Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Le Carnet de l’histoire de la justice, des crimes et des peines  développe la rubrique Portrait du jour – Criminocorpus  et ouvre ses pages aux fidèles lecteurs du site.

Pour notre 380ème portrait du jour, nous accueillons avec infiniment de plaisir notre ami Gérard Chevalier

À la suite d’une longue carrière au cinéma et à la télévision commencée à 30 ans Gérard Chevalier s’est lancé dans la littérature avec une affinité pour le genre policier et à suspense.

Après avoir tenu à la télévision des rôles populaires dans des séries Le 16 à Kerbriant, Les Gens de Mogador, Arsène Lupin, Vidocq, La Cloche Tibétaine et dans des téléfilms, il écrit et monte ses spectacles au café-théâtre puis de vraies pièces, comme Coup de pompe, dont il partage la distribution avec Annie Savarin et Bernard Carat.

Aujourd’hui, auteur de romans policiers et de thrillers, il s’est installé en Bretagne, sa terre d’inspiration inépuisable, terre qu’il affectionne tout particulièrement et à laquelle il rend un vibrant hommage à travers ses écrits.

Son premier ouvrage, Ici finit la terre paru en 2009, a été largement salué par la critique et a remporté de nombreux prix littéraires : le grand prix du roman Produit en Bretagne, le prix du livre insulaire à Ouessant et le 2e prix du Goéland MasquéL’ombre de la brume, paru en 2010, la magie des nuages en 2011, Vague scélérate en 2013, Miaou, bordel!, Ron-ron, ça tourne!Plumes… Et emplumés et Carnage… en coloriage!  rencontrent également un véritable succès mettant une nouvelle fois la Bretagne à l’honneur.

Retrouvez Gérard Chevalier sur son site  http://gerard-chevalier.com/

Portrait de Gérard , réalisé par notre amie Valerie Valeix, notre abeille criminelle préférée.

https://criminocorpus.hypotheses.org/57625

Bienvenue Gérard Chevalier sur le blog des « aficionados du crime ». Ph P

__________________________________________________

Née dans les Yvelines en 1971, passionnée d’Histoire, V. Valeix a été membre de la Fondation Napoléon. À la suite d’un déménagement en Normandie, intéressée depuis toujours par l’apiculture (son arrière-grand-père était apiculteur en Auvergne), elle fonde les ruchers d’Audrey. Elle s’engage alors dans le combat contre l’effondrement des colonies, la « malbouffe » et dans l’apithérapie (soins grâce aux produits de la ruche).Elle eut l’honneur d’être amie – et le fournisseur de miel – de sa romancière favorite, Juliette Benzoni, reine du roman historique, malheureusement décédée en 2016. Cette dernière a encouragé ses premiers pas dans l’écriture « apicole »…

Aujourd’hui l’abeille criminelle interviewe un autre de ses collègues Palémon et quel collègue, celui-ci n’est pas seulement auteur mais il fut aussi scénariste et acteur dans divers films et séries dont nous allons parler ensemble, j’ai nommé Gerard Chevalier.

Gérard, le public te connaît d’abord comme acteur car tu as joué dans « Cordier juge et Flic », « les Gens de Mogador », « Mandrin », « Arsène Lupin », « Vidocq » et bien d’autres, quel rôle t’a le plus marqué ?

Quand on tourne des films ou téléfilms aussi divers que l’ont été les miens restent en mémoire beaucoup de souvenirs dans lesquels sont rassemblées des sensations multiples liées à cette profession : la qualité du texte, l’atmosphère crée par l’équipe, acteurs et techniciens confondus, les affinités avec les uns et les autres, enfin le rôle que l’on joue. A ce titre celui qui m’a marqué est un téléfilm intitulé : « La grimpe  », dont l’intrigue relate l’expédition en haute montagne d’un mythomane se faisant passer pour un grimpeur chevronné. Il m’a fallu pour le tournage trois mois d’entrainement au club alpin, vivre en refuge trois semaines à 3.500 mètres d’altitude, faire une cascade qui n’a pas été mortelle grâce à mon ange gardien, sauver ma partenaire (Geneviève Fontanelle) lors d’une escalade dans une cheminée de part mon bon entrainement.

