Reprise du portrait du jour criminocorpus - En attendant de publier ce portrait du jour dans la nouvelle version de "Culture et Justice" de l'association Criminocorpus, nous mettons en ligne celui Kate Wagner sur mon blog personnel
"Culture et Justice" reçoit avec infiniment de plaisir Kate Wagner, peintre, romancière auteure de « La solitudes des menteurs « .
Née en 1964 à Strasbourg, Kate Wagner écrit depuis son plus jeune âge. Avant d’explorer le monde des romans, elle a écrit des poèmes, des textes pour des chansons, des articles pour des journaux satiriques ou artistiques, une pièce de théâtre en collectif « le satin de Noel » éditée chez Art et Comédie Paris dans la catégorie succès de l’année (2011/14) et une adaptation du roman de Laurence Jyl « le nez à la fenêtre à la demande du metteur en scène R. Vuadens.
Peintre pendant vingt-cinq ans, elle prolonge son imagination de la toile sur le papier et raconte des histoires simplement d’une autre manière.
L’écriture particulièrement incisive, ironique ou mordante a déjà séduit de nombreux lecteurs. Kate Wagner est membre de la SGL, de la Mel, de l’ADELF, de l’AdS, du cercle littéraire de la société d’émulation du Jura, de la SEALB, du Cercle des Auteurs de Langue francophone et de l’AENJ.
Le satin de Noel Théâtre Editions Art et Comédies Paris
Aile Ouest Editions RE Page 99
Le Paradis des Louves Editions RE Page 99
Le nez à la fenêtre Théâtre RV
La solitude des menteurs Editions Parfum de Nuit
Bienvenue Kate sur le très discret "Culture et Justice". Ph P
Qu’est que l’écriture pour vous?
L’écriture est omniprésente dans ma vie. Quand je n’écris pas physiquement, j’écris dans ma tête. Ce qui est magique avec les mots, c’est qu’on peut les emporter partout avec soi. Comme je dis souvent, la meilleure agence de voyage du monde c’est les livres. Je pourrais ajouter, notre imagination aussi. C’est une liberté fabuleuse. Dans la plus sombre des prisons, on peut sentir le vent, courir dans les vertes prairies et vivre le grand amour dans sa tête. Et cela même si on n’a plus accès au support du papier. L’écriture comme la lecture sont pour moi des terrains de jeux primordiaux.
Comment nait un roman?
La plupart du temps, j’utilise ce que m’offre les minutes avant de tomber dans le sommeil. C’est souvent à cet instant que tout se met en place. Le début ou la fin d’une histoire. Après cela peut être les personnages qui prennent le relais et donnent l’orientation du récit. Je n’ai pas de recette idéale, j’accepte les cadeaux de mon imaginaire ou …pas.
Où et quand, écrivez vous?
C’est n’importe où, n’importe quand. Avant, je me promenais en permanence avec des bouts de papier griffonnés. A présent, je suis malvoyante alors, j’essaye de faire travailler ma mémoire ou j’enregistre. Étant obligée de me déplacer en train, j’en profite pour en faire un voyage d’agrément. Je me créé des vacances en écrivant dans ma tête. Le train est un fabuleux pourvoyeur d’histoires. C’est très motivant et cela me rend moins amère d’être dépendante du rail.
C’était comment au début?
J’étais trop pressée et j’ai accepté, sans doute à tort, d’être rapidement publiée. Mon premier roman aurait mérité que j’y travaille davantage. Mais tenir un livre portant votre nom avec les mots que vous avez choisi et les personnages qui ont vécu avec vous tout au long de cette aventure, est assez incroyable. C’est une impudeur que j’ai dû accepter. Les salons et les lectures viennent donner vie au papier et vous vous rendez compte que chaque lecteur s’approprie votre histoire différemment. C’est assez déroutant. Je n’aime pas trop les médailles qui devraient être réservées aux champs de bataille, mais le prix que j’ai obtenu quelque mois après la sortie d’Aile Ouest, m’a aidé à accepter une certaine légitimité d’écriture.
