire qui se joue : l’histoire d’une quête d’identité, toujours un être qui se cherche et qui veut se soustraire à sa condition. Je ne sais pas d’où vient cette obsession, sans doute une envie de connaître ce qui se passe en dehors de soi, une envie – ou une peur- d’être le plus juste dans son expression ne pas dépendre d’une quelconque différence qui pourrait gommer tous les autres aspects d’un être humain. Peur sans doute de passer à côté de ma propre vie, et encore, suis-je vraiment moi en écrivant.”

 

 

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Philippe Poisson, gestionnaire du carnet criminocorpus, anime la rubrique « Portrait du jour ».

Le carnet criminocorpus est ouvert à un large public au-delà de la seule communauté des chercheurs. Cette rubrique «portrait du jour» permet  de faire connaître d’autres activités croisant l’histoire de la justice à travers le parcours de personne ayant accepté de présenter leur trajectoire professionnelle. On trouvera donc ici des parcours d’historiens, de romanciers , de sociologues, cinéastes, professionnels de la sécurité, etc.  Cette rubrique est animée par Philippe Poisson , membre correspondant du CLAMOR et ancien formateur des personnels à l’ENAP. et l’A.P. La publication du portrait du jour est liée aux bonnes volontés de chacun, nous invitons donc les volontaires à prendre contact avec philippepoisson@hotmail.com – Marc Renneville , directeur du CLAMOR et de Criminocorpus.

A propos du site : Criminocorpus propose le premier musée nativement numérique dédié à l’histoire de la justice, des crimes et des peines. Ce musée produit ou accueille des expositions thématiques et des visites de lieux de justice. Ses collections rassemblent une sélection de documents et d’objets constituant des sources particulièrement rares ou peu accessibles pour l’histoire de la justice.

Les repères et les outils proposent des données et des instruments d’exploration complémentaires visant à faciliter les études et les recherches.

Nos autres sites : REVUE et le BLOG D’ACTUALITÉS

 

Tag(s) : #Coup de coeur du jour, #Romans - Essais - Polars - Thrillers, #portrait du jour criminocorpus
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