Le Carnet de l’histoire de la justice, des crimes et des …développe la rubrique Portrait du jour – Criminocorpus et ouvre ses pages aux fidèles lecteurs du site.
Pour son 255ème Portrait du jour – Criminocorpus le carnet reçoit Sandrine Boudon auteure de la TRILOGIE SKYLAR chez Evidence Editions
Infirmière, maman d’un ado, divorcée, elle a toujours vécu dans le sud de la France. Elle a longuement cherché son style d’écriture, terminant rarement ses histoires qu’elle écrivait , jusqu’à se tourner vers l’érotique noir.
Il y a quelques années, Sandrine a eu l’idée d’un meurtre sordide, cruel, pouvant s’intégrer dans le monde encore méconnu du BDSM. Elle ’explore ces pratiques sous l’angle consensuel… jusqu’aux dérives qui, malheureusement, peuvent arriver.
BIenvenue Sandrine sur le blog des “aficionados du crime” . Ph P
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PORTRAIT SANDRINE BOUDON – Carnet Ccriminocorpus
Voilà bien deux choses que je ne sais pas faire :
– Parler de Moâ
– Parler de mes livres.
Alors nous voilà bien pour cette comparution immédiate !
Motif de la plainte :
J’ai publié la TRILOGIE SKYLAR chez Evidence Editions , à partir de décembre 2017. Il ne s’agit pas de mon premier opus, je suis une récidiviste. Mais, c’est à partir de ce jour-là, que les gens se sont rendus compte que j’étais folle… Et pour ces faits, Messieurs les Juges, j’en appelle à votre indulgence… Je sévis depuis mon adolescence…
Qui est Moâ ?
Premier délit à 14 ans, sur la terrasse, chez mon père. Ça a commencé un samedi après-midi, peut-être pendant les vacances d’octobre. Mon père m’avait offert un nouveau stylo plume. Il faisait beau, légèrement frais et… je m’ennuyais. L’idée d’écrire un livre est venue tout naturellement, les mots se sont pressés sous ma plume et… en quelques mois, mon premier opus (perdu dans un déménagement) était né.
Spécialité maison :
Le lancer de manuscrits dans l’armoire.
C’est un sport fantastique ! On écrit des livres et au lieu de se fatiguer à les envoyer à un éditeur, on les lance dans l’armoire, pour voir sous quelle forme il ressortira plus tard…
Premiers écueils :
Mai 2004 : « LAMES SOEURS », roman noir, publié aux Editions Bénévent (en cours de reprise), participation à la Comédie du Livre et au Salon de l’écriture de Lunel.
Vous connaissez la chanson qui commence par « je me voyais déjà en haut de l’affiche… »
Ouais, tout moi. Pas une seule vente !
Entre 2004 et 2015, j’ai écrit, sans quasiment jamais finir mes histoires. Style éclectique, je passe des vampires au paranormal, à la bluette et ponds même une enquête policière.
J’ai longuement cherché mon style, ne finissant presque jamais mes livres, par manque d’intérêt, ou parce que l’histoire ne me stimulait plus.
En 2010, après avoir lu 50 Nuances, j’ai repensé à mon enquête policière et ai commencé à la travailler. En définissant mieux mes personnages principaux, je me suis rendue compte que la fille et la mère pouvaient partir dans deux directions diamétralement opposées.
Vous ne comprenez rien ? Je n’allais pas faire une mère folle ET alcoolique, ça faisait un peu beaucoup…
C’est à partir de fin 2014 que je me suis tournée vers l’érotisme, choisissant le sexe comme ingrédient principal à mes histoires.
J’ai publié en tant qu’auteur indépendant, uniquement sur internet, un roman appelé « L’ENVOL DU PAPILLON », histoire un peu noire où une jeune femme, cherchant à échapper à sa mère, alcoolique, rencontre l’homme sur qui il ne fallait pas tomber. Donc… une jeune femme qui en prend plein la tête, sans avoir rien demandé à personne, et qui, après avoir chargé, va décider de se venger…
Donc, là, dans ce roman, la mère est juste alcoolique.
Entre ce roman et la trilogie publiée chez Evidence Editions, j’ai commis un autre opus, érotique noir, toujours sur la même thématique : les relations familiales, s’appelant, « DE L’OMBRE A LA LUMIERE ».
Dès octobre 2016, j’ai attaqué la rédaction de ma trilogie, pour laquelle je suis présente, dans les locaux de Criminocorpus.
Le sujet : les abus dans le SM… cool, non ?
Accrochez-vous, c’est… noir, mais, si je me souviens bien, c’est une couleur que vous adorez, non ? J’écris des histoires d’amour, comme toutes les femmes, je rêve à cet hypothétique Prince Charmant. Quelle déception, le jour où je me suis rendue compte que (ce con) cet éminent personnage n’existe que sur les paquets de biscuits ! Ça remet les idées en place. Donc… des histoires d’amour, pas à l’eau de rose, mais à l’eau de boudin, je préfère le sang comme épice…
La lecture de 50 Nuances a été bénéfique, chez moi, j’ai découvert, par trop impatiente de lire le tome 2, que j’ai un niveau suffisant pour lire en anglais. A partir de là, ce fut comme une révélation. Qu’est-ce donc ce qui fait rougir les filles et les femmes, actuellement ? Ce n’est pas la vision d’un homme dénudé, mais d’une cravache, ou d’une paire de menottes…
Oh, le porno chic monte, ça devient même commun d’avoir une paire de menottes autour du cou, bijou chic annonçant un comportement choc.