Dans votre dernier roman Franck est très présent. Que vous inspire t-il?
L’envie de tuer sans doute. Bon, je plaisante, les sœurs qui m’ont élevée, m’ont fait comprendre l’impolitesse de cet acte. Frank est avant tout un personnage qui s’est imposé. Au départ, c’était le peintre Chioro qui devait camper le personnage principal et puis Frank a tapé si fortement a la porte, que j’ai dû réécrire les cent premières pages du roman. Et tout chambouler. Comme quoi, ce sont souvent, pour moi en tous cas, les personnages qui me dictent la ligne à suivre. Je ne suis qu’une passeuse qui tente de transmettre le mieux possible. Certaines lectrices en sont tombées amoureuses. Même tueur à gages, il reste attirant.
Auteurs préféré?
Je n’ai pas vraiment d’auteur préféré car je lis (enfin j’écoute à présent) de tout. Pour être honnête, les premiers JC Grangé m’ont de suite parlé. Il a été le premier dans ce genre. L’exploration de notre côté sombre et les arcanes de la folie sont mon arène favorite. Mes études de psychiatrie, dans une vie antérieure, y ont sans doute beaucoup contribué. Étudier ce moment précis et parfois si imperceptible qui fait perdre la raison à un être humain est envoûtant.
Avez vous des conseils?
Aucun. Je n’ai pas la prétention de savoir maîtriser les mots ou les histoires mieux qu’une ou un autre. Si les mots sont suffisamment puissants pour avoir envie de sortir à l’air libre alors il faut foncer. Se laisser guider par la passion. Si écrire n’est qu’un prétexte : se venger, devenir célèbre, se regarder le nombril en plein soleil, pour moi cela n’a aucun intérêt. Mais chacun fait comme il le sent.
Prochain roman?
Une pilule difficile à avaler. Juste des jours meilleurs sort vers le 21 octobre. Je m’en prends cette fois aux laboratoires pharmaceutiques en jouant à l’apprentie sorcière.
les salons, les lectures, un plus?
Oui. C’est pour cela que je me lance le défi permanent d’être le plus possible à leur contact. Les lectures, les salons ou les tables rondes sont des instants magiques qu’il faut préserver. Je privilégie la transmission. J’aime profondément ces échanges. L’écriture est solitaire, ces rencontres sont nos concerts à nous. Après les partitions, nous pouvons jouer la musique des mots. Et entendre les retours.
une anecdote insolite?
Une gentille mamie, lors d’une lecture, m’a demandé si mon deuxième roman, le paradis des louves , était autobiographique. Ce récit raconte l’histoire d’une tueuse en série qui ne supporte plus la médiocrité de l’être humain et qui agit en conséquence. Je vous laisse deviner ma réponse.
Merci à celles et ceux qui prendront le temps de lire ces lignes et rendez-vous en terre inconnue. Chaque livre doit ouvrir de nouveaux horizons.
/image%2F0535626%2F20201019%2Fob_d7eaa2_a.jpg)
Culture et justice rassemble des informations relatives à l’actualité culturelle sur les questions de justice. Histoires, romans, portraits du jour, salon de livres...
Page indépendante sans but lucratif administrée par Philippe Poisson et Camille Lazare, membres de l'association Criminocorpus.
https://www.facebook.com/pageculturejustice
A propos du site : Criminocorpus propose le premier musée nativement numérique dédié à l’histoire de la justice, des crimes et des peines. Ce musée produit ou accueille des expositions thématiques et des visites de lieux de justice. Ses collections rassemblent une sélection de documents et d’objets constituant des sources particulièrement rares ou peu accessibles pour l’histoire de la justice.
Relecture et mise en page Ph. P et S.P.
/image%2F0535626%2F20201021%2Fob_193a78_thumbnail-20201021-150612.jpg)
Politique éditoriale de la page "Culture et Justice" - Le blog de Philippe Poisson
Le carnet de recherche de Criminocorpus a été créé en 2008 sur la plateforme Hypotheses avec l'objectif de couvrir l'actualité de la recherche en histoire de la justice. Il s'est progressiveme...