J’ai l’impression d’avoir vécu un moment exceptionnel. A mon avis, le téléfilm, lui, ne l’était pas.

Tu as fais de belles rencontres en tant qu’acteur, si tu ne devais en citer qu’une ?

J’ai rencontré effectivement des acteurs extraordinaires de part leur talent et la richesse de leur personnalité. Il m’est facile d’en citer un qui domine les autres pour plus d’une raison : Charles Vanel . D’abord il était notre voisin pendant la guerre à Saint Tropez en zone libre car il refusait de jouer pour les tournages bien vus par les Allemands. J’avais cinq ans. Et lorsque le destin a voulu nous remettre en présence pour mon premier grand film « Le chant du monde » réalisé par Marcel Camus, il a eu cette phrase mémorable pour moi : c’est encore toi! Il m’a fait l’honneur de son amitié et nous nous sommes battus ensemble pendant des années pour tourner un long métrage dont l’histoire le séduisait. En vain.

Comment passe-t-on de l’acteur à l’auteur ? Tu as toujours eu envie d’écrire ?

Quand j’ai commencé mon métier d’acteur, à plus de trente ans, j’ai eu en même temps l’envie d’écrire. Pour m’écrire des rôles selon ma conception. C’est ainsi que j’ai commencé au théâtre du Lucernaire nouvellement construit par Christian Leguillochet. Et j’ai continué à élaborer des pièces de théâtre, et ensuite des scénarii de films. Ce qui m’a coûté cher car ne supportant pas les refus systématiques (c’est une habitude de la profession) j’ai monté mes spectacles moi-même. J’ai même été jusqu’à écrire, réalisé, produire, décorer, balayer un long métrage « Le blues du crapaud »auquel j’ai consacré 6 ans de ma vie, et que je n’ai jamais vendu.

Tu n’as pas toujours écris du polar, pourquoi avoir dérivé dessus ?

Je n’ai pas dérivé vers le polar : j’ai commencé par un roman policier « Ici finit la terre  » édité en fin 2008, récompensé de prix littéraires bretons ! La dynamique étant lancée j’ai continué. Pour moi le genre policier permet de tout dire sans être catalogué. Etant épris de liberté quelle qu’elle soit cela me convient très bien.

Au Palémon, on te connaît avec ta série phare, les enquêtes de Catia, la première chatte policière à l’humour féroce, quelle a été ta source d’inspiration ?

Un peu saturé par la violence du genre, m’est venu à l’esprit de créer un personnage hors norme mais drôle. Ayant été élevé par un chat de cinq ans à vingt ans et heureux de l’être, ses descendants n’ont cessé de m’inspirer, jusqu’à ma dernière et exceptionnelle féline, laquelle m’a aidé à peaufiner le personnage de Catia, première chatte policière européenne (soyons modeste).

C’est ainsi qu’entre deux ouvrages classiques je me défoule, j’essaie de me faire rire, je rends hommage aux derniers innocents sur terre que sont les animaux.

Tu as également écris « Vivre et revivre » ( publié chez Palémon) , un polar situé dans la Chine des années 30, quel est ton rapport avec ce pays ?

A l’évidence « Vivre…et revivre » est très différent des aventures de Catia, même de mes autres romans. Cette histoire est liée au fait que ma dernière fille a épousé, par le plus grand des hasards, un acteur chinois (Taïwanais) célèbre. Je me suis donc rendu dans ce fabuleux pays il y a plus de vingt ans et j’y suis retourné régulièrement.

C’est ainsi que j’ai découvert Shanghaï et l’ex-concession française qui m’ont inspiré ce livre. J’ai eu l’idée aussi d’oser comparer la Chine et la Bretagne, car en 1926 les deux pays rivalisaient de pauvreté. Reconstituer l’un et l’autre a été un gros travail de documentation passionnant.

Envisages-tu de poursuivre dans le polar « historique » contemporaine ou plus ancienne, par exemple, un polar médiéval genre « Le nom de la Rose » ?