Mais justement, ce comportement, quel est-il ? Moi, je suis comme tout le monde. Le SM, je ne connaissais pas, c’est un monde à part, rempli de codes, de protocoles… Attirant, non ? J’ai voulu en savoir plus sur le sujet et ai dévoré des livres traitant du SM. Du plus soft avec les écrivains comme Cherise Sinclair, au dark, avec Pepper Winters, mon auteur préféré, avec « Stylo Fantôme », jusqu’à ce que je qualifierais d’horreur sexuelle, avec l’excellent Lily White et son roman interdit, « Courtesan ».
Avec toutes ces lectures, je me suis fabriquée la relation SM que je considère comme idéale, et l’ai décrite.
Bon, alors cette trilogie… Y’a quoi dedans ?
Du sexe, du langage descriptif, des scènes SM consensuelles, au début. Faut bien qu’on sache ce qu’obéir à un Dominateur veut dire, ce qu’implique réellement la perte volontaire et réfléchie de la capacité à dire « non », à tout moment de la relation. Certes, il y a des mots d’alerte, qui arrêtent tout dès que ça commence à être trop intense/insupportable/etc… Et… justement, ce qui m’intéresse, moi, c’est là où les limites ne sont plus respectées. On dérive sur le non-consensuel, sur l’abus, sur ce qui peut arriver à n’importe laquelle d’entre nous. On choisit de rencontrer quelqu’un pour passer un moment un peu hot… et on tombe sur un psychopathe… C’est déjà arrivé, ça arrivera encore, parce que toutes les « soumises en herbes » cherchent toutes leur « Christian », si possible bourré de tunes, pour mieux cadrer avec l’histoire, partent toutes en courant, en disant qu’on les a maltraitées… A force de danser avec le Diable, il ne faut pas s’étonner de résider en Enfer…
Il y a aussi des meurtres, des enlèvements, des séquestrations, du dressage d’esclaves sexuelles non-consensuel, etc… Ah… il y a aussi du Bondage/Shibari…
En faisant des recherches à ce niveau-là et sur le SM, j’ai eu l’occasion de discuter avec des personnes connaissant bien le milieu, donc Michel MÉNARD, qui est depuis, devenu mon correcteur.
C’est lui qui est à l’origine de l’envoi du premier tome de la TRILOGIE SKYLAR à Evidence Editions, sinon, ma libellule dormirait encore, dans mon armoire…
Dernièrement, ma trilogie qui avait été publiée en six volumes, du fait de la longueur de l’histoire, vient de se refaire une beauté. Mon éditeur a décidé une réédition en trois tomes cette fois, avec de nouvelles couvertures.
Est-ce qu’il me reste des choses dans mon armoire ?
Oh… Tant et plus !
Déjà chez l’éditeur : une dark romance érotique
En cours de dernière lecture : une dark romance érotique BDSM.
En cours de rédaction : un dark paranormal, shibari au programme, mais pas de SM
Et cinq autres projets sur le feu, dont les synopsis sont déjà bien avancés…
Comment je vis mon écriture :
C’est ma bouffée d’oxygène. Je travaille en tant qu’infirmière et j’écris tous les jours. Le soir, dès que je rentre du travail, selon l’heure à laquelle je me lève le lendemain, je vais écrire plus ou moins longtemps. Et le matin, de temps en temps, je mets le réveil plus tôt pour avoir l’opportunité d’écrire avant d’aller bosser. Je suis épaulée par mon correcteur, Michel MÉNARD, qui m’empêche de trop partir dans mes délires adverbiaux (jusqu’à 7 dans une phrase ! Un véritable plaisir à corriger…), qui m’aide à me recentrer.
C’est une drogue, un moyen d’expression, un autre univers là où j’ai toute prise sur tout événement…
Des difficultés d’être une femme et écrivain érotique :
Les questions dans le style : vous pratiquez ? C’est du vécu, votre livre ? C’est énervant de se rendre compte que dès qu’on écrit sur le sexe, automatiquement, on est cataloguée comme salope. Si on écrit sur le BDSM, idem. Pourquoi est-il si difficile de comprendre que tout vient de mon imagination ? Les grands maîtres français écrivant polars sur polars ne sont pas en taule, ils ne tuent pas avant d’aller écrire ! Alors pourquoi devrais-je me faire fouetter avant de décrire quelque chose que je peux imaginer ?
De plus, le SM est intéressant pour moi, car j’adore construire des personnages farfelus, qui ont ou un truc en plus, ou trop de truc en moins pour pouvoir fonctionner normalement. Et quand on n’a pas ce qu’il faut pour être « au top », il se passe quoi ? Des catastrophes. Des meurtres…
Voilà ce que j’aime. Prendre une situation donnée avec des personnages normaux, c’est-à-dire évoluant dans la Norme, leur donner quelque chose ou le leur enlever, au choix… Agiter le tout et laisser réagir…
Suis pas vraiment seule dans ma tête…
Au dernier recensement, ils sont dix-huit personnages à occuper la place et ça se bouscule. Parfois ils prennent la parole, à tour de rôle. En général, c’est là que mes personnages prennent le contrôle et disent ce qu’ils ont à dire… Alors, folle ou pas ? Hyperactive, graphomane monomaniaque, sûrement, je ne sais pas pondre une histoire en dessous de 140 000 mots. Ecrire une nouvelle est un défi que je n’ai pas encore osé relever. Mais qui sait ? Peut-être un jour, si mes hôtes m’en laissent le temps et le loisir, entre la dizaine d’idées de romans qui mûrissent, j’oserai m’attaquer à ce défi.
Quelle est ma peine, Messieurs les Juges ?
Cordialement
Sandrine BOUDON
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