337 – Raphaël Grangier, l’auteur de polars « prend l’avion de l’écriture »

Le Carnet de l’histoire de la justice, des crimes et des peines  développe la rubrique Portrait du jour – Criminocorpus  et ouvre ses pages aux fidèles lecteurs du site.

Pour son 337ème Portrait du jour – Criminocorpus  le carnet reçoit avec infiniment de plaisir l’auteur de polars Raphaël Grangier 

Raphaël GRANGIER est né en 1978 à Bordeaux. Après des études supérieures en conception mécanique, il a exercé comme cadre une dizaine d’années en sous-traitance avionique dans le Périgord où il vit toujours. Il s’est dirigé par la suite vers l’enseignement dans le secondaire avant de retourner dans le privé comme cadre administratif, parfois en relations étroites avec le Droit. Ses écrits, souvent sombres, ne le sont que pour rappeler à chacun ce qu’a pu être l’homme et ce qu’il pourrait redevenir. Véritables piqûres de rappel, chacun de ses romans alloue une part belle aux faits réels.

Son premier polar noir, édité aux éditions Paul&Mike, sous le titre d’IV, soulève les vieilles rivalités entre l’Irlande et l’Angleterre, à la fois dans le passé mais aussi dans le présent. Son thriller « Ils vont tous mourir  », édité chez Cairn (Jean-Luc Kerebel ) en 2018 nous plonge dans un univers oppressant extrêmement sombre et pessimiste… Un aigre mélange vu du regard des jeunes victimes, de leur entourage et du détraqué qui commet le pire.

Bienvenue Raphaël sur le blog des “aficionados du crime”. Ph. P

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Pourquoi écrire si sombre ?

— Oui, mes écrits sont très sombres, c’est vrai. Mais ce n’est pas de la violence gratuite, de la méchanceté jetée page après page sans but. Non. De longue date, je m’intéresse aux stimuli qui font basculer l’être humain du meilleur vers le pire. Par mes écrits, je rappelle ce qu’il peut se produire en quelques instants et pourquoi il est primordial de le garder à l’esprit en tout temps, y compris pendant le confinement. L’important, c’est la vie. Le reste n’est qu’artifice.

Depuis quand et pourquoi écris-tu ?

— J’écris presque depuis le début de mon existence ! (rires). Non, plus sérieusement, j’ai commencé par la bande dessinée. Je me suis lancé dans l’écriture à la tempête de 1999 où j’ai couché sur le papier les sensations vécues. Les arbres qui se fracassent contre les murs de la maison, le bruit sourd du vent qui gonfle les volets comme des montgolfières. J’écris la vie. Et plus précisément, depuis quelques années, j’écris des voyages. Pour moi, l’écriture rejoint mon rêve raté de ma jeunesse : être pilote de ligne (pas trop en vogue ces dernières semaines). Mes histoires sont de la même veine. Je m’assois, je tapote les premières lignes puis tout s’accélère et s’envole. Au final, très souvent, je ne sais pas où je vais. Je prends l’avion de l’écriture. Et lorsque l’avion de l’imaginaire se pose, j’observe et décris ce que je vois. L’histoire des lieux, les personnages, leurs interactions…

Tu veux dire que tu n’as pas de plan directeur ?

— Si, j’en ai un. C’est mon plan de vol, en quelques sortes. Mais l’arrivée révèle des surprises. La météo, un contretemps, un retard, un événement non prévu auquel je songe lors de ma descente vers le rebondissement ultime de l’histoire.

Je vois. Sinon, d’autres livres en salle d’embarquement ?

— Oui, j’en ai un qui est en phase de Taxi de bout de piste. L’histoire est à bord et s’envole vers sa destinée… Une maison d’édition ou une autre. Et j’en ai un autre qui est lui, plutôt en phase d’enregistrement et de contrôles de routine. Probablement une histoire où l’avion sera dérouté, si je continue à m’exprimer ainsi. .

Merci de vous être prêté au jeu !

— Merci au carnet criminocorpus et à vous Philippe !

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Juillet 86, dans le nord du Périgord. Une saison particulièrement chaude. La famille Rougier a quitté Revel en Haute‐Garonne pour se balader près du saut du Chalard et résider, le temps des vacances au camping du Château Le Verdoyer. Ces congés d’été iraient pour le mieux, si les enfants, adeptes de jeux près des bassins, ne disparaissaient pas tour à tour sans que nul ne s’en aperçoive.

Guillaume Dubreuil, jeune commandant du COB de Nontron prend l’enquête à bras le corps, mais les investigations, ici, dans ces terres de taiseux et de chasseurs, n’ont rien à envier à celles qu’il menait en région Parisienne. Pour autant, certains individus s’étaient tristement fait remarquer par le passé.

Des battues sont organisées ; des survols en hélico. Même les truffes des chiens de l’équipe cynophile ne détectent rien. Et plus les jours passent, plus les enfants s’évanouissent sans qu’aucun des gendarmes ne parvienne à trouver la moindre trace probante. Le contact surprenant de Raphaël Langlois, journaliste au quotidien Sud‐Ouest pourrait bien débloquer l’enquête. À moins que…Date de parution : mai 2018

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Annonce

 

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Philippe Poisson, gestionnaire du carnet criminocorpus, anime la rubrique « Portrait du jour ».

Le carnet criminocorpus est ouvert à un large public au-delà de la seule communauté des chercheurs. Cette rubrique «portrait du jour» permet  de faire connaître d’autres activités croisant l’histoire de la justice à travers le parcours de personne ayant accepté de présenter leur trajectoire professionnelle. On trouvera donc ici des parcours d’historiens, de romanciers , de sociologues, cinéastes, professionnels de la sécurité, etc.  Cette rubrique est animée par Philippe Poisson, membre correspondant du CLAMOR et ancien formateur des personnels à l’ENAP. et l’A.P. La publication du portrait du jour est liée aux bonnes volontés de chacun, nous invitons donc les volontaires à prendre contact avec philippepoisson@hotmail.com – Marc Renneville, directeur du CLAMOR et de Criminocorpus.

Directeur du CLAMOR, Marc Renneville est historien des sciences spécialisé sur les savoirs du crime et du criminel, directeur de recherche au CNRS…

A propos du site : Criminocorpus propose le premier musée nativement numérique dédié à l’histoire de la justice, des crimes et des peines. Ce musée produit ou accueille des expositions thématiques et des visites de lieux de justice. Ses collections rassemblent une sélection de documents et d’objets constituant des sources particulièrement rares ou peu accessibles pour l’histoire de la justice.

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Relecture et mise en page Ph. P et S.P.