Je n’envisage pas pour autant de continuer forcément dans le policier historique. Si j’ai une bonne idée pourquoi pas. C’est d’ailleurs le seul critère qui me détermine : ce que je juge être une bonne idée. En ce moment j’écris une histoire initiée par Soeur Emmanueller , rencontrée à Europe 1, lors de la sortie de son livre « Vivre à quoi cà sert ?» J’ai mis 16 ans à trouver « la bonne idée ! »

Tu vis en Bretagne, amené là par ton épouse bretonne, est-ce que la mer t’inspire ?

L’inspiration me vient au moment où je m’y attends le moins. Je ne vais pas citer les endroits ni mes actions, mais c’est invraisemblables. D’une manière générale les ambiances favorisent probablement la naissance d’un sujet. Les amis aussi quand on a des discussions animées. Dire que la mer m’inspire serait inexact. Je suis heureux de la contempler mais pour le moment elle ne m’a suggéré qu’ « Ici finit la terre » alors que j’étais sur l’Ile de Batz. Ce n’est déjà pas si mal…Mais la Bretagne, elle, ne me lâche pas. Ma femme non plus d’ailleurs, depuis cinquante ans.

Si on te proposait de nouveau un rôle, accepterais-tu ?

Je venais à peine de m’installer à Carantec qu’on m’a proposé de tourner un court métrage dans l’histoire duquel un vieil homme séduit une jeune femme ! Comment refuser ? Je rêve depuis que je vis ici de tourner un beau personnage, une belle histoire, que j’aurais écrite bien sûr. Alors j’ai pondu des scénarii, dont un sino-breton. Mais comme disait un ami philosophe: ce ne sont pas les enfifrés qui manquent, c’est le pognon !

Y a t-il un livre que tu aurais rêvé d’écrire ?

Il faut pourtant continuer à rêver, ni révolté, ni résigné.

En matière de rêve il y a un livre que j’aurais rêvé d’écrire : « L’enfant de Noé  » d’Eric-Emmanuel Schmidt. Justement pour ses valeurs humaines dont pour moi la plus importante est l’amour, au sens large.

Quelle valeur est la plus importante pour toi ?

L’amour.

La chose que tu ne supportes pas ?

Il y a beaucoup de choses que je ne supporte pas. La première est la malhonnêteté. Ça englobe la mauvaise foi, l’hypocrisie; la forfaiture etc…

______________________________________________________________________

 

 

__________________________________________________

Philippe Poisson, gestionnaire du carnet criminocorpus, anime la rubrique « Portrait du jour ».

Le carnet criminocorpus est ouvert à un large public au-delà de la seule communauté des chercheurs. Cette rubrique «portrait du jour» permet  de faire connaître d’autres activités croisant l’histoire de la justice à travers le parcours de personne ayant accepté de présenter leur trajectoire professionnelle. On trouvera donc ici des parcours d’historiens, de romanciers , de sociologues, cinéastes, professionnels de la sécurité, etc.  Cette rubrique est animée par Philippe Poisson, membre correspondant du CLAMOR et ancien formateur des personnels à l’ENAP. et l’A.P. La publication du portrait du jour est liée aux bonnes volontés de chacun, nous invitons donc les volontaires à prendre contact avec philippepoisson@hotmail.com – Marc Renneville, directeur du CLAMOR et de Criminocorpus.

Directeur du CLAMOR, Marc Renneville est historien des sciences spécialisé sur les savoirs du crime et du criminel, directeur de recherche au CNRS.

A propos du site : Criminocorpus propose le premier musée nativement numérique dédié à l’histoire de la justice, des crimes et des peines. Ce musée produit ou accueille des expositions thématiques et des visites de lieux de justice. Ses collections rassemblent une sélection de documents et d’objets constituant des sources particulièrement rares ou peu accessibles pour l’histoire de la justice.

Les repères et les outils proposent des données et des instruments d’exploration complémentaires visant à faciliter les études et les recherches.

Nos autres sites : REVUE et le BLOG D’ACTUALITÉS

Tag(s) : #Coup de coeur du jour, #portrait du jour criminocorpus
Